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Saint-Antoine de …

Saint-Antoine pré­ten­dant ensei­gner l’art des miracles à Jésus

Antoine le cumu­lard
On a beau­coup écrit à pro­pos de Saint-Antoine de Padoue (à confondre avec Saint-Antoine de Lis­bonne puisqu’il s’agit du même). D’ailleurs ce simple fait nous nous en dit déjà pas mal sur une des carac­té­ris­tiques du per­son­nage qui consis­tait à occu­per l’espace. Avec cette assu­rance qui fai­sait qu’il se sen­tait à l’aise par­tout et par­tout comme chez lui. En effet, il ne se contenta pas seule­ment de rajou­ter à son nom Lis­bonne et de Padoue mais bien de toutes les villes où il passa un jour au l’autre.  À Tou­louse, il est connu comme Saint-Antoine de Tou­louse, à Mont­pel­lier comme Saint-Antoine de Mont­pel­lier, à Cuges-les-pins comme  Saint-Antoine de Cuges-les-pins , à Brive-la-Gaillarde comme Saint-Antoine de Brive-la-Gaillarde[1], etc., etc. D’autant plus qu’il s’appellait en réa­lité Ferdinand.

Des débuts dif­fi­ciles
Le petit Fer­di­nand est né d’une famille de nobles mili­taires. Aux récits de son père, il aspi­rait à une car­rière mili­taire, cou­vert de récom­penses et de titres de gloires. Mais, manque de chance, comme il est le cadet de la famille, c’est décidé d’avance, pour Fer­di­nand, ce sera la prê­trise. Contra­rié de devoir faire un métier qui amène bien peu de pos­si­bi­li­tés de gloire, Fer­di­nand se pro­mit pour­tant de deve­nir le membre de sa famille le plus célèbre. Pour cela il n’existait qu’un seul moyen à l’époque: deve­nir Saint. Il s’attela alors à se construire un plan de car­rière qui lui appor­te­rait à coup sûr, célé­brité et cano­ni­sa­tion. Tout d’abord il décida de chan­ger son nom, car il faut le recon­naître que c’est dif­fi­cile de pré­tendre atteindre le pan­théon des saints en s’appelant Fer­di­nand. Ce sera donc Antoine. Déjà ça a une autre allure. Ensuite, il se résolu à adop­ter un ordre men­diant, allant à l’encontre de son aver­sion natu­relle pour la pau­vreté mais c’était ce qui était en vogue à l’époque. Sa déci­sion fut prise lorsqu’en 1220, après que les restes de moines fran­cis­cains mar­tyrs furent rame­nés du Maroc au Por­tu­gal. Il décida de par­tir pour le Maroc, afin de se faire mar­tyr lui-même, convaincu que ce serait là le meilleur moyen de deve­nir célèbre. Mais en débar­quant à Mes­sine il tré­bu­cha sur un pavé et se cassa l’ongle du petit orteil. Il prit tout d’abord la déci­sion de se cou­per plus régu­liè­re­ment les ongles main­te­nant qu’il se pro­me­nait en san­dales et il décida fina­le­ment de ren­trer, echaudé par la dou­leur en se disant que mar­tyr ça ris­quait de faire quand même vache­ment mal. Mais plu­tôt que d’affronter le juge­ment de sa famille, le voyant ren­trer en un seul mor­ceau, il se diri­gea vers Sicile, afin de se faire oublier pour un temps.

Le Saint omni­pré­sent
Il aurait très bien pu alors cou­ler des jours heu­reux dans le monas­tère de Mon­te­paolo où il débar­qua, mais son ambi­tion déme­su­rée ne pou­vait se satis­faire d’un vie tran­quille retiré du monde. Il y resta un an, et à l’occasion d’un dis­cours, il  se fit remar­quer par Saint-François d’Assise qui l’envoya alors en tour­née en Ita­lie et en France. Antoine saisi cette oppor­tu­nité pour lan­cer sa car­rière. C’est lors de ses péré­gri­na­tions qu’il devint célèbre, pre­nant le soin de lais­ser son nom et sa trace à chaque endroit où il pas­sait. Qu’un cas d’hérésie véri­table ou pré­tendu et l’on trou­vait Antoine sur place dans les jours sui­vants. Si les dis­tances le lui per­met­tait, il visi­tait plu­sieurs villes, à la foi vacillante,  dans la même jour­née. Il don­nait l’impression par­fois de pos­sé­der le don d’ubiquité. Ce qu’il pre­nait soin de ne jamais démen­tir, par ailleurs. Et pour être cer­tain de lais­ser une trace, il pre­nait soin d’accomplir un miracle dans chaque ville ou vil­lage où il passait.

D’après Saint-Antoine c’est en appre­nant la lévi­ta­tion à Jésus que ce der­nier put accom­plir le miracle de mar­cher sur l’eau.

Le Gar­ci­more des fran­cis­cains
Faire la liste des miracles accom­plis par Saint-Antoine ral­lon­ge­rait inuti­le­ment la lon­gueur de cette bio­gra­phie. Il faut dire qu’il ne recu­lait devant rien. Si l’on fai­sait une liste exhaus­tive, il aurait accom­pli plus de miracles que Jésus, ce qui aurait pu poser pro­blème car à l’époque on pre­nait très au sérieux le péché d’orgueil. Son coup de génie consista alors à faire croire qu’il avait tenu l’enfant Jésus dans ses bras, se don­nant une légi­ti­mité mal­gré l’anachronisme. Aux scep­tiques, peu nom­breux, qui lui fai­sait remar­quer que le Christ est mort adulte , il rétor­quait que Jésus n’a pas d’âge, puisqu’éternel, donc il est à la fois adulte et enfant. Il pous­sait même très loin cette logique tor­due lorsque quelqu’un osait sup­po­ser que les miracles de Jésus avaient une autre classe et plus de por­tée que les siens.

Les miracles de Jésus ? Mais c’est moi qui lui ai tout appris quand il était tout gosse.
Saint-Antoine

Trom­pée par le gou­pillon que Saint-Antoine bran­dit à la main, la mule se met immé­dia­te­ment en position.

L’un de ses pre­miers miracles connu est la conver­sion de la mule, qui en fait appar­te­nait à Saint-François d’Assise, abu­sant de la pauvre bête qu’il avait séduite et enle­vée à son légi­time pro­prié­taire, comme révélé plus loin par la décou­verte de la lettre de ce der­nier à Saint-Antoine.

Le pauvre ani­mal avait mal­gré lui et ses longues dents un don excep­tion­nel pour les choses de l’amour qui per­met­tait à Saint-François de mieux sup­por­ter le voeu de chas­teté. La pauvre mule, voyant Saint-Antoine bran­dir son gou­pillon, se mit à genoux prête à effec­tuer sa gâte­rie habi­tuelle. La foule en délire applaudit.

Le vrai miracle, c’est qu’on ne sent pas ses dents
Saint-François d’Assise

Un autre mirace attesté est la conver­sion du tyran Ezze­lino, qui séduit par les talents excep­tion­nelles de la mule de Saint-François, accepta de se conver­tir en échange de la pauvre bête. Saint-Antoine le fit sans aucun remords.

Il conver­tit aussi un jour une foule d’infidèles, en par­lant aux pois­sons, ce qui n’a rien d’extraordinaire, car ce n’est pas parce qu’on est muet comme une carpe que l’on est for­cé­ment sourd.

Voici le soit-disant nouveau-né qui aurait parlé.

Quant au miracle qui consista faire par­ler un nouveau-né, c’est encore grace à l’immense cré­du­lité de la foule inca­pable de recon­naître un nain d’un enfant.

En résumé, nous pou­vons conclure que le vrai miracle de Saint-Antoine c’est d’avoir tou­jours face à lui, une foule ter­ri­ble­ment crédule.

La petite entre­prise
Ses voyages firent beau­coup pour sa noto­riété mais un jour il se décida à s’installer et fonda un monas­tère à Brive. Sur place  il déve­loppa son art de la conver­sion des héré­tiques et des gué­ri­sons comme le témoigne ce chant de l’époque.

Au mar­ché de Brive-la-Gaillarde,
pour un” p’tite his­toire de pognon,
Des lépreux vétus de simples hardes,
se bat­taient à coups de moi­gnons
Majes­tueux, dans sa robe de bure,
Saint-Antoine bien ins­piré,
Par­vint car c’est dans sa nature
à gué­rir les handicapés.

Mais voilà que ces presque-charognes,
retrou­vant l’usage de leur vit
au lieu d’aller comme les ivrognes,
gon­fler la foule des conver­tis.
Don­nèrent dans la déme­sure
usant de leurs nou­velles gui­bolles
Mais on le sait, la vie est dure :
il mou­rurent de la p’tite vérole

Patron cumu­lard
Il aurait aussi bien pu se conten­ter de gérer son petit monas­tère et y ter­mi­ner des jours heu­reux. Mais être le patron d’un monas­tère ne lui suf­fi­sait pas. C’est la rai­son pour laquelle il devint le Saint-Patron des marins, des pêcheurs, des nau­fra­gés et des pri­son­niers, des pauvres, des oppres­sés, des femmes enceintes, des affa­més, des cava­liers, des amé­rin­diens, contre la sté­ri­lité, des objets per­dus. Il devint même comme son men­tor Saint-François le Saint patron des ani­maux, ce qui montre bien son ambi­tion sans limite.

Pour se jus­ti­fier de toute, il se pro­me­nait avec la fameuse lettre de Saint-François d’Assise connue sous la forme suivante :

Au frère Antoine, mon évêque, frère Fran­çois, salut.

Il me plaît que tu enseignes aux frères la sainte théo­lo­gie, à condi­tion qu’en te livrant à cette étude tu n’éteignes pas en toi l’esprit de prière et de dévo­tion, ainsi qu’il est mar­qué dans la Règle.

Seule­ment voilà, nous sommes en pos­ses­sion de l’original de la lettre, qu’Antoine avait cor­ri­gée de manière mal­adroite, et qui fut repro­duite par les moines copistes, qui avaient déjà gobée l’histoire du petit Jésus.

Au frère Antoine, espèce de moine de mes deux pré­ten­dant être un  évêque, frère Fran­çois, salut connard.

Il me vient aux oreilles que tu te complais dans l’usurpation la plus mépri­sable et que tu enseignes soit-disant, aux pauvres imbé­ciles de frères prêts à croire la moindre de tes conne­ries, non seule­ment  la sainte théo­lo­gie, ce qui n’est pas si grave, mais que tu dif­fuses en te les attri­buant tous les trucs que je t’ai ensei­gné, te fai­sant ainsi pas­ser pour le cham­pion des miracles, je te rap­pelle que je t’ai confié mes secrets à condi­tion que lusage que tu en fasses soit modéré.Or j’apprend que non seule­ment mon­sieur se met à par­ler aux oiseaux mais qu’histoire d’en rajou­ter il parle aussi aux pois­sons ? En te livrant à de cette pra­tique sans res­pec­ter la Règle que je t’avais ensei­gné pen­dant tes études tu n’as fait que confir­mer ce que j’avais déjà pré­ssenti quand tu avais séduit ma mule Ursule, la pauvre et que tu me l’as enle­vée. J’ai eu vent que tu as uti­lisé son don natu­rel pour les gâte­ries, pour faire croire à la foule qu’elle vou­lait rece­voir le sâcre­ment. Tu n’es vrai­ment qu’une sale teigne sans scru­pules. Il n’y a  pas grand chose à récu­pé­rer en toi. Il ne te manque ni l’air ni  l’esprit pour m’avoir usurpé le titre de patron des ani­maux que j’avais eu tant de mal à obte­nir qui m’attiraient tant de prières et de dévo­tion, tu n’es vrai­ment qu’une pauvre merde. Mais si tu crois que je vais me lais­ser faire, tu te fourres le doigt dans l’oeil (si ce n’est pas ailleurs). Je vais repar­tir moi aussi en tour­née et  on verra ainsi qui est le patron. Jai plus d’un tour dans ma besace que dans ton sac à merde.  Et le monde verra bien la médio­crité dont tu as fait preuve.

J’espère pour toi que je ne te croi­se­rai pas un jour sur les routes, car après que tu auras eu la gueule mar­qué à coups de san­dales dans la gueule tu auras com­pris qu’on ne déconne pas avec la Règle de Saint Fran­çois. Tu pour­ras tou­jours deman­der à tes pois­sons de voler à ton secours ou t’amuser à recol­ler ton nez que je t’aurais éclaté.

Je te méprise Saint-Antoine de mon cul [2]

Passé la sur­prise sur le style un peu direct de Saint-François, on est sur­pris d’apprendre la réa­lité de rap­ports qui unis­saient Antoine et Fran­çois. On constate aussi que les moines copistes n’avaient pas vrai­ment le sens critique.

La fin
Sen­tant la fin appro­cher, il décida que le meilleur endroit pour finir ses jours et mettre les plus grandes chances de son côté­pour la cano­ni­sa­tion serait l’Italie, peuple par­ti­cu­liè­re­ment cré­dule et croyant aux miracles. N’ont-ils pas mis au pou­voir Ber­lus­coni par trois fois ?

[1]je pré­cise aux mau­vais esprits qui s’agitent déjà qu’il évita de pas­ser parle vil­lage de Mon­cuq
[2]Je répète, Saint-Antoine n’est jamais passé par Mon­cuq, cette lettre rageuse de Saint-François ne consti­tue en aucun cas une preuve.

Albert Einstein par Laurent Seksik

Voilà ce qui arrive quand on est un brin désoeu­vré. Un dimanche après-midi je décide avec un week-end avec ma com­pagne, mes enfants et des amis de m’offrir une petite heure de désoeu­vre­ment. Je me rends à ma librai­rie pré­fé­rée où n’officie plus ma libraire pré­fé­rée mais soit.

Ayant (chose rare) oublié de me munir d’un livre je décide de m’en ache­ter un. Quelque chose de facile à lire cepen­dant, sans pour autant som­brer dans du Marc Levy. Je décide donc d’aller foui­ner dans le rayon des bio­gra­phies. Et je tombe sur une bio­gra­phie d’Einstein d’un cer­tain Laurent Sek­sik,  dans la col­lec­tion Folio biographies.

D’emblée je suis un peu géné par le style un peu pom­peux et l’identification trop forte à Ein­stein. J’ai tou­jours été incon­for­table lorsque des gens mettent les pen­sées intimes des per­sonnes devant leur actes.

Celà dit, je suis mal­gré tout content de lire, j’apprends cer­taines choses incon­nues sur la vie d’Einstein, sa jeu­nesse, son par­cours aty­pique avant la consé­ra­tion. Comme je suis convaincu qu’il est impos­sible de dis­so­cier l’oeuvre d’un per­son­nage de sa pen­sée, j’étais curieux en fait de voir com­ment la vie d’un phy­si­cien de génie pou­vait déter­mi­ner ses futures décou­vertes. Pour être hon­nête je tenais pour plus grand génie, Richard P. Feyn­man et avec ce livre j’ai pu entre­voir que fina­le­ment c’était effec­ti­ve­ment un génie du fait de son par­cours aty­pique, hors de l’Université. Mais à vrai dire je pense que n’importe quelle bio­gra­phie m’aurait éclairé.

Par contre j’ai com­mencé à avoir des doutes sur le sérieux de la bio­gra­phie lorsque l’auteur aborde le début de sa car­rière scien­ti­fique. On sent clai­re­ment que ce n’est pas son ter­rain de pré­di­lec­tion. Tout dabord il se foca­lise sur la soit-disante obses­sion d’Einstein à débou­lon­ner la phy­sique New­ton­nienne. Mise à part la gra­vi­ta­tion, la phy­sique d’alors n’avait plus grand chose de New­to­nien. On était convaincu de la nature ondu­la­toire de la lumière. L’atomisme n’a pas le vent en poupe. Les équa­tions de Max­well triomphent. Par exemple lorsqu’il dit page 72, que les lois de la gra­vi­ta­tion de New­ton embrassent toutes les dis­ci­plines phy­siques, de la méca­nique clas­sique à l’optique ou page 73 La phy­sique de New­ton forme un tout qui consti­tue la base de des connais­sances humaines sur le monde, je ne peux que le conseiller vive­ment d’ouvrir un cours de pre­mier cycle uni­ver­si­taire. De plus il semble qu’il confonde l’éther lumi­ni­fère avec l’éther par lequel la gra­vi­ta­tion devrait opé­rer. L’éther dont se déba­ras­sera Ein­stein est celui néces­saire comme milieu à la pro­pa­ga­tion des ondes électro-magnétiques, celui de l’ébauche de la théo­rie de la rela­ti­vité faite par Poin­caré quelques années plus tôt.
À la page 74 lorsqu’il cite les expé­riences de Hertz, elles sont en contra­dic­tion avec la phy­sique de New­ton puisqu’elles ont consa­cré les équa­tions de Max­well confir­mant la nature ondu­la­toire et non cor­pus­cu­laire de la lumière.

Une des révo­lu­tion d’Einstein dans son article concer­nant l’effet photo-électrique consiste à réin­tro­duire la nature cor­pus­cu­laire de la lumière, jus­te­ment comme New­ton ! En un sens dans l’article Sur un point de vue heu­ris­tique concer­nant la pro­duc­tion et la trans­for­ma­tion de la lumière La dif­fé­rence c’est que l’énergie de ces grains de lumière ne peut adop­ter que des valeurs pré­cises ins­pi­rées jus­te­ment des tra­vaux de Planck. Et contrai­re­ment à ce que pré­tend notre piètre bio­graphe, c’est jus­te­ment heu­ris­tique, il ne démontre pas une théo­rie, mais cherche à expli­quer un phé­no­mène, le reliant à l’explication du corps noir don­née par Max Planck cinq ans plus tôt.

Autre erreur celle de consi­dé­rer que Planck pro­pose une nou­velle théo­rie de la lumière. Planck ne fait aucune hypo­thèse sur la nature même de la lumière, mais sur les échanges entre lumière et matière. Le désir de Planck était sur­tout d’arriver à expli­quer une des rares expé­riences de phy­sique qui ne cadrait pas avec la théo­rie admise.

Page 79 Pour en reve­nir à l’article fon­da­teur de la rela­ti­vité res­treinte, l’auteur se four­voie aussi sur la notion de rela­ti­vité. Par­ler de la rela­ti­vité res­teinte sans par­ler de la rela­ti­vité gal­li­léenne est une énorme erreur. La rela­ti­vité existe bien, c’est le concept de simul­ta­néité qui ne peut ne pas exis­ter puisque la vitesse de la lumière y est rela­tive. Un des pos­tu­lats d’Einstein est que la vitesse de la luière est constante quelque soit, la réfé­ren­tiel ou l’on se trouve. De là découle l’ensemble des lois.

Page 82, JAMAIS la rela­ti­vité n’a auto­risé de voya­ger dans le temps.C’est un non-sens complet.

J’en étais là de mes péré­gri­na­tions, m’énervant de plus en plus, mais espé­rant qu’une fois que j’aurais passé les par­ties scien­ti­fiques, la par­tie bio­gra­phique alait reprendre le des­sus. Je me suis mal­gré tout mis à cher­cher des cri­tiques, que je sup­po­sais nom­breuses tel­le­ment le nombre d’énormité est impor­tant. Et curieu­se­ment j’ai appris qu’en plus d’être incom­pé­tent en phy­sique, l’auteur l’est tout autant en géo­gra­phie et en his­toire. Et ceci grâce à  Giangi Régnier qui a fait une cri­tique remar­quable du livre.

Si je vous conseille de lire cette cri­tique, car les autres erreurs sont fina­le­ment plus énormes que les miennes, si vous ne le faites pas ne com­men­cez sur­tout pas à lire cette bio­gra­phie. Vous en appren­drez plus en lisant sim­ple­ment l’article de wiki­pe­dia qui lui est consa­cré. Je remer­cie d’ailleurs Giangi Régnier car sa cri­tique m’a convaincu défi­ni­ti­ve­ment que je ne per­drais pas une minute de plus à lire ce machin, puisque je ne trouve pas d’autres mots.
Il m’arrive très rare­ment de ne pas ter­mi­ner un livre, mais je vais faire une excep­tion. Ce qui ne m’était même pas arrivé avec Marc Lévy.

Nécessité du loup

Le jour tombe vite, les nuits sont longues, la bise gla­cée, les étoiles brillent d’un vif éclat, c’est la sai­son des loups et des prix lit­té­raires ; les prix lit­té­raires sont don­nés, les lau­riers sont cou­pés, nous n’irons plus au bois ; les loups d’ailleurs n’y vont plus guère. Les loups sont de moins en moins recher­chés. Notre civi­li­sa­tion n’en consomme que très peu. Deve­nue urbaine, elle dégé­nère et s’affadit. La lit­té­ra­ture d’autrefois, la chan­son, le conte uti­li­saient une grande quan­tité de loups, bien noirs, bien méchants, bien voraces. On les a tués.

Mais ils se vengent. Le loup est un besoin essen­tiel, le loup fut un ali­ment com­plet, il ne peut mou­rir entiè­re­ment. Il faut des loups, il faut du fris­son noir. Sans le loup, on s’ennuierait de la vie.. Il faut qu’une ombre sur le mur allonge un museau qui fasse peur… Chas­sez le loup par la porte, il revient par la fenêtre et se cache der­rière les rideaux. Si ce n’est pas le loup, ce sera Rocam­bole, Chéri-Bibi ou Fan­tô­mas. En un mot, c’est le ban­dit mas­qué. Il va dévo­rer la petite fille, et c’est ça qui est inté­res­sant. On enten­dra les os qui craquent, il ne res­tera qu’une natte blonde avec un noeud de ruban, comme un papillon bleu sur un plan­cher passé à l’encaustique. Quelle attrac­tion, un dimanche ennuyeux, quand le ciel est gris et qu’on ne sait que faire…

On voit par là que le loup ne meurt pas sans avoir pris ses précautions .

Alexandre Via­latte



Ce texte pro­vient d’une émis­sion de radio et dont la trans­crip­tion fut soi­gneu­se­ment effec­tuée par Char­lie B. qui l’avait posté sur son blog http://db38.spaces.live.com/blog/cns!4FD7949DA7B9D9B9!4387.entry et que je me suis per­mis de pom­per comme un sou­dard. Sim­ple­ment parce qu’il a pu ren­con­trer Des­proges et moi pas.