Pierre Brillard

À l’instar de Tar­ta­rin de Taras­con le célèbre per­son­nage d’Honoré de Bal­zac, Pierre Billard est un pas­sionné. Des mau­vaises langues pour­raient dire que son goût pour les vieilles choses par­che­mi­nées et fri­pées sont le signe évident de ten­dances géron­to­philes. Ce à quoi je réponds : et alors ? À l’heure où le gou­ver­ne­ment relève l’âge de la retraite, n’est-il pas néces­saire de rele­ver aussi le reste ?  Alors que nous allons deman­der à des vieux crou­lants d’avoir une vie active plus longue, doit-on jeter opprobre sur ceux qui se pro­pose de leur ral­lon­ger  leur vie sexuelle active ? Non, mon Pier­rot, tu n’as pas à avoir honte.

À la vérité je ne sais pas si Pierre est géron­to­phile, je sais seule­ment qu’il vit en ménage avec un cer­tain Phi­lippe Gan­dillet qui s’intéresse lui aussi aux vieilles choses pous­sié­reuses. Mais atten­tion, bien que ces deux-là soient des obsé­dés notoires, ils ne sombrent jamais dans la vulgarité. 

Le fameux kit-mains libres de Pierre, qui est col­lec­tor parmi les ama­teurs de la mas­tur­ba­tion à deux mains si vous le vou­lez bien.

La bou­tique de Pierre regorge de tré­sors raf­fi­nés que l’on ne trouve dans aucun sex-shop y com­pris les plus chics d’Amsterdam. Ainsi le porte livre per­met­tant de pra­ti­quer la mas­tur­ba­tion à deux mains est d’un beauté sans pareille. Comme Pierre est gar­çon dis­cret et sou­cieux de la répu­ta­tion de sa clien­tèle, il exerce son com­merce sous la cou­ver­ture d’une librai­rie de livres anciens. Ainsi le sex­toy men­tionné plus haut est vendu sous la déno­mi­na­tion de kits-mains libres, imi­tant ainsi l’astuce naguère uti­li­sée par la Redoute pour vendre ses vibro­mas­seurs sous la déno­mi­na­tion de mas­seur de visage.

Pierre est aussi un éco­lo­giste convaincu, et son com­merce lui per­met de sau­ver de nom­breux livres car comme il a cou­tume de le dire, à chaque fois qu’un livre part au pilon, c’est la forêt de Fon­tai­ne­bleau qu’on assas­sine. Il est d’ailleurs tel­le­ment sou­cieux de l’environnement qu’il avoue lire ce blog pour pou­voir briller en société. cela peut paraître rebu­tant, mais heu­reu­se­ment que cer­tains comme notre Pierre ne renâclent pas à la tache et trans­forment ainsi leur per­ver­sion en tra­vail d’intérêt public.

Mais à l’instar du héros d’Émile Zola, Tar­ta­rin, Pierre est aussi très naïf et se laisse bien sou­vent abu­ser, ce qui est bien gênant dans son métier, puisque quelqu’un de très scru­pu­leux à réussi à lui revendre le jour­nal de Noé soit-disant déro­bées parmi les manus­crits de la Mer Morte.

2 commentaires

  1. Pierre
    Publié le 12 novembre 2010 à 12 h 48 min | Permalien

    Phi­lippe Gan­dillet arrive à cet âge, où même un kit main libre le laisse inébran­lable… C’est donc, sans espoir, qu’il aspire à l’érection d’une sta­tue ithy­phal­lique à sa mémoire. Pierre

  2. Philippe Gandillet
    Publié le 12 novembre 2010 à 13 h 04 min | Permalien

    Il est pos­sible que l’attrait de Pierre pour les vieille­ries soit la consé­quence d’une enfance mal­heu­reuse. Per­son­nel­le­ment, quand je l’ai connu chez les Thé­nar­dier, il était misérable…

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