Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc vécu que pour cette infamie ?
Seigneur ! Daigne m’expliquer ton caprice sibyllin.
Qui laisse accomplir, les basses œuvres du vil Hun.
Cesse donc de croasser, pareil à une corneille
Car sous peu Aetius lui rendra la pareille
Il lavera l’affront d’Attila le pilleur
Et l’Empire renaîtra par son bras vengeur
Je ne démentirai. La vindicte est opportune
Mais peu de chance, elle aura, de calmer ma rancune
Cette destruction aveugle, certes me désoblige,
Mais c’est là le moindre des soucis qui m’afflige.
Si ce n’est le chaos de cette affligeante scène
Alors s’est-il livré aux crimes les plus obscènes ?
Pleures-tu donc les proies, d’Attila l’empaleur ?
À moins que ce ne soit celles, d’Attila le violeur ?
L’embrochage des enfants certes m’attriste et me blesse
Mais ne contribue que peu à mon immense tristesse
Les outrages subis par ma femme sont aussi fâcheux
Mais ne sont pas à la source de mon esprit grincheux
Diable, tu m’intrigues et je ne saurais attendre
Que tu me dises ton malheur. Je voudrais le comprendre !
Conte-moi donc les méfaits de ce malandrin
Qui te poussent à causer à l’aide d’alexandrins ?
Du peu qui me restait, le démon me priva.
Voilà ce que m’a fait ce branleur d’Attila
Balais, brosse, lessive, furent victimes du carnage.
Me voilà sans outils, pour faire le ménage
7 avril 451 : pillage de Metz par Attila et aussi journée sans ménage.
(texte paru le 7 avril 2015 à l’occasion de la journée sans travaux ménagers sur la microphéméride : http://microphemeride.surlebout.net/2015/04/07/7-avril-journee-sans-travaux-menagers-usa)
1 commentaire
Véritablement le fils de son père! Een knap stukje poezie