Gracchus Babeuf vit le jour dans l’austère Picardie le 23 novembre 1760 sous le prénom ridicule de François Noël. Sachant que la désolante banalité de son patronyme serait un frein à une future célébrité, il décida très jeune de changer de prénom. Il se prénomma un temps Alanus en hommage au poète Alanus de Insulis (Alain de Lille) mais il abandonna très vite devant les quolibets de ses amis et des paysans. Nous nous refusons à reproduire ici les plaisanteries triviales dont il fut victime, même si Babeuf ne rechignait pas lui-même à la tentation du jeu de mots facile.
Des débuts difficilles
La idées révolutionnaires étant assez répandues aux alentours de 1789, il essaie de percer en rédigeant un livre pronant une doctrine de partage des terres agricoles et de de distribution égalitaire des récoltes. Il remet ainsi en cause le principe de propriété privée, mais à la campagne seulement. Faut pas déconner non plus. L’ouvrage intitulé : Cadastre perpétuel, ou Démonstration des procédés convenables à la formation de cet important ouvrage, pour assurer les principes de l’Assiette et de la Répartition justes et& permanentes, et de la perception facile d’une contribution unique, tant sur les possessions territoriales, que sur les revenus personnels ; Avec l’exposé de la Méthode d’arpentage de M. Audiffred, par son nouvel instrument, dit graphomètre-trigonométrique ; Dédié à l’Assemblée nationale» est, soyons juste, un véritable bide. De dépit Babeuf sombre dans le journalisme et dégouté du monde paysan, monte à Paris.
La gloire
Une fois dans la capitale, il se distingue en s’opposant aux Girondins, ce qui semble être une constance pour les babouvistes) et crée le Journal de la Liberté de la Presse qui ne fut jamais interdit. Comme quoi. Maintenant qu’il est loin de la campagne, il se lance d’autant plus facilement dans la défense du peuple qu’il n’a plus à le cotoyer, car il se borne à fréquenter les clubs de reflexion pour diffuser ses idées.
Cette posture de rebelle, lui permet un succès auprès de la gent féminine bourgeoise, qui trouve là le moyen de se procurer des frissons à peu de frais. C’est à cete fin que Babeuf milite pour l’ouverture des clubs aux femmes. Ce qu’il appliqua à son propre club : le Club du Panthéon. La création de ce club est considéré comme la naissance du Babouvisme, nom qu’il attribua peu modestement à son courant de pensée. Ce club draine la fine fleur de la bourgeoisie décadente de Paris pour des activités de groupe autant condammnées par la morale (autant chrétienne que révolutionnaire).
La chute
Devant les scandales et les protestations de nombreux cocus, le Club du Panthéon est fermé et Babeuf est contraint de s’enfuir. N’acceptant pas sa déchéance, il tente de renverser le Directoire avec la tristement célèbre Conjuration des Egaux. Plutôt que de faire appel au peuple, il s’adjoint l’aide de ses amis bourgeois révolutionnaires : il est arrêté et guillotiné le 27 mai 1797.
La postérité
Par ses écrits sur la collectivisation des terres, il est considéré comme un précurseur du communisme. Il fut par exemple cité comme modèle par Marx et Engels ainsi que par Rosa Luxembourg, mais pas par Georges Marchais. Certains le voit comme un des fondateurs de l’extrême-gauche. Non seulement par ses idées elle-mêmes mais aussi par cette constance de l’extrême-gauche de défendre la souffrance du peuple, sans trop l’approcher.
La légende
On raconte que nombre de ses idées lui furent inspirées par le grand amour de sa vie Arlette. Ses compagnons de route, ne s’expliquent pas comment cet homme capable de séduire les plus belles femmes de la capitale, put tomber amoureux de cette femme dont la laideur n’avait d’égale que son caractère acariatre. C’est d’ailleurs par ironie, qu’elle avait le surnom d’Arlette la Guillerette.
Le Babouvisme en 2009
Aujourd’hui le babouvisme a totalement disparu. On parle bien quelques irréductibles mais rien qui ne puisse en désigner On en dénombre encore une babouviste non loin du panthéon mais à notre connaissance, c’est plus en raison de ses attribut physiques que politiques.