Archives de : septembre 2008

Anniversaires du 20 septembre

Déga­zage en plein mer
Il y a 95 ans, Rudolf Die­sel, dis­pa­rais­sait mys­té­rieu­se­ment en plein mer. La com­pa­gnie Total n’avait pas affrété le navire..

Un très bon jour pour les cham­pi­gnons
On fête aujourd»hui Saint-Eustache, qui curieu­se­ment est aussi fêté à Saint-Marcouf où des pro­ces­sions ont lieu dans le vil­lage. Pour ceux qui veulent suivre la Voie de la Liberté, on leur conseille d’y aller le 21.

Guerre de cent ans : la reprise
Il y exac­te­ment 573 ans, le Traîté d’Arras était signé met­tatn fin à une guerre civil de sept ans entre les Valois et les Bour­gui­gnons. On peut enfin reve­nir à l’essentiel : bou­ter l’Anglais hors de France.

Faute de goût
Le 20 sep­tembre 1355, le Prince Noir débarque à Bor­deaux. De là il met­tra à sac l’Armagnac. On n’en atten­dait pas moins de la part d’un buveur de whisky.

Comme un pot
Le 20 sep­tembre 1742 nais­sait l’Abbé Sicard qui allait reprendre l’oeuvre de l’Abbé de l’Épée pour les sourds-muets. À ne pas confondre avec l’Abbé Zicle qui s’occupait lui des aveugles.

Pre­nez l’Alsace, je prends la Loren
Aujuourd’hui Sofia Loren née Sofia Sci­co­lone fête ses 74 ans.

Anniversaires du 19 septembre

Si tu vas à Rio
C’est aujourd’hui la Saint-Janvier de Naples, qui est mort un 19 sep­tembre et dont le sang se coa­gule chaque pre­mier dimanche du mois de mai. Dans ces condi­tions on peut légi­ti­me­ment se ques­tion­ner sur l’origine de son pré­nom. Heu­reu­se­ment que Rio de Janeiro (Jan­vier en por­tu­gais) l’a dési­gné comme saint-patron sinon il pas­se­rait vrai­ment pour un con.

Jour de Mar­ché

Depuis le 19 sep­tembre 1708, le mar­ché de Saint-Marcouf à lieu tous les mer­credi. La rue de la Teur­goul étant fer­mée à la cir­cu­la­tion pour rejoindre la Voie de la Liberté, il faut plu­tôt prendre la troi­sième à gauche puis conti­nuer sur 250 mètres, encore à gauche, tour­ner à droite juste après la bou­che­rie che­va­line   , au rond-point prendre à droite une fois de plus, puis la deuxième à droite et nor­ma­le­ment après la sation-service on débouche de nou­veau sur la D29.

Black Beauty
Le 19 sep­tembre 1370, les Limou­geauds se sou­viennent du Sac de Limoges par tris­te­ment célèbre comte de Edward de Wood­stock connu sous le nom de Prince Noir. Le trau­ma­tisme consé­cu­tifs au mas­sacre de 300 habi­tants, de près de 1000 assiettes  et de quelques 5000 tasses est encore pré­sent dans la population.

Cani­cule
le peintre Jean-Baptiste Van Loo tré­passe en pleine sèche­resse à Aix-en-provence le 19 sep­tembre 1745.

Emma ren­due célebre
Le 19 sep­tembre 1851 Emma Bovary naît sous la plume de Gus­tave Flaubert.

On en rit encore
Alain Fin­kel­kraut, dont l’humour n’est plus à démon­trer publie le 19 sep­tembre 2005 un livre au titre pro­vo­ca­teur «Nous autres, modernes»

Anniversaires du 18 septembre

Au feu à gauche
Il y a exac­te­ment 61 ans était inua­gu­rée la Voie de la Liberté, com­mé­mo­rant la libé­ra­tion de la France. Cette voie repro­duit la pro­gres­sion des troupes alliès lors de la libé­ra­tion de la France. Des bornes roses ont été posé le long du par­cours. Ainsi il est aisé pour les anciens com­bat­tants ou sim­ple­ment les férus d’histoire de suivre la voie sans dif­fi­culté. Sauf à Saint-Marcouf, où après la mai­rie il faut prendre la deuxième rue à gauche, la pre­mière étant à sens unique, on débouche sur la rue de la Teur­goule et prendre tout de suite à droite après avoir passé la bou­lan­ge­rie et à cin­quante mètres on débouche sur la D29

Sport extrême
Le 18 sep­tembre 1971, les Israë­liens et les Egyp­tiens s’envoient des roquettes par des­sus le Canal de Suez, anéan­tis­sant avec le huit-barré tout espoir de par­ti­ci­pa­tion de l’Egypte aux cham­pion­nat du monde d’aviron. C’était le pre­mier accro­chage depuis le cessez-le-feu de 1968 et la der­nière fois que l’on devait voir des rameurs sur le Canal de Suez.

En fer et dam­na­tion
Le 18 sep­tembre 1698 on empri­son­nait le mys­té­rieux «Masque de Fer» à la Bas­tille. Et ving-quatre ans plus tard, jour pour jour, mour­rait André Dacier.

Anniversaires du 17 septembre

In extre­mis
Le 17 sep­tembre 1822 Cham­pol­lion dévoile le secret des hyé­ro­glyphes. Enfin ceux qu’il a pu sau­ver de la folie du net­toyage de cer­tains fana­tiques (voir photo).

His­toire de langues
Saint-Hildegarde de Bin­gen, que l’on fête le 17 sep­tembre détes­tait les fautes d’orthographe. Celà devint une telle obses­sion que dans la crainte d’être prise en faute elle créa une langue arti­fi­cielle, la « Lin­gua Ignota» qu’elle était la seule à savoir par­ler et écrire. Un peu comme Michel Rocard.   

Un autre grand étourdi
Il y a exac­te­ment soixante-neuf ans et quelques jours et à l’instar de l’Alle­magne quelque jours plus tôt, l’U.R.S.S. enva­his­sait la Pologne. Le pré­sident, le gou­ver­ne­ment et le géné­ral en chef polo­nais sont trop occup­pés à démis­sion­ner et se réfu­gier en Rou­ma­nie, il oublient à leur tour de pro­tes­ter. Fina­le­ment tout le monde est content.

Pro­tec­tion rap­pro­chée
Le 17 sep­tembre 821, Louis Ier «Le pieux» offre sa pro­tec­tion à Cas­tel­la­nus. Afin de cou­per court à toute les plai­san­te­ries de mau­vais goût nous insis­tons sur le fait qu’il y a bien un x à pieux. 

Le père en Tongres
C’est aussi la Saint-Lambert de Tongres, qui puni pour une mal­adresse dut aller prier nu-pieds dans la neige.

Anniversaires du 16 septembre

Cri de douleur

Aujourd’hui au Mexique on célèbre le « Grito de Dolores» poussé par le père Miguel Hidalgo le 16 sep­tembre 1810, cri qu’il poussa lorsque la sta­tue de Notre-Dame de Gua­da­lupe lui chût sur le pied. Le cri fut immé­dia­te­ment suivi d’une bor­dée d’injures adres­sées tour à tour à Notre-Dame de Gua­da­lupe, à Jésus, au roi d’Espagne, au gou­ver­ne­ment etc.Surpris de voir le vil­lage ras­sem­blé par ses cris, il dit sans trop savoir pour­quoi : « Et vive le Mexique libre ». C’était le début de la révo­lu­tion mexicaine.

Un autre cri de douleur

Il y a 226 ans, s’éteignait Carlo Bro­schi plus connu sous le nom de Fari­nelli, le der­nier cas­trat connu de l’histoire. Papa Bro­schi, était tel­le­ment pas­sionné de musique qu’il décida que ses deux reje­tons en feraient leur métier, l’un serait com­po­si­teur et l’autre cas­trat. Ce qui peut sem­bler extrême, car à notre époque  il se serait sans doute contenté d’inscrire l’un à un cours de gui­tare et l’autre à un cours de bat­te­rie, et ce, mal­gré les pro­grès consi­dé­rables accom­plis en matière d’anesthésie générale.

Pleins de cris de douleur

On fête aujourd’hui la Saint-Euphémie de Chal­cé­doine, qui endura en 305 les tor­tures, la pri­son, les fouets, les sup­plices de la roue et du feu, le poids des pierres, les bêtes, la fla­gel­la­tion, les scies aiguës, les poêles bouillantes mais qui heu­reu­se­ment resta vierge au moment où elle fut dévo­rée par les fauves. Ce qui lui valu le titre mérité de méga­lo­mar­tyre. Res­pect.

Abon­dance de cris de douleur

Signa­lons aussi le mar­tyr d’Abonde, prêtre, Abon­dance, diacre trans­per­cés par des glaives sur la voie Fla­mienne alors qui venaient de res­su­ci­ter le Mar­cien et son fils Jean, qui à peine vivant devaient tré­pas­ser à nouveau.

Absence de cris de douleur

Et pour bien ter­mi­ner cette jour­née signa­lons une autre mar­tyre Lucie, qui fut plon­gée dans une chau­dière rem­plie de poix et de plomb et en res­sor­tit saine et sauve en décla­rant «Même pas mal !». Elle alla ensuite déam­bu­ler tran­quille­ment dans les rues de Rome avant d’être pas­sée au fil de l’épée.

Anniversaires du 15 septembre

Papo­tages
Il y a 27 ans, Jean-Paul II sou­ligne dans un ency­clique le carac­tère indis­pen­sable des syn­di­cats dans la société moderne. Benoît XVI dans son allo­cu­tion du 14 sep­tembre 2008 ne l’a pas contre­dit, mais sou­haite que les tracts soient désor­mais rédi­gés en latin. 

Columbo le pou­let
Le 15 sep­tembre 1971 était dif­fusé le pre­mier épi­sode de Columbo.

Trop détendu
Le 15 sep­tembre 1959 marque une nou­velle étape dans la détente entre les deux blocs, puisque Khroucht­chev rend visite à Ein­sen­ho­wer. Même si aucune avan­cée poli­tique n’a eu lieu, on recon­naît que c’est un sym­bole fort de la coexis­tence entre les deux blocs. On évite de men­tion­ner la mal­heu­reuse ten­ta­tive de Khroucht­chev, vou­lant pous­ser un peu trop loin dans le sym­bole,  d’embrasser viri­le­ment  le pré­sident amé­ri­cain sur la bouche.

 

Anniversaires du 14 septembre

Une étrange coïn­ci­dence

Le 14 sep­tembre 1812, Napo­léon entre dans Mos­cou entiè­re­ment deser­tée. Il ne reste que quelques étran­gers dont un bou­lan­ger anglais. Le len­de­main, la ville est rava­gée par les flammes. On soup­çonne bien entendu le gou­ver­neur de la ville. Per­son­nel­le­ment j’ai ma petite idée.

Euro-sceptiques

On soup­çonne les Sué­dois d’avoir une dent contre l’Europe, puisqu’il y a cinq ans, il déci­dèrent de gar­der leur Cou­ronne en reje­tant par réfé­ren­dum l’adoption de l’Euro.

Boum !

Geiry Bécha­mel est l’anagramme de Béchir Gemayel, pré­sident du Liban élu le 23 août 1982. C’est rigolo. Ce qui l’est moins c’est qu’il est mort dans une explo­sion le 14 sep­tembre de la même année.

Pas Vlof, Pas Vlof

Il y a 159 ans nais­sait Ivan Pav­lov, qui mou­rut sans jamais com­prendre pour­quoi dès que l’on pro­non­çait son nom, Sta­line devait faire une purge. Purge à laquelle, mal­gré ses cri­tiques réité­rées à l’encontre du régime socia­liste, le petit père des peuple ne put se résoudre car comme il le déclara Quelqu’un qui fait sou­frir un chien par pure curio­sité scien­ti­fique ne peut pas être tout à fait mau­vais

Anniversaires du 13 septembre

Jacques a dit : cou­ché !
His­toire de fêter le débar­que­ment de 1943, les Corses obligent le pré­fet Pierre-Jean Mas­sini à se cou­cher, aidé de deux balles dans la tête.

Ça fait froid dans le dos
Le 13 sep­tembre 1922 il fait 58°C à l’ombre à Al Azi­zyah en Libye. Claude Allègre y trouve un argu­ment de plus pour nier le réchauf­fe­ment cli­ma­tique puisqu’aujourd’hui il y fait seule­ment 25° C

Hom­mage
Il y a onze ans, nous quit­tait le chan­teur Georges Gué­tary soit plus neuf ans après Pierre Des­proges qui lui ren­dit le plus vibrant des hom­mages le 10 avril 1981.

Bou­ba­visme
Il y a exac­te­ment 85 ans nais­sait Édouard Bou­bat le célèbre pho­to­graphe dans le XVIIIéme à Paris. Tan­dis que Babou vit dans le Vème.

Rétrou­vailles
Le 13 sep­tembre 1955 est un grand jour dans l’histoire de la guerre froide puisque depuis la guerre l’URSS et la RFA reprennent des rela­tions diplo­ma­tiques. On a cepen­dant frôlé la catas­trophe lorsque Khroucht­chev emporté par son enthou­siamse empoi­gna Ade­nauer dans ses bras afin de lui scel­ler ces retrou­vailles d’un viril bai­ser sur la bouche.

Bouche d’or
C’est aujourd’hui la Saint Jean Chry­so­stome, mort en 407. Son nom Chry­so­stome signi­fie «bouche d’or» lui aurait été attri­bué en rai­son de son élo­quence. Saman­tha du 21 de la rue Saint-Denis (que l’on fête le 9 octobre) porte le même sur­nom. De toute évi­dence pour d’autres raisons.

Anniversaires du 12 septembre

Un date gon­flée au asté­roïdes ?

On pour­rait pen­ser qu’il est excep­tio­nel d’avoir trouvé dix-huit asté­roïdes un 12 sep­tembre, mais quand on sait qu’on en a décou­vert plus de cinq-mille, on com­prends que cette brève ne sert qu’à rem­plir le 12 septembre.

La tête dedans

En Bel­gique on fête la Saint-Guidon.

Vienne

Alors que 17 ans plus tôt un bou­lan­ger anglais met­tait le feu à Londres, un bou­lan­ger vien­nois invente le crois­sant pour com­mé­mo­rer la défaite et la déca­pi­ta­tion du grand vizir turc Kara Mus­tafa Pacha.

Biko assas­siné

Ste­ven Biko est assas­siné dans sa cel­lule le 12 sep­tembre 1977 dans une pri­son d’Afrique du Sud. Le ministre de la jus­tice d’alors Jimmy Kru­ger décla­rera “Ça me laisse froid” pro­vo­quant l’indignation inter­na­tio­nale. Les décla­ra­tions simi­laires de Mau­rice Papon, seize ans plus tôt “La mort d’un bicot, ça me laisse froid” n’eurent pour­tant pas le même retentissement.

Le gay rite

Depuis exac­te­ment huit ans, les homo­sexuels Néer­lan­dais ont le droit de divorcer.

Réquisitoire de Pierre Desproges contre Georges Guétary

Réqui­si­toire de Georges Guétary

Fran­çaises, fran­çais, belges, belges, Mon­sieur le Pré­sident, mon chien, trou­blante et pul­peuse soprano du bar­reau, mon­sieur le jovial rou­cou­leur pyré­néen, — pouf pouf — oui : rou­cou­leur grec (Ah Ah) — par­don -, Mes­dames et mes­sieurs les jurés, public chéri, mon amour.

Que la cour en son infi­nie bonté veuille bien me par­don­ner ma plume de plomb et ma gueule de bois. Vous avez devant vous, mes­dames et mes­sieurs les jurés, un homme en plein len­de­mains qui déchantent. J’étais hier soir l’invité d’honneur d’une folle soi­rée dan­sante, certes, mais sur­tout buvante qui se dérou­lait dans les locaux de la police judi­ciaire salle des inno­cents per­dus –une salle immense-. C’était le pre­mier fes­ti­val annuel de la bavure. Qu’est ce qu’on s’est mar­rés! Le ministre de l’intérieur en per­sonne était là. C’est lui qui a remis le bavoir d’or 1981 (rires, applau­dis­se­ments) à l’inspecteur boniche, celui la même qui arrêta pier­rot le mou chez Régine et pier­rot le dur chez Rachel Welch. (rires). À lui seul, l’inspecteur boniche a réussi cette année à tuer 6 enfants et 2 chats lors de l’arrestation man­quée de l’assassin de la pleine lune. L’assassin de la pleine lune appelé ainsi pour des rai­sons que la morale réprouve, et qui est recher­ché depuis six mois par toutes les polices pour le double meurtre de la chèvre de mon­sieur Seguin. Mais direz vous, mon­sieur le pré­sident, vous qui êtes nul, certes, mais clair­voyant, com­ment cet imbé­cile –c’est moi-, com­ment cet imbé­cile peut-il par­ler de double meurtre alors qu’il n’y a qu’une seule chèvre ? Je ne me trouble pas, Mon­sieur le pré­sident, et je réponds: n’est ce pas là la preuve fla­grante que j’ai bien la gueule de bois ?

-Occire six enfants et deux chats pour rater l’assassin d’une chèvre, aucune bête au monde ne l’aurait fait. a déclaré le ministre sous les applau­dis­se­ments nour­ris des 500 plus belles peaux de vache de France. Les plus grands noms de la police étaient là : l’inspecteur Bing de la bri­gade anti bang, le com­mis­saire boum de la bri­gade anti gong, le bri­ga­dier chef Lepe­tit, dit larousse illus­tré à cause de ses traces de vérole, l’inspecteur Edmont Cu c’est du pou­let , le com­mis­saire Lephoque de la bri­gade des morses, sans oublier l’ex com­mis­saire Bou­rel, com­plè­te­ment bou­rel qui conti­nue de tirer au 11–43 mal­gré sa mala­die de Par­kin­son et qui va sur ses 103 ans, sans lâcher ni sa pipe, ni sa foi dans le métier, puisqu’il est tou­jours sur la piste de Jacques Mess­rine. À l’issue du ban­quet, le com­mis­saire Frous­sart a pris la parole pour fus­ti­ger publi­que­ment les détrac­teurs de notre police, concluant avec un brio lit­té­raire inat­tendu chez un homme d’action plus prompt à dégai­ner son flingue qu’a tirer son coup…tôt, son cou­teau. Par­don, le com­mis­saire Frous­sart a fus­tigé les détrac­teurs de la police ‚puis insis­tant sur le droit de la police à la bavure, il conclut sous les vivats : On nous dit Mort aux vaches, mais quand les vaches ont la fièvre aph­teuse, on leur reproche pas de baver. Vive la bavure.

Céré­mo­nie tou­chante donc, mais moins tou­chante tout de même que ces retrou­vailles avec Luis Mariani, heu.. Georges Gué­taré …par­don … Georges Gué­pary, excu­sez moi . excu­sez moi, j’ai tou­jours confondu Gué­tary et Mariano, parce que y en a un qui est grec l’autre il était pas grec… Mais enfin il est pas tombé loin quand même. Au fait qu’est ce qu’il devient Mariano? Mais, mais, à pro­pos de Georges Gué­tary, reli­sons plu­tôt ces très belles pages des sou­ve­nirs de Mau­rice Gene­vois, dans son livre inou­bliable : Ma Sologne c’est pas de la merde. Je lis, ne riez pas, M.G était un grand écrivain.

-Georges Gué­tary, c’est donc Mau­rice gene­vois qui parle Georges Gué­tary c’est toute mon enfance. je me rap­pelle encore c’était avant les évé­ne­ments, Je fais allu­sion à Sara­jevo, dans la vieille cui­sine basse aux murs noir­cis de fumée, grand père bour­rait sa pipe de bruyère au coin de l’âtre. Sur la toile cirée usée jusqu’à la trame, grand mère avait posé le seau de fonte ou mous­sait encore le lait de Nor­man­die de la noi­raude. C’était l’heure douce et cré­pus­cu­laire, où dans chaque ferme les pay­sans bour­rus et gru­me­leux s’apprêtaient a confec­tion­ner la spé­cia­lité solo­gnote la plus recher­chée des fins gour­mets: le yaourt bul­gare, avec des vrais mor­ceaux de bra­con­niers entier dedans. Oh, père, c’est l’heurre du yaourt disait ma grand mère. Alors grand père se levait dou­ce­ment, essuyait ses noeuds…ses doigts noueux, comme des noeuds … ses doigt noeuds, noueux, sur son pan­ta­lon, de velours sombre, qui en avait tant vu, sor­tait les petits pots de grès de l’armoire de chêne, les dis­po­sait sur la table, les rem­plis­sait du bon lait de la noi­raude et tour­nait la mani­velle du vieux gra­mo­phone sur la com­mode. alors la voix de Georges Gué­tary s’élevait vers dieu comme un gar­gouillis pathé­tique de sani­taire libéré. Aus­si­tôt, Pataud, notre vieux chien rhu­ma­ti­sant se jetait par la fenêtre en hur­lant, tan­dis que notre chat Fifi plon­geait dans le feu plu­tôt que d’entendre la suite. Seule, seule grand mère res­tait impas­sible, elle s’était défon­cée les tym­pans au tison­nier une bonne fois pour toute, la pre­mière fois qu’elle avait entendu LA ROUTE FLEURIE. Avant même le pre­mier refrain, les yaourts s’étaient faits tous seuls. il ne res­tait plus qu’a bou­cher les pots et recol­ler le papier peint. Et l’auteur de Rabo­lio, qui, ne l’oublions pas grâce a Jacques Chan­cel est devenu presque aussi connu que Maître Cap­pelo a la fin de sa vie … l’auteur de Rabo­lio conclut sur cette note opti­miste : Quand on a entendu ne serait ce qu’une seule fois dans sa vie la voix de Georges Gué­tary s’élever au des­sus des brumes de la plaine solo­gnote, on com­prend pour­quoi les Russes n’ont jamais osé enva­hir la Sologne.

Merci a toi Georges Gué­tary, merci a toi, le Zorba du glou­glou, toi dont l’organe aux accent trou­blants repris de bouche en bouche par des mil­lions de bou­dins tran­sits a plus fait pour l’extension de l’opérette en France que Mon­sieur latex pour l’extension de la capote outre-Manche. Georges Gué­tary, Mes­sieurs les jurés, a mérité votre clé­mence. J’en demande par­don par avance a notre avo­cat pul­peuse et trou­blante, a qui j’ôte le sein de la bouche, de la douche, le pain … , mais je le répète soyons clé­ments avec Gué­tary. Pour­quoi? Pour deux rai­sons. La pre­mière, c’est qu’a l’heure ou je vous parle, il ne dit rien, et comme le disait si judi­cieu­se­ment le géné­ral De Gaulle après avoir assisté a la mil­lième du chan­teur de Mexico au Châ­te­let : Un chan­teur d’opérette qui ferme sa gueule ne peut pas être tout a fait mau­vais . Enfin, la der­nière rai­son, c’est que Georges Gué­tary aura été l’un des rares artistes fran­çais a expor­ter le génie musi­cal de notre pays au delà de nos fron­tières, jusqu’en You­go­sla­vie, ou je le lis dans le Dos­sier de l’Inspection, Il reçût deux chèvres du direc­teur de l’opéra . En fait c’était une chèvre pour lui et un bouc pour Mariano, enfin c’est pas … C’était pour sa pres­ta­tion géniale dans Le Baron Tzi­gane . Ce que Georges Gué­tary n’avoue pas a cause de sa grande modes­tie, c’est que d’est le maré­chal Tito en per­sonne qui lui a remis ces deux chèvres, pour le remer­cier en outre d’avoir com­po­ser l’hymne natio­nal you­go­slave, le célèbre Tito est parti qui est encore plus beau que le Maré­chal Nous Voilà, non c’est Tito est Par­tout, par­don excu­sez moi, Tito est Par­tout cet hymne vous vous sou­ve­nez : Tito Tito par ci, Tito Tito par là …            

Pierre Des­proges