Archives de la catégorie : Biographies

Par un souci d’exactitude historique, je devais me pencher sur la vie de certains de penser personnages historique afin de rétablir la vérité parfois occultée ou simplement déformés et de vous proposer un certain nombre de biographies. Outre celles de personnages célèbres, tels Faraday, Galvani, Pascal, Baudelaire, Homère ou Brejnev, vous y trouverez aussi celle d’oubliés de l’Histoire, telle la cantatrice muette à l’origine de la Révolution Belge de 1830 ou la vie du véritable inventeur de Golf qui était Marseillais et non pas Anglais. Vous pourrez aussi y trouver celle de personnage mythologiques, tel celle d’Égée enfin terminée.

Échelle 5 de Fujita

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Échelle 2 de Fujita

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Échelle 3 de Fujita

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Échelle 1 de Fujita

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Brejnev

Le rouge et le rose

Contrai­re­ment à ce qu’affirme Sté­phane Cour­tois, tout ce qui est rouge n’est pas noir. En effet, dans l’histoire du com­mu­nisme il y a aussi du rose.  Si l’histoire de l’humanité  est pavée d’atrocités, l’amour fut et sera tou­jours pré­sent. Les pires dica­teurs ont été bien sou­vent autant influen­cés par leur cœur que par leur (de-)raison. Ils ont connu, l’amour avec ses joies et ses décep­tions, ses pas­sions et ses déchi­re­ments. On pense tout natu­rel­le­ment à Jules César et Cléo­pâtre, Napo­léon et José­phine, Hit­ler et Eva Brown, Ken­nedy et Mari­lyn ou encore Fran­çois Mit­te­rand et Cathe­rine Lan­geais et beau­coup d’autres. Pour­tant dans cette liste qui pen­se­rait  y inclure Leo­nid Brejnev.

Bien qu’ayant été le maître absolu de l’Union Sovié­tique pen­dant près de 18 ans, il n’a pas laissé la même trace dans l’histoire que ses pré­dé­ces­seurs Khroucht­chev et Sta­line. Et pour­tant, si le grand public ne ne sou­vient pas très bien de Bre­j­nev, il a mar­qué, sinon trau­ma­tisé, bon nombre de diri­geants ren­con­trés au cours de sa vie.

Nous n’allons pas retra­cer ici la vie de Bre­j­nev depuis sa tendre enfance, en reve­nant sur chaque étape de son par­cours poli­tique et son ascen­sion dans l’appareil sovié­tique. D’une part ça n’aurait pas d’intérêt et ça me ferait de la peine de vous faire rater Zem­mour et Naul­leau. Mais pour résu­mer rapi­de­ment, Bre­j­nev fut le pou­lain de Khroucht­chev. Dans la nomenk­la­tura les mau­vaise langues par­laient de favori, bien que ce mot fut pros­crit en rai­son de sa conno­ta­tion monar­chique qui était plu­tôt mal vue depuis les évé­ne­ments de Novembre 1917 (la Révo­lu­tion d’Octobre). Si on ne peut pas à pro­pre­ment par­ler de pas­sion entre ces deux–là, Bre­j­nev sen­tit après quelques années une cer­taine las­si­tude de la part du maître du Parti Com­mu­niste, las­si­tude se tra­dui­sant par un perte d’intérêt pour son mignon, et des marques d’effusion publiques envers les autres un peu trop appuyées.

Renâ­clant aux scènes de ménage, Bre­j­nev se bor­nera sim­ple­ment à écar­ter son­vieux men­tor du pou­voir et deve­nir à son tour maître de l’Union Soviétique.

Une fois au som­met du parti, Bre­j­nev décou­vrant le pou­voir qu’il détient voit ses désirs décu­plées comme celà arrive bien sou­vent et n’aura de cesse de les assou­vir. Bre­j­nev à l’instar de son pré­dé­ces­seur aimait pra­ti­quer le bai­ser à la Russe, mais aussi l’étreinte à la Russe, la brouette à la Russe. Par contre il n’aimait pas beau­coup l’omelette à la Russe, mais c’est un autre sujet.

Gonzo

Sa liai­son la plus célèbre fut celle qu’il entre­tenu avec Erich Hone­cker et qui dura pra­ti­que­ment jusqu’à sa mort. Bre­j­nev dès son arri­vée au pou­voir mani­festa un inté­rêt tout par­ti­cu­lier envers la RDA. Il était de manière natu­relle atti­rée par l’Allemagne qu’il avait décou­vert à tra­vers la pro­duc­tion por­no­gra­phique par­ti­cu­lière à cette époque. Grâce à sa posi­tion pri­vi­lié­giée, il lui était per­mis de se pro­cu­rer de nom­breux films ama­teurs qui on fait la gloire du cinéma por­no­gra­phique ger­ma­nique pen­dant les années 60–70. L’Allemagne qui fut un véri­table pré­cur­seur du genre  gonzo et pro­posa très tôt des films divers aux styles extrêmes : zoo­phi­lie, sca­to­hi­lie, géron­to­phile, ce der­nier étant le genre favori de Brejnev.

Même très jolies, les Alle­mandes lais­se­ront Bre­j­nev de marbre.…

…tan­dis qu’avec ses cama­rades, il se lais­sera plus faci­le­ment aller.

C’est à l’occasion de l’anniversaire du Parti Com­mu­niste de la RDA, que par­ti­cu­liè­re­ment ému il se lais­sera aller en embras­sant un ora­teur. Pour Hone­cker c’est le coup de foudre et une grande pas­sion qu’il éprou­vera jusqu’à la fin. Ces années sont pour lui les plus rouges (le mot rose car pou­vant dési­gner ces traitres de la social-démocratie), comme il l’écrivit dans ses mémoires non cen­su­rées et il nageait dans le bon­heur. Il atten­dait chaque anne avec impa­tience l’anniversaire du SED car celà signi­fiait avoir son Leo­nid pour lui seule­ment. Pour Bre­j­nev, en revanche,  s’il nour­rit une obses­sion envers le diri­geant de la RDA aux débuts, cette pas­sion s’émoussera  avec le temps pour lais­ser place à un ver­taines ten­dresse carac­té­ris­tique des vieux amants. Les pho­tos sou­ve­nirs de l’amour nais­sant est pré­senté dans la gal­le­rie ci-dessous;

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Bre­j­nev et Hon­ne­cker ont com­mencé leur idylle à l’abri des regards en allant tirer des coups dans les bois.
Brejnev et Honnecker ont commencé leur idylle à l'abri des regards en allant tirer des coups dans les bois.
Les deux amants se font dis­crè­te­ment de timides et tendres pou­tous à l’abri des regards…
Les deux amants se font discrètement de timides et tendres poutous à l'abri des regards...
…qui nous rap­pellent les tendre bai­sers des amants de Rodin.
...qui nous rappellent  les tendre baisers des amants de Rodin.
Mais très vite, la pas­sion prend le pas…
Mais très vite, la passion prend le pas...
…les bai­sers se font passionés…
...les baisers se font passionés...
…sans se pré­oc­cu­per du public et du qu’en dira-t-on.
...sans se préoccuper du public et du qu'en dira-t-on.

 

A fond dans la détente

Bre­j­nev : — On est d’accord alors ? Après la signa­ture on se roule une pelle ? Nixon : — Bof…ben…heu,.., je sais pas trop.…

La répu­ta­tion de Bre­j­nev n’étant plus à faire, Car­ter se tient à bonne distance.

Mais le pou­voir suprême atti­sant l’appétit Bre­j­nev ne peut s’empêcher des infi­dé­li­tés, dis­crètes certes avec les diri­geants des pays du pacte de Var­so­vie qui se montrent encore plus dociles après la répres­sion du prin­temps de Prague, où Dubček com­prit ce qu’il en cou­tait de refu­ser les avances du maître de Mos­cou. Cet appé­tit était encore plus grand lorsqu’il com­mença à ren­con­trer les chefs d’États du monde occi­den­tal. Ceci se tra­duit par une période de détente dans les rela­tions entre les deux blocs sans pré­cé­dent, n’en témoignent les ren­contres avec  Richard Nixon, Gérald Ford et fina­le­ment Jimmy Car­ter. Ces ren­contres mène­ront aux accords SALT I et SALT II sur la limi­ta­tion de l’arsenal nucléaire. Bien qu’aucun des trois pré­si­dents n’aient cédés aux avances, ils ont tou­jours cher­ché tou­jours à repous­ser les avances du Jabba sovié­tique avec diplo­ma­tie ne sachant pas à quoi s’attendre de la part du vieil ours ukrai­nien. Les poli­to­logues les plus recon­nus, parmi les­quels figure  mon bou­lan­ger, se demandent même s’il n’a pas envahi l’Afghanistan par dépit.

Une ren­contre décisive

«Enchanté Willy. Ce serait pas plus sympa de s’embrasser plutôt ?»

«Vrai­ment, il n’y a aucune chance que tu changes d’avis ?»

Bien qu’intérieurement blessé par ce com­por­te­ment, Erich Hone­cker n’en pris pas ombrage, com­pre­nant tout ceci se pas­sait entre maîtres du monde et que par ces incar­tades, il récu­pé­re­rait un peu du pres­tige de son amant.  Eric prit par contre très mal, l’obsession que nour­rit  Bre­j­nev envers le chan­ce­lier est-allemand Willy Brandt. Il faut dire que Willy Brandt cor­res­pond aux gouts de Bre­j­nev à savoir les vieux Alle­mands mais encore vigou­reux. Leo­nid eut du mal à sup­por­ter les rebuf­fades du chan­ce­lier. Intran­si­geant, Willy Brandt ne cèdera jamais : «Il y a des limites à la Ost­po­li­tik» avait-il dit à Bre­j­nev. Pour­tant Bre­j­nev, ne se décou­ra­gea jamais, mais tous ses efforts furent vains.

Tur­lute finale

Mais oui mon Erich, je t’aime tou­jours. Bien sûr que je pense à toi. Mais tu dois me lâcher main­te­nant, compris ?

Hone­cker pris d’autant plus ombrage de cette pas­sion, que Willy Brandt ne man­quait pas une occa­sion de se moquer des Ossies. Il vivait donc de manière extrê­me­ment humi­liante la pas­sion du boudha du Krem­lin. C’est donc un Bre­j­nev triste et aigri qui retour­nera un temps vers son vieil amant, ce der­nier espé­rant rani­mer la flamme de leur pas­sion des débuts.

Aujourd’hui la jeune géné­ra­tion ne se sou­vient plus de Bre­j­nev,  alors qu’il influença son époque plus qu’il n’y parait. Il n’y a qu’à citer ce que nous révève l’essai inti­tulé De l’influence de la doc­trine Bre­j­nev sur la pen­sée intel­lec­tuelle fran­çaise et ses retom­bées sociales sur l’économie de la Seine-Saint-Denis entre avril 1976 et décembre 1978 : étude com­pa­ra­tive des oeuvres de Bernard-Henri Lévy, Alain Fin­kiel­kraut et Car­los publié par l’Institut des Hautes Études en Sciences Sociales sous la direc­tion de Jacques Juilliard. En effet, il sem­ble­rait que la chan­son Big Bisou du chan­teur Car­los serait en fait un hom­mage au pous­sah de la Place Rouge.
C’est pas rien.

Bernard-Henry Levy

Plu­tôt que de vous faire un résumé de la vie de BHL voici une vidéo qui résume assez bien le per­son­nage. ///html

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Saint-Antoine de …

Saint-Antoine pré­ten­dant ensei­gner l’art des miracles à Jésus

Antoine le cumu­lard
On a beau­coup écrit à pro­pos de Saint-Antoine de Padoue (à confondre avec Saint-Antoine de Lis­bonne puisqu’il s’agit du même). D’ailleurs ce simple fait nous nous en dit déjà pas mal sur une des carac­té­ris­tiques du per­son­nage qui consis­tait à occu­per l’espace. Avec cette assu­rance qui fai­sait qu’il se sen­tait à l’aise par­tout et par­tout comme chez lui. En effet, il ne se contenta pas seule­ment de rajou­ter à son nom Lis­bonne et de Padoue mais bien de toutes les villes où il passa un jour au l’autre.  À Tou­louse, il est connu comme Saint-Antoine de Tou­louse, à Mont­pel­lier comme Saint-Antoine de Mont­pel­lier, à Cuges-les-pins comme  Saint-Antoine de Cuges-les-pins , à Brive-la-Gaillarde comme Saint-Antoine de Brive-la-Gaillarde[1], etc., etc. D’autant plus qu’il s’appellait en réa­lité Ferdinand.

Des débuts dif­fi­ciles
Le petit Fer­di­nand est né d’une famille de nobles mili­taires. Aux récits de son père, il aspi­rait à une car­rière mili­taire, cou­vert de récom­penses et de titres de gloires. Mais, manque de chance, comme il est le cadet de la famille, c’est décidé d’avance, pour Fer­di­nand, ce sera la prê­trise. Contra­rié de devoir faire un métier qui amène bien peu de pos­si­bi­li­tés de gloire, Fer­di­nand se pro­mit pour­tant de deve­nir le membre de sa famille le plus célèbre. Pour cela il n’existait qu’un seul moyen à l’époque: deve­nir Saint. Il s’attela alors à se construire un plan de car­rière qui lui appor­te­rait à coup sûr, célé­brité et cano­ni­sa­tion. Tout d’abord il décida de chan­ger son nom, car il faut le recon­naître que c’est dif­fi­cile de pré­tendre atteindre le pan­théon des saints en s’appelant Fer­di­nand. Ce sera donc Antoine. Déjà ça a une autre allure. Ensuite, il se résolu à adop­ter un ordre men­diant, allant à l’encontre de son aver­sion natu­relle pour la pau­vreté mais c’était ce qui était en vogue à l’époque. Sa déci­sion fut prise lorsqu’en 1220, après que les restes de moines fran­cis­cains mar­tyrs furent rame­nés du Maroc au Por­tu­gal. Il décida de par­tir pour le Maroc, afin de se faire mar­tyr lui-même, convaincu que ce serait là le meilleur moyen de deve­nir célèbre. Mais en débar­quant à Mes­sine il tré­bu­cha sur un pavé et se cassa l’ongle du petit orteil. Il prit tout d’abord la déci­sion de se cou­per plus régu­liè­re­ment les ongles main­te­nant qu’il se pro­me­nait en san­dales et il décida fina­le­ment de ren­trer, echaudé par la dou­leur en se disant que mar­tyr ça ris­quait de faire quand même vache­ment mal. Mais plu­tôt que d’affronter le juge­ment de sa famille, le voyant ren­trer en un seul mor­ceau, il se diri­gea vers Sicile, afin de se faire oublier pour un temps.

Le Saint omni­pré­sent
Il aurait très bien pu alors cou­ler des jours heu­reux dans le monas­tère de Mon­te­paolo où il débar­qua, mais son ambi­tion déme­su­rée ne pou­vait se satis­faire d’un vie tran­quille retiré du monde. Il y resta un an, et à l’occasion d’un dis­cours, il  se fit remar­quer par Saint-François d’Assise qui l’envoya alors en tour­née en Ita­lie et en France. Antoine saisi cette oppor­tu­nité pour lan­cer sa car­rière. C’est lors de ses péré­gri­na­tions qu’il devint célèbre, pre­nant le soin de lais­ser son nom et sa trace à chaque endroit où il pas­sait. Qu’un cas d’hérésie véri­table ou pré­tendu et l’on trou­vait Antoine sur place dans les jours sui­vants. Si les dis­tances le lui per­met­tait, il visi­tait plu­sieurs villes, à la foi vacillante,  dans la même jour­née. Il don­nait l’impression par­fois de pos­sé­der le don d’ubiquité. Ce qu’il pre­nait soin de ne jamais démen­tir, par ailleurs. Et pour être cer­tain de lais­ser une trace, il pre­nait soin d’accomplir un miracle dans chaque ville ou vil­lage où il passait.

D’après Saint-Antoine c’est en appre­nant la lévi­ta­tion à Jésus que ce der­nier put accom­plir le miracle de mar­cher sur l’eau.

Le Gar­ci­more des fran­cis­cains
Faire la liste des miracles accom­plis par Saint-Antoine ral­lon­ge­rait inuti­le­ment la lon­gueur de cette bio­gra­phie. Il faut dire qu’il ne recu­lait devant rien. Si l’on fai­sait une liste exhaus­tive, il aurait accom­pli plus de miracles que Jésus, ce qui aurait pu poser pro­blème car à l’époque on pre­nait très au sérieux le péché d’orgueil. Son coup de génie consista alors à faire croire qu’il avait tenu l’enfant Jésus dans ses bras, se don­nant une légi­ti­mité mal­gré l’anachronisme. Aux scep­tiques, peu nom­breux, qui lui fai­sait remar­quer que le Christ est mort adulte , il rétor­quait que Jésus n’a pas d’âge, puisqu’éternel, donc il est à la fois adulte et enfant. Il pous­sait même très loin cette logique tor­due lorsque quelqu’un osait sup­po­ser que les miracles de Jésus avaient une autre classe et plus de por­tée que les siens.

Les miracles de Jésus ? Mais c’est moi qui lui ai tout appris quand il était tout gosse.
Saint-Antoine

Trom­pée par le gou­pillon que Saint-Antoine bran­dit à la main, la mule se met immé­dia­te­ment en position.

L’un de ses pre­miers miracles connu est la conver­sion de la mule, qui en fait appar­te­nait à Saint-François d’Assise, abu­sant de la pauvre bête qu’il avait séduite et enle­vée à son légi­time pro­prié­taire, comme révélé plus loin par la décou­verte de la lettre de ce der­nier à Saint-Antoine.

Le pauvre ani­mal avait mal­gré lui et ses longues dents un don excep­tion­nel pour les choses de l’amour qui per­met­tait à Saint-François de mieux sup­por­ter le voeu de chas­teté. La pauvre mule, voyant Saint-Antoine bran­dir son gou­pillon, se mit à genoux prête à effec­tuer sa gâte­rie habi­tuelle. La foule en délire applaudit.

Le vrai miracle, c’est qu’on ne sent pas ses dents
Saint-François d’Assise

Un autre mirace attesté est la conver­sion du tyran Ezze­lino, qui séduit par les talents excep­tion­nelles de la mule de Saint-François, accepta de se conver­tir en échange de la pauvre bête. Saint-Antoine le fit sans aucun remords.

Il conver­tit aussi un jour une foule d’infidèles, en par­lant aux pois­sons, ce qui n’a rien d’extraordinaire, car ce n’est pas parce qu’on est muet comme une carpe que l’on est for­cé­ment sourd.

Voici le soit-disant nouveau-né qui aurait parlé.

Quant au miracle qui consista faire par­ler un nouveau-né, c’est encore grace à l’immense cré­du­lité de la foule inca­pable de recon­naître un nain d’un enfant.

En résumé, nous pou­vons conclure que le vrai miracle de Saint-Antoine c’est d’avoir tou­jours face à lui, une foule ter­ri­ble­ment crédule.

La petite entre­prise
Ses voyages firent beau­coup pour sa noto­riété mais un jour il se décida à s’installer et fonda un monas­tère à Brive. Sur place  il déve­loppa son art de la conver­sion des héré­tiques et des gué­ri­sons comme le témoigne ce chant de l’époque.

Au mar­ché de Brive-la-Gaillarde,
pour un” p’tite his­toire de pognon,
Des lépreux vétus de simples hardes,
se bat­taient à coups de moi­gnons
Majes­tueux, dans sa robe de bure,
Saint-Antoine bien ins­piré,
Par­vint car c’est dans sa nature
à gué­rir les handicapés.

Mais voilà que ces presque-charognes,
retrou­vant l’usage de leur vit
au lieu d’aller comme les ivrognes,
gon­fler la foule des conver­tis.
Don­nèrent dans la déme­sure
usant de leurs nou­velles gui­bolles
Mais on le sait, la vie est dure :
il mou­rurent de la p’tite vérole

Patron cumu­lard
Il aurait aussi bien pu se conten­ter de gérer son petit monas­tère et y ter­mi­ner des jours heu­reux. Mais être le patron d’un monas­tère ne lui suf­fi­sait pas. C’est la rai­son pour laquelle il devint le Saint-Patron des marins, des pêcheurs, des nau­fra­gés et des pri­son­niers, des pauvres, des oppres­sés, des femmes enceintes, des affa­més, des cava­liers, des amé­rin­diens, contre la sté­ri­lité, des objets per­dus. Il devint même comme son men­tor Saint-François le Saint patron des ani­maux, ce qui montre bien son ambi­tion sans limite.

Pour se jus­ti­fier de toute, il se pro­me­nait avec la fameuse lettre de Saint-François d’Assise connue sous la forme suivante :

Au frère Antoine, mon évêque, frère Fran­çois, salut.

Il me plaît que tu enseignes aux frères la sainte théo­lo­gie, à condi­tion qu’en te livrant à cette étude tu n’éteignes pas en toi l’esprit de prière et de dévo­tion, ainsi qu’il est mar­qué dans la Règle.

Seule­ment voilà, nous sommes en pos­ses­sion de l’original de la lettre, qu’Antoine avait cor­ri­gée de manière mal­adroite, et qui fut repro­duite par les moines copistes, qui avaient déjà gobée l’histoire du petit Jésus.

Au frère Antoine, espèce de moine de mes deux pré­ten­dant être un  évêque, frère Fran­çois, salut connard.

Il me vient aux oreilles que tu te complais dans l’usurpation la plus mépri­sable et que tu enseignes soit-disant, aux pauvres imbé­ciles de frères prêts à croire la moindre de tes conne­ries, non seule­ment  la sainte théo­lo­gie, ce qui n’est pas si grave, mais que tu dif­fuses en te les attri­buant tous les trucs que je t’ai ensei­gné, te fai­sant ainsi pas­ser pour le cham­pion des miracles, je te rap­pelle que je t’ai confié mes secrets à condi­tion que lusage que tu en fasses soit modéré.Or j’apprend que non seule­ment mon­sieur se met à par­ler aux oiseaux mais qu’histoire d’en rajou­ter il parle aussi aux pois­sons ? En te livrant à de cette pra­tique sans res­pec­ter la Règle que je t’avais ensei­gné pen­dant tes études tu n’as fait que confir­mer ce que j’avais déjà pré­ssenti quand tu avais séduit ma mule Ursule, la pauvre et que tu me l’as enle­vée. J’ai eu vent que tu as uti­lisé son don natu­rel pour les gâte­ries, pour faire croire à la foule qu’elle vou­lait rece­voir le sâcre­ment. Tu n’es vrai­ment qu’une sale teigne sans scru­pules. Il n’y a  pas grand chose à récu­pé­rer en toi. Il ne te manque ni l’air ni  l’esprit pour m’avoir usurpé le titre de patron des ani­maux que j’avais eu tant de mal à obte­nir qui m’attiraient tant de prières et de dévo­tion, tu n’es vrai­ment qu’une pauvre merde. Mais si tu crois que je vais me lais­ser faire, tu te fourres le doigt dans l’oeil (si ce n’est pas ailleurs). Je vais repar­tir moi aussi en tour­née et  on verra ainsi qui est le patron. Jai plus d’un tour dans ma besace que dans ton sac à merde.  Et le monde verra bien la médio­crité dont tu as fait preuve.

J’espère pour toi que je ne te croi­se­rai pas un jour sur les routes, car après que tu auras eu la gueule mar­qué à coups de san­dales dans la gueule tu auras com­pris qu’on ne déconne pas avec la Règle de Saint Fran­çois. Tu pour­ras tou­jours deman­der à tes pois­sons de voler à ton secours ou t’amuser à recol­ler ton nez que je t’aurais éclaté.

Je te méprise Saint-Antoine de mon cul [2]

Passé la sur­prise sur le style un peu direct de Saint-François, on est sur­pris d’apprendre la réa­lité de rap­ports qui unis­saient Antoine et Fran­çois. On constate aussi que les moines copistes n’avaient pas vrai­ment le sens critique.

La fin
Sen­tant la fin appro­cher, il décida que le meilleur endroit pour finir ses jours et mettre les plus grandes chances de son côté­pour la cano­ni­sa­tion serait l’Italie, peuple par­ti­cu­liè­re­ment cré­dule et croyant aux miracles. N’ont-ils pas mis au pou­voir Ber­lus­coni par trois fois ?

[1]je pré­cise aux mau­vais esprits qui s’agitent déjà qu’il évita de pas­ser parle vil­lage de Mon­cuq
[2]Je répète, Saint-Antoine n’est jamais passé par Mon­cuq, cette lettre rageuse de Saint-François ne consti­tue en aucun cas une preuve.

Gracchus Babeuf

Jeu­nesse
Grac­chus Babeuf vit le jour dans l’austère Picar­die le 23 novembre 1760 sous le pré­nom ridi­cule de Fran­çois Noël. Sachant que la déso­lante bana­lité de son patro­nyme serait un frein à une future célé­brité, il décida très jeune de chan­ger de pré­nom. Il se pré­nomma un temps Ala­nus en hom­mage au poète Ala­nus de Insu­lis (Alain de Lille) mais il aban­donna très vite devant les quo­li­bets de ses amis et des pay­sans. Nous nous refu­sons à repro­duire ici les plai­san­te­ries tri­viales dont il fut vic­time, même si Babeuf ne rechi­gnait pas lui-même à la ten­ta­tion du jeu de mots facile. 

Des débuts dif­fi­cilles
La idées révo­lu­tion­naires étant assez répan­dues aux alen­tours de 1789, il essaie de per­cer en rédi­geant un livre pro­nant une doc­trine de par­tage des terres agri­coles et de de dis­tri­bu­tion éga­li­taire des récoltes. Il remet ainsi en cause le prin­cipe de pro­priété pri­vée, mais à la cam­pagne seule­ment. Faut pas décon­ner non plus. L’ouvrage inti­tulé : Cadastre per­pé­tuel, ou Démons­tra­tion des pro­cé­dés conve­nables à la for­ma­tion de cet impor­tant ouvrage, pour assu­rer les prin­cipes de l’Assiette et de la Répar­ti­tion justes et& per­ma­nentes, et de la per­cep­tion facile d’une contri­bu­tion unique, tant sur les pos­ses­sions ter­ri­to­riales, que sur les reve­nus per­son­nels ; Avec l’exposé de la Méthode d’arpentage de M. Audif­fred, par son nou­vel ins­tru­ment, dit graphomètre-trigonométrique ; Dédié à l’Assemblée natio­nale» est, soyons juste, un véri­table bide. De dépit Babeuf sombre dans le jour­na­lisme et dégouté du monde pay­san, monte à Paris.

La gloire
Une fois dans la capi­tale, il se dis­tingue en s’opposant aux Giron­dins, ce qui semble être une constance pour les babou­vistes) et crée le Jour­nal de la Liberté de la Presse qui ne fut jamais inter­dit. Comme quoi. Main­te­nant qu’il est loin de la cam­pagne, il se lance d’autant plus faci­le­ment dans la défense du peuple qu’il n’a plus à le cotoyer, car il se borne à fré­quen­ter les clubs de reflexion pour dif­fu­ser ses idées.

Cette pos­ture de rebelle, lui per­met un suc­cès auprès de la gent fémi­nine bour­geoise, qui trouve là le moyen de se pro­cu­rer des fris­sons à peu de frais. C’est à cete fin que Babeuf milite pour l’ouverture des clubs aux femmes. Ce qu’il appli­qua à son propre club : le Club du Pan­théon. La créa­tion de ce club est consi­déré comme la nais­sance du Babou­visme, nom qu’il attri­bua peu modes­te­ment à son cou­rant de pen­sée. Ce club draine la fine fleur de la bour­geoi­sie déca­dente de Paris pour des acti­vi­tés de groupe autant condamm­nées par la morale (autant chré­tienne que révolutionnaire). 

La chute
Devant les scan­dales et les pro­tes­ta­tions de nom­breux cocus, le Club du Pan­théon est fermé et Babeuf est contraint de s’enfuir. N’acceptant pas sa déchéance, il tente de ren­ver­ser le Direc­toire avec la tris­te­ment célèbre Conju­ra­tion des Egaux. Plu­tôt que de faire appel au peuple, il s’adjoint l’aide de ses amis bour­geois révo­lu­tion­naires : il est arrêté et guillo­tiné le 27 mai 1797.

La pos­té­rité
Par ses écrits sur la col­lec­ti­vi­sa­tion des terres, il est consi­déré comme un pré­cur­seur du com­mu­nisme. Il fut par exemple cité comme modèle par Marx et Engels ainsi que par Rosa Luxem­bourg, mais pas par Georges Mar­chais. Cer­tains le voit comme un des fon­da­teurs de l’extrême-gauche. Non seule­ment par ses idées elle-mêmes mais aussi par cette constance de l’extrême-gauche de défendre la souf­france du peuple, sans trop l’approcher. 

La légende
On raconte que nombre de ses idées lui furent ins­pi­rées par le grand amour de sa vie Arlette. Ses com­pa­gnons de route, ne s’expliquent pas com­ment cet homme capable de séduire les plus belles femmes de la capi­tale, put tom­ber amou­reux de cette femme dont la lai­deur n’avait d’égale que son carac­tère aca­riatre. C’est d’ailleurs par iro­nie, qu’elle avait le sur­nom  d’Arlette la Guillerette.

Le Babou­visme en 2009
Aujourd’hui le babou­visme a tota­le­ment dis­paru. On parle bien quelques irré­duc­tibles mais rien qui ne puisse en dési­gner On en dénombre encore une babou­viste non loin du pan­théon mais à notre connais­sance, c’est plus en rai­son de ses attri­but phy­siques que politiques.