Archives du : 25 août 2012

Ginette Lacarpe

Vie et mort de Ginette Lacarpe

De toutes les chan­teuses lyriques, Ginette Lacarpe est sans doute la plus sin­gu­lière puisqu’elle fut la pre­mière chan­teuse lyrique authen­ti­que­ment muette. Pour­tant, rien ne pré­dis­po­sait cette jeune et joyeuse infir­mière de l’armée à deve­nir ce per­son­nage hors du com­mun. C’est en août 1823 lors de la Bataille du Fort du Tro­ca­déro que le des­tin de Ginette bas­cula. Elle fut vic­time d’une balle per­due qui endom­ma­gea irré­mé­dia­ble­ment ses cordes vocales. Cette bles­sure fut d’autant plus désas­treuse puisque cette belle et grande jeune femme était dotée d’un organe qui aurait pu riva­li­ser avec les plus grandes vedettes de l’art lyrique de l’époque. Son tra­vail en pâtit, puisqu’elle sa voix contri­buait à part égale au réta­blis­se­ment des bles­sés que les soins médi­caux pro­di­gués et les mili­taires, ingrats com­men­cèrent à se plaindre du tra­vail de Ginette.

Celle que l’on appe­lait désor­mais dans l’armée,  la Grande Muette fut remer­ciée sans un mot. Devant tant de mal­chance, nom­breux sont ceux qui auraient som­bré dans la dépres­sion et la mélan­co­lie. Mais c’était sans comp­ter sur la déter­mi­na­tion et la force de carac­tère de Ginette qui refusa de se lais­ser abattre. À l’instar de Bee­tho­ven qui fut un grand com­po­si­teur mal­gré sa sur­dité, elle fit le pari fou de deve­nir chan­teuse lyrique mal­gré son mutisme.

À la force du poi­gnet, elle amé­liora le lan­gage des signes afin de trans­po­ser le plus fidè­le­ment pos­sible les plus grandes œuvres lyriques. Il fal­lut beau­coup d’obstination à Ginette Lacarpe pour embras­ser la gloire à laquelle elle aspi­rait. Sa démarche sou­leva d’abord l’incompréhension quand ce n’était pas tout sim­ple­ment les moque­ries du public bien-entendant. Comme lors de la fameuse repré­sen­ta­tion de la Muette de Por­tici le 25 août 1830. Para­doxa­le­ment, c’est cette désas­treuse repré­sen­ta­tion connue comme le début de la révo­lu­tion Belge qui fit connaître inter­na­tio­na­le­ment Ginette Lacarpe.

De grands auteurs tels Arthur de La Feuille ou Oreste Coi, créèrent des opé­ras à sa mesure lui per­met­tant de déve­lop­per son talent. Ses inter­pré­ta­tions dans Omertà, le chant de La Carpe, Le silence des anneaux, Coupe-chique dans les près ne man­quèrent de déclen­cher des ton­nerres d’applaudissements d’autant plus impres­sion­nants que le public lui-même ne pou­vait pas les entendre.  Sans oublier La muette de Tche­khov, que ce der­nier écri­vit en hom­mage à cette grande artiste.

Elle pour­sui­vit ainsi une car­rière inter­na­tio­nale, mais l’âge et les rhu­ma­tismes com­men­cèrent à affec­ter ses per­for­mances et ses concerts n’attiraient plus que cer­tains ama­teurs éclai­rés. Le coup de grâce fût donné par l’immonde Tho­mas Edi­son, qui en inven­tant le pho­no­graphe ne fai­sait qu’allonger la liste de ses trop nom­breux méfaits en pro­vo­quant ainsi la désaf­fec­tion des salles de spec­tacle. Ses pres­ta­tions étant prin­ci­pa­le­ment visuelles Ginette Lacape se retrouva alors sans tra­vail aucun et c’est dans la misère qu’elle mou­rut le 25 mars 1878.

Anniversaires du 25 août

Prem’s !
L’Uruguay déclare son indé­pen­dance en 1825 et fait du 25 août sa jour­née natio­nale. Cinq ans plus tard jour pour jour la Bel­gique démarre sa révo­lu­tion (voir plus bas) mais devra, plus par fierté mal pla­cée que par réelle néces­sité, se trou­ver un autre jour comme fête nationale.

La boîte de conserve devint une arme redou­table durant la pre­mière guerre mon­diale lorsqu’elle ser­vit à conser­ver le Corned-Beef anglais qui affecta dura­ble­ment le moral des troupes françaises.

Luci­dité
Peter Durand fait par­tie de ces anglais lucides. En effet le 25 août 1810 il dépose le pre­mier bre­vet sur la boite métal­lique, connue sous l’appellation de boîte de conserve. Afin d’éviter d’y mettre les pré­pa­ra­tions per­fides et immondes de sa femme. Il oublie oppor­tu­né­ment de créer l’ouvre-boîtes.

Des anges et des mouches…
Le 25 août 325, le Ier Concile de Nicée prend fin. Les débats por­tèrent sur un sujet très inté­res­sant : le Fils de Dieu est-il d’une même sub­stance (homoou­sios) ou est-il d’une sub­stance sem­blable (homoiou­sios) que Dieu-le-Père ? Ce débat est à l’origine de l’expression ne pas varier d’un iota, car une seule lettre (iota) dif­fé­ren­ciait les deux concepts. Lors du deuxième Concile de Nicée en 787, aura lieu la fameuse et non moins fon­da­men­tale dis­cus­sion sur le sexe des anges, prou­vant ainsi que l’Eglise ne bouge pas d’un iota quand il s’agit d’enculer les mouches.

Bison futé
Le 25 août –218 tom­bant un dimanche, Han­ni­bal savait qu’il ris­quait de se retrou­ver coincé des heures du côté de Four­vière. C’est pour­quoi il décida de tra­ver­ser le Rhône avec ses éléphants.


Le 25 août 1830, on auto­ri­sait une repré­sen­ta­tion de l’opéra La Muette de Por­tici d’Oreste Coi au théatre de la Mon­naie à Bruxelles, à la seule condi­tion que le rôle-titre soit jouée par Ginette Lacarpe, la seule chan­teuse lyrique authen­ti­que­ment muette. Le public ne connais­sant pas le lan­gage des signes est contraint de chan­ter lui-même. Le len­de­main c’est le début de la révo­lu­tion belge.

Prière exau­cée
À 10 ans, Saman­tha Smith est inquiète. En pleine guerre froide, elle ne veut pas mou­rir vic­time d’une guerre nucléaire entre l’Union Sovié­tique et les Etats-Unis d’Amérique. Elle décide d’écrire à Youri Andro­pov, alors maître du Krem­lin, afin de lui faire part de ses inquié­tudes. Ce beau geste appor­tera la célé­brité à la petite Saman­tha qui com­men­cera à par­cou­rir le monde. Trois ans plus tard, le 25 août 1983 , elle sera fina­le­ment exau­cée : elle mourra  dans un acci­dent d’avion et non pas à cause d’un conflit nucléaire.

Ray­mond Barre
Il y a tout juste 4 ans mour­rait Ray­mond Barre, qui fur Pre­mier Ministre fran­çais, vice-président de la Com­mis­sion Euro­péenne, maire de Lyon et pre­mier homme poli­tique vu nu à la télé­vi­sion à la grâce des guignols.

J’ai bien vu la Lune…
Tout le monde sait bien que Gali­lée fut obligé d’abjurer la théo­rie hélio­cen­trique. Par contre ce qui est moins connu c’est qu’il fut aussi contraint de revoir ses pro­pos lorsqu’il offrit sa lunette astro­no­mique au Sénat de Venise le 25 août 1609 en décla­rant : Mes­sieurs, en  poin­tant cette lunette chez la Signo­rina Gio­vanna à 1 km de chez moi, j’ai non seule­ment pu obser­ver sa lune mais j’ai put décou­vrir son petit cra­tère.  Voyant la réac­tion scan­da­li­sée des séna­teurs il rec­ti­fia immé­dia­te­ment :  Heu, j’ai observé la Lune et décou­vert ses cra­tères.