Archives de la catégorie : Biographies

Par un souci d’exactitude historique, je devais me pencher sur la vie de certains de penser personnages historique afin de rétablir la vérité parfois occultée ou simplement déformés et de vous proposer un certain nombre de biographies. Outre celles de personnages célèbres, tels Faraday, Galvani, Pascal, Baudelaire, Homère ou Brejnev, vous y trouverez aussi celle d’oubliés de l’Histoire, telle la cantatrice muette à l’origine de la Révolution Belge de 1830 ou la vie du véritable inventeur de Golf qui était Marseillais et non pas Anglais. Vous pourrez aussi y trouver celle de personnage mythologiques, tel celle d’Égée enfin terminée.

Baudelaire

Des débuts inquié­tants : Bau­de­laire effraie
À sa nais­sance la 9 avril 1821 Bau­de­laire  au lieu de pous­ser un cri per­çant comme tous les nour­ris­sons, pousse un long gémis­se­ment avant de s’endormir. À son réveil téter le sein lui deman­dant trop d’effort il le repousse et contraint sa mère à le nour­rir au bibe­ron. Durant toute sa petite enfance, il ne ces­sera de geindre et de se plaindre pour un rien. Pour­tant comme toutes les mamans, sa mère refusa tou­jours de le voir tel qu’il était une grosse fei­gnasse, et lui vouait une admi­ra­tion exces­sive, attri­buant son carac­tère insup­por­table à une roman­tisme nais­sant très en vogue à l’époque.

Spleen le jeune
Une fois à l’école, Bau­de­laire n’en fout pas une et se réfu­gie dans une pos­ture rebelle, pour jus­ti­fier les com­men­taires assas­sins de ses pro­fes­seurs. Plu­tôt que de recon­naître une fai­néan­tise monu­men­tale il s’invente une excuse qu’il uti­li­sera ad nau­seam  : il a le spleen, mot qu’il a lu par hasard dans un livre anglais. Gageons que s’il était tombé sur un livre por­tu­gais, il aurait raconté qu’il avait la sau­dade.

On peut affir­mer sans crainte (de pro­cès, puisqu’il est mort) que le carac­tère atra­bi­laire de Bau­de­laire se retrou­vait dans ses yeux de fouine et son men­ton fuyant.

Bau­de­laire du temps
L’image des bar­ri­cades lui sem­blant très roman­tique, il par­ti­cipe aux sou­lè­ve­ments 1848 et décide de publier un jour­nal dans la fou­lée :  Le Salut Public. Mais se ren­dant compte que c’est quand même du bou­lot, il aban­donne au bout de 2 numéros.

Bau­de­laire rime avec atra­bi­laire
Donc plu­tôt que d’étudier à l’école afin de trou­ver un métier à la hau­teur de ses capa­ci­tés intel­lec­tuelles comme comp­table, par exemple,  Bau­de­laire se tourne les pouces et comme il  a une haute opi­nion de lui-même il décide de deve­nir poète, ça ne lui semble pas trop com­pli­qué et on peut bien gagner sa vie. Mais seule­ment voilà, il s’avère que comp­ter les pieds et trou­ver des rimes lui est extrê­me­ment fas­ti­dieux. Il décide d’écrire en prose des poèmes consa­crés au spleen. Mais comme les choses ne marchent pas comme il le sou­haite, il com­mence à déve­lop­per ce carac­tère bilieux qui se trans­pi­rera dans la majeure par­tie de son oeuvre. Son manque de talent conju­gué à sa paresse légen­daire ne l’empêche pas d’être envieux de tout et de tous. Il ren­contre George Sand, qui venait de la cho­pine de Mus­set pour aller se faire mous­ser par Cho­pin, mais qui refuse ses avances ce qui se trans­for­mera par une haine farouche de Bau­de­laire pour la roman­cière, qu’il retrans­crira  dans son livre Mon âme mise à nu, où plu­tôt que son âme c’est son cul qu’il montre. Ce carac­tère aca­riâtre ne fera que se déve­lop­per qu’avec l’âge. Espé­rant tou­jours per­cer il consa­cra une par­tie impor­tante de sa vie à essayer de publier Les Fleurs du Mal, ce qui explique la pau­vreté de son oeuvre littéraire.

Bau­de­laire absent
Dési­reux de pous­ser son image de poète mau­dit il s’exile en Bel­gique plu­tôt que l’Espagne. Il faut dire que c’est moins cher et aussi plus pra­tique  pour mettre une touche finale à son image de poète mau­dit et tor­turé. Il est plus facile à culti­ver cette image dans les esta­mi­nets gris enfu­més de la nou­velle capi­tale, qu’en jouant des cas­ta­gnettes dans les bras d’une pros­ti­tuée andalouse.

Bau­de­laire avec une autre cra­vate, mais tou­jours les même yeux de…ah non j’ai rien dit.

Bau­de­laire malade
Comme il se doit, il déteste la Bel­gique mais la Bel­gique le lui ren­dra puisqu’il sera tou­ché par la para­ly­sie et il mourra infirme inca­pable d’écrire quoi que ce soit. Il meurt de la syphi­lis le 31 août 1867. Bien fait pour sa gueule.

Conclu­sion

Mais dans un cer­tain sens Bau­de­laire a réussi car en cachant l’indigence lit­té­raire de son oeuvre sous une couche épaisse d’âme tor­tu­rée, ce qui est plus ven­deur que d’afficher la joie de vivre, ses niai­se­ries d’adolescent attardé sont aujourd’hui plus popu­laires que les écrits de Rabelais.

Tarzan

Un couple d’Anglais décident d’aller faire un safari en Afrique. Ne dis­po­sant pas de beau­coup d’argent, il déclarent leur inten­tion d’aller déli­vrer des esclaves de leurs négriers arabes afin de faire finan­cer leur voyage. «Oh My God!», s’écrit alors Mme Tar­zan mère lorsque son mari lui annonce le stra­ta­gème. Ce point d’histoire n’a que peu d’importance en fait puisqu’ils mour­ront bientôt. 

Alors qu’une muti­ne­rie éclate sur le bateau (le cui­si­nier agré­men­tait tous ses plats de Mar­mite) , un marin nommé Binns sauve Mr Tar­zan père et Mme Tar­zan mère qui n’arrête pas de crier «Oh my God!».

Ils se retrouvent alors dans la jungle aban­don­nés et seuls. La jeune femme est déses­péré et s’exclame «Oh my God!». Dés­œu­vrés, ils décident de tuer le temps avec les moyens du bord. La jungle résonne alors des «Oh my God!» du couple durant des semaines entières. Neuf mois plus tard, nait le petit Tar­zan qui s’appelle encore Henry, tan­dis que sa maman décède des suites de l’accouchement. Son père décè­dera un peu plus tard et l’histoire peut enfin commencer. 

Le petit Tar­zan est recueilli par une maman chim­panzé Kalla, qui va l’élever comme son propre enfant. Tar­zan est heu­reux et très appré­cie au sein du groupe. Il est utile de pré­ci­ser à ce stade de l’histoire que mal­gré une vague res­sem­blance la viri­lité du singe n’est en rien com­pa­rable à celle de l’homme. Contrai­re­ment à ce que laisse entendre le Gorille de Bras­sens, les pri­mates l’ont géné­ra­le­ment toute petite. Il a donc un cer­tain suc­cès. Cepen­dant un cer­tain jour, il res­sent un étrange besoin : celui d’aller prendre un bain. En s’approchant d’un point d’eau il s’aperçoit en contem­plant son reflet à la sur­face de l’eau qu’il est très dif­fé­rent des autres. C’est un pre­mier choc : il ne se trouve pas très beau. Mais béné­fi­ciant tou­jours des atten­tions par­ti­cu­lières des femelles, il se fait une raison.    

Le deuxième choc lui vient alors alors qu’il se pro­me­nait dans la jungle. Il tombe sur un groupe de chas­seurs nus, appar­te­nant à une tribu afri­caine locale. «Oh my God!» s’écrie-t-il en regar­dant ces pri­mates qui comme lui sont grands et mus­clés, mais avec des attri­buts encore plus impo­sants. Un double-sentiment de honte l’envahit : il vient d’apprendre la pudeur et qu’il est Anglais. 

Après s’être préa­la­ble­ment fabri­qué un pagne il se sauve. Dans sa fuite il tombe sur un étrange objet, com­posé d’une lame et d’un manche en corne de gazelle: il vient de trou­ver un faux laguiole, oublié là par quelque contre­ban­dier. C’est for­cé­ment une contre­fa­çon, car les véri­tables laguioles sont fait exclu­si­ve­ment de corne de buffle, mais il ne peut évi­dem­ment pas le savoir : n’oublions pas qu’il est Anglais.  

Anglais et armé, c’est tout natu­rel­le­ment  qu’il consacre désor­mais son temps à essayer de domi­ner la jungle. Son cou­teau lui per­met de se faire craindre de tous les ani­maux, à part les rhi­no­cé­ros, soyons hon­nêtes. Roya­liste par ata­visme, il se pro­clame roi de la jungle.   

Le marin Binns qui entre­temps est ren­tré en Angle­terre orga­nise une expé­di­tion pour retrou­ver Tar­zan. Bien heu­reu­se­ment il tombe presque immé­dia­te­ment des­sus. Une jeune femme accom­pagne l’expédition, Jane. Lorsqu’il se trouve face à elle, elle s’écrie «Oh my God!» voyant le pagne de Tar­zan se sou­le­ver. C’est le coup de foudre. Ne conte­nant pas son émoi Tar­zan, s’empare de la jeune femme et l’emmène dans la forêt. Elle lui apprend le bai­ser sur la bouche tan­dis qu’il lui apprend la brouette de Zan­zi­bar. La jungle résonne des «Oh my God!» de la jeune anglaise.  

Pierre Brillard

À l’instar de Tar­ta­rin de Taras­con le célèbre per­son­nage d’Honoré de Bal­zac, Pierre Billard est un pas­sionné. Des mau­vaises langues pour­raient dire que son goût pour les vieilles choses par­che­mi­nées et fri­pées sont le signe évident de ten­dances géron­to­philes. Ce à quoi je réponds : et alors ? À l’heure où le gou­ver­ne­ment relève l’âge de la retraite, n’est-il pas néces­saire de rele­ver aussi le reste ?  Alors que nous allons deman­der à des vieux crou­lants d’avoir une vie active plus longue, doit-on jeter opprobre sur ceux qui se pro­pose de leur ral­lon­ger  leur vie sexuelle active ? Non, mon Pier­rot, tu n’as pas à avoir honte.

À la vérité je ne sais pas si Pierre est géron­to­phile, je sais seule­ment qu’il vit en ménage avec un cer­tain Phi­lippe Gan­dillet qui s’intéresse lui aussi aux vieilles choses pous­sié­reuses. Mais atten­tion, bien que ces deux-là soient des obsé­dés notoires, ils ne sombrent jamais dans la vulgarité. 

Le fameux kit-mains libres de Pierre, qui est col­lec­tor parmi les ama­teurs de la mas­tur­ba­tion à deux mains si vous le vou­lez bien.

La bou­tique de Pierre regorge de tré­sors raf­fi­nés que l’on ne trouve dans aucun sex-shop y com­pris les plus chics d’Amsterdam. Ainsi le porte livre per­met­tant de pra­ti­quer la mas­tur­ba­tion à deux mains est d’un beauté sans pareille. Comme Pierre est gar­çon dis­cret et sou­cieux de la répu­ta­tion de sa clien­tèle, il exerce son com­merce sous la cou­ver­ture d’une librai­rie de livres anciens. Ainsi le sex­toy men­tionné plus haut est vendu sous la déno­mi­na­tion de kits-mains libres, imi­tant ainsi l’astuce naguère uti­li­sée par la Redoute pour vendre ses vibro­mas­seurs sous la déno­mi­na­tion de mas­seur de visage.

Pierre est aussi un éco­lo­giste convaincu, et son com­merce lui per­met de sau­ver de nom­breux livres car comme il a cou­tume de le dire, à chaque fois qu’un livre part au pilon, c’est la forêt de Fon­tai­ne­bleau qu’on assas­sine. Il est d’ailleurs tel­le­ment sou­cieux de l’environnement qu’il avoue lire ce blog pour pou­voir briller en société. cela peut paraître rebu­tant, mais heu­reu­se­ment que cer­tains comme notre Pierre ne renâclent pas à la tache et trans­forment ainsi leur per­ver­sion en tra­vail d’intérêt public.

Mais à l’instar du héros d’Émile Zola, Tar­ta­rin, Pierre est aussi très naïf et se laisse bien sou­vent abu­ser, ce qui est bien gênant dans son métier, puisque quelqu’un de très scru­pu­leux à réussi à lui revendre le jour­nal de Noé soit-disant déro­bées parmi les manus­crits de la Mer Morte.

Saint-Benoît

Il y avait mal­gré tout de beaux saints
Á l’instar de Saint-Antoine de Padoue, on a attri­bué beau­coup de miracles à Saint-Benoît. Mais là s’arrête la com­pa­rai­son car ce der­nier eut au cours de sa vie un com­por­te­ment en tout point oppo­sée au Saint por­tu­gais dont nous avons déjà relaté la per­fi­die. Autre­ment dit : ces deux saints ne font pas la paire. Pre­mière dif­fé­rence avec Saint-Anoine : Benoît est sont vrai nom. De plus, s’il fut en son temps célé­bré pour ses miracles, c’était bien mal­gré lui comme nous allons le mon­trer. L’obsession véri­table de Benoît de Nur­sie, né à Nur­sie était la rédac­tion de la Règle de Saint-Benoît. C’est d’ailleurs une constante que l’on retrouve chez pas mal de Benoît, toutes les occa­sions sont bonnes pour créer des règles. Benoît de Mon­tar­gis en est un exemple parmi d’autres. Et Joseph Rat­zin­ger n’a-t-il pas choisi le nom de Benoît jus­te­ment dans l’espoir d’introduire de nou­velles règles chez les catho­liques ?[1]  Et que dire de la Véné­rable Benoîte Ren­cu­rel qui était déjà réglée à l’âge de 8 ans ?  

Mais je l’jure ! J’ai pas réparé le tamis !

Un des­tin tout tracé
Le petit Benoît est né aux envi­rons de 480 à Nur­sie, d’où son nom Benoît de Nur­sie, d’une famille de grands bour­geois, de Nur­sie aussi. On ne sait ni quel jour ni à quelle heure, mais on sait qu’il est né presque en même temps que sa soeur jumelle Scho­las­tique. Ses parent étant pro­gres­sistes pour l’époque, ils l’envoient à Rome, rece­voir une édu­ca­tion libé­rale, voyant le désordre régnant dans la cité, il aban­donne ses études et rejoint le mou­ve­ment des Chré­tiens, le seul mou­ve­ment ouver­te­ment anti-libéral de l’époque.

Benoît fait son trou
Contrai­re­ment à Saint-Antoine et d’autres saints, Benoît ne recher­chait pas la gloire mais juste la tran­quillité. C’est ainsi qu’il par­tit se réfu­gier à Enfide, un petit vil­lage perdu dans les mon­tagnes non loin de Rome, avec sa nour­rice qu’il conti­nuait de téter à 30 ans. C’est à ce moment que se pro­duit son pre­mier miracle. La nour­rice brisa le tamis de blé en por­ce­laine et Benoît pre­nant l’objet en main pour consta­ter les dégâts, le tamis  se répara tout seul. La nour­rice se mit  à crier au miracle, igno­rant les pro­tes­ta­tions de Benoît lui inci­tant à par­ler plus bas, pres­sen­tant les pro­blèmes à venir. En effet, la nou­velle se répan­dit et dès la semaine sui­vante les habi­tants du vil­lage lui appor­tèrent moult objets à répa­rer: tasses, jambes, ser­vice à vais­selle. Fuyant cette noto­riété sou­daine, il décida de se réfu­gier dans une grotte à quelques kilo­mètres de Enfide.

À peine arrivé dans la grotte, il s’écria Bénie soit cette grotte, sanc­ti­fiant sans le vou­loir l’endroit. Mais il pou­vait enfin médi­ter en toute tran­quillité. Cepen­dant l’absence de nour­rice, dont les seins lui offrait une agréable récréa­tion lorsqu’il s’interrompait dans ses réflexions mit sa vertu à rude épreuve. En effet, la vision d’une jeune domes­tique romaine qu’il avait connu lors de ses études vient cou­ram­ment le han­ter durant son som­meil. Une nuit, alors qu’il la voit en rêve la poi­trine dénu­dée qui est en fait celle de sa nour­rice, qui est aussi bonne comme la Romaine, il fut pris d’un violent désir. N’y tenant plus, il se sou­la­gea en se déchi­rant le corps avec des ronces et des cailloux, n’ayant jamais eu l’occasion d’apprendre les bases élé­men­taires de la mas­tur­ba­tion. La dou­leur eut fina­le­ment rai­son de son désir et le sou­ve­nir de celle-ci lui per­mit  de résis­ter à la ten­ta­tion  la plu­part des fois par simple réflexe pavlovien. 

Mau­rus sauvé des eaux
Un jour alors qu’il sor­tait de son trou et que la foule habi­tuelle était là, à espé­rer le moindre miracle, un groupe de moines s’avança et ceux-ci lui deman­dèrent de venir les diri­ger. Benoît accepta en disant :  Tout pourvu qu’on me libère de cette foule d’enragés mais à condi­tion qu’on n’attende pas de miracles de sa part. Il prend toutes les pré­cau­tions afin qu’aucun pro­dige ne puisse être accom­pli, même à son insu. Il se tint donc éloi­gné de la cui­sine, se cachait dès qu’il enten­dait  quelque chose se bri­ser, évi­tait la proxi­mité des malades, etc. Les moines furent  un peu déçus et avec le temps l’admiration qu’ils vouaient à Saint-Benoît fai­blit, ainsi que la dis­ci­pline que ce der­nier ten­tait de leur impo­ser.  Cer­tains comp­taient sur l’intervention du Saint pour les sou­la­ger de leur tâches quo­ti­diennes et ainsi pou­voir pro­fi­ter de temps en temps une bonne bière, s’entendaient répondre la même chose : «  Désolé mais y’a pas de miracles. ». Les moines alors mécon­tents ten­tèrent de se débar­ras­ser de lui en ver­sant du poi­son dans une jarre de vin, Benoît se sai­sis­sant de la jarre pour se ver­ser à boire la fit tom­ber et elle se brisa en mille mor­ceaux. Ne le voyant pas se répa­rer toute seule, il  poussa un sou­pir de sou­la­ge­ment, mais les com­plo­teurs tom­bèrent à genoux et crièrent au miracle tan­dis que Benoît se retira d’un air décon­fit. Dégouté, il décida de partir. 

De nou­veau sur les routes, Saint-Benoît ren­con­tra deux fer­vents admi­ra­teurs ne récla­mant pas de miracles, mais vou­lant sim­ple­ment suivre les ensei­gne­ments du saint avec dévo­tion. Il accepta bon gré mal gré et s’adjoint la com­pa­gnie de ces deux aco­lytes, Mau­rus (à ne pas confondre avec Marius) et Pla­ci­dius. Lors d’une pro­me­nade, Mau­rus décida d’aller se bai­gner dans un lac mais pris d’un crampe, il com­mença  alors à agi­ter fré­né­ti­que­ment les bras. Pla­ci­dius dit alors à Benoît :  Regar­dez, frère Benoît, la piété de frère Mau­rus, qui fait sa prière et tente de prendre la posi­tion du Christ sur la croix alors qu’il nage.. Benoît se mit alors à hur­ler : Mais bougre de connard, tu ne vois pas que cet imbé­cile est en train de se noyer. Mais va le cher­cher Nom de D..

Et voilà que Pla­ci­dius en allant secou­rir son ami se met à cou­rir sur l’eau. Sur la rive ils s’agenouillent tous les deux devant un Saint-Benoît fai­sant non fébri­le­ment de la tête et hur­lant  :  Mais j’ai rien fait moi ! C’est l’autre imbé­cile qui a mar­ché sur l’eau ! 

Saint-Benoît essayant d’étrangler l’enfant à peine ressucité.

Des miracles en rafale
Un jour, qu’il se pro­me­nait dans le vil­lage, un père en pleurs l’appela pour prier pour l’âme de son petit bébé décédé la veille. Benoît, entra seul dans la chambre et à peine, entra-t-il dans la pièce que le nour­ris­son ouvrit les yeux. De rage , Benoît prit un cous­sin et tenta d’étouffer le jeune res­sus­cité. En vain. Rouge de colère, il tenta de faire écla­ter le crâne du bam­bin au moyen de sa canne qui résista par on ne sait quel miracle. Le bébé désor­mais bien réveillé, fait ce que fait n’importe quel nour­ris­son dans ces cir­cons­tances : il se met à pleu­rer,  pro­vo­quant ainsi l’irruption de ses parents qui tom­bèrent immé­dia­te­ment à genoux devant Benoît agi­tant fré­né­ti­que­ment son index tout en disant, Non, non j’ai rien fait je vous jure sur le tête du petit Jésus.

C’est donc bien mal­gré lui qu’il éveilla la jalou­sie de l’Abbé Flo­ren­tius jaloux de sa popu­la­rité. L’abbé essaya par tous les moyens de nuire à Benoît. Il lui envoya d’abord du pain empoi­sonné. Le pain déposé sur le seuil de la grotte, est picoré par des oiseaux qui forment alors un tapis de plumes en décom­po­si­tion pro­vo­quant l’admiration de la foule mais la tenant cepen­dant éloi­gné un temps à cause de l’odeur. Il envoya ensuite de jeunes femmes dan­ser devant le Saint en pre­nant des pos­tures pro­vo­cantes afin d’éprouver sa vertu. Devant le spec­tacle, il fut pris d’un désir violent et alla se jeter comme à son habi­tude dans les ronces et les cailloux. Voyant le moine reve­nir cou­verts de s’épines et de sang, les jeunes dan­seuses s’enfuirent dégoutées.


La règle
Espé­rant mal­gré tout un peu de calme, il tenta de nou­veau de s’exiler et se pose au Mont-Cassin, tou­jours suivi mal­gré tout par une bande de dis­ciples qui ne le lâchaient plus. Il décida de s’y faire construire un monas­tère. Avec une tour rien qu’à lui, his­toire de pou­voir s’isoler et de pro­fi­ter de cette soli­tude à laquelle il aspire tant. Ses dis­ciples l’appelaient la Tour des Miracles,  mais jamais devant le Saint qui per­dait un peu les pédales dès qu’il enten­dait pro­non­cer le mot. Il put enfin se consa­crer à la tâche qu’il consi­dèra comme sa plus grande œuvre : la rédac­tion de la Règle de Saint-Benoît.

Cette règle cen­sée régir la vie du monas­tère, avait en fait pour but de pré­ser­ver coûte que coûte la tran­qui­lité de Saint-Benoît.

La fin
Arri­vant vers la fin de sa vie, Benoît savoura enfin cette tran­quillité qu’il avait recher­ché toute sa vie, il observa un mutisme strict pen­dant cinq années. Mais après des années de soli­tude, n’importe qui appré­cie une simple conver­sa­tion, même des plus banales. Alors qu’il sor­tait de sa retraite, pen­dant la laquelle il avait peau­fi­neé la Règle en y ajou­tant la liste des 145 châ­ti­ments cor­po­rels pro­mis à qui­conque ose­rait trou­bler la tran­quillité du moine, il vit pas­ser une colombe dans le ciel et dit Regar­dez la belle colombe qui passe[2] . Le moine qui l’accompagnait se mit à genoux en hur­lant que Benoît vient de voir l’âme de Scho­las­tique, sa soeur jumelle par­tie quelques jours aupa­ra­vant s’envoler sous la forme d’une colombe, igno­rant les déné­ga­tions de Benoît : Mais, bor­del de Dieu ! J’ai juste dit que j’ai vu une colombe ! Ce der­nier épi­sode eut rai­son de la rai­son et des forces de Saint-Benoît qui s’éteindra quelques jours plus tard.

Notes :

[1] J’ai bien dit chez les catho­liques pas dans les catho­liques. Ne vous lais­sez pas entrai­ner sur un ter­rain rendu par­ti­cu­liè­re­ment mou­vant par l’actualité. 

[2] Les Boeing étant plu­tôt rare à l’époque, on s’extasiait sur des choses simple. Nul doute qu’à notre époque Benoît se serait écrié : Regar­dez  le beau  747 qui passe

Homère

Avant-propos
Avant de com­men­cer une mise au point s’impose, que ceux qui viennent dans l’espoir de lire des calem­bours indignes tel que l’Homère Michel ou l’Homère Denis passent leur che­min. Il n’est pas ques­tion de som­brer dans la tri­via­lité. Tant qu’à conti­nuer dans les cla­ri­fi­ca­tions, je pré­cise d’emblée que je vais par­ler ici du célèbre poète de l’antiquité grècque et non pas du per­son­nage de la série télé­vi­sée les Simp­son qui s’écrit Homer, à l’américaine.

Pro­pos
Homère est né au VIIIéme siècle avant J.C. bien qu’on ne connaissent pas l’année avec exac­ti­tude. Mais par contre, tout porte à croire que c’était le 14 juin et de sur­croît un ven­dredi. En effet la mère d’Homère se serait écrié après la nais­sance : Mince demain c’est la mi-juin et c’est déjà le week-end !  Tout ça ne repré­sen­te­rait aucun inté­rêt si l’on sait que la Guerre de Troie a jus­te­ment débu­tée un vendredi.

Homère est sou­vent consi­déré comme le pre­mier roman­cier de l’histoire. C’est aller un peu vite en besogne et igno­rer ce  poème vieux de 3000 ans, le Ramayana du poète indien Vâl­mikî, dési­gné à tort comme l’Homère indien puisqu’il né avant Homère, et que donc il serait  plus juste de dési­gner Homère comme le Vâl­mikî grec.

L’aede et son aide. Les chiens d’aveugles n’existant pas encore à l’époque, Homère fut contraint de prendre un enfant d’aveugle.

Comme vous le savez tous, Homère était aveugle et à l’époque il chan­tait ses poèmes. Il était cepen­dant cepen­dant res­pecté. De mémoire il fau­dra attendre Gil­bert Mon­ta­gné pour que l’on com­mence à se moquer des chan­teurs aveugles et que l’on ai envie de leur jeter des pierres.  Je sais ce qu’il peut y avoir d’incongru dans le fait de com­pa­rer Gil­bert Mon­ta­gné avec Homère. Mais bon, il n’y a pas de rai­son que ce soit tou­jours Ray Charles qui doive souf­frir de la com­pa­rai­son avec l’exalté fran­çais.  Homère fut vénéré autant de son vivant que dans toute l’antiquité. Un de ses plus fer­vents admi­ra­teurs anti­quite fut Sémo­nide d’Amorgos qui décla­rait au VIIème  siècle avant JC à la Gazette de Samos

Déjà, l’Illiade ça m’avait scié, mais en lisant l’Odyssée, je n’ai pas peur de le dire : Homère m’a tuer.

Si Sémo­nide d’Amorgos s’exprimait au sens figuré, c’est au sens propre que le mal­heu­reux typo­graphe res­pon­sable de cette coquille mou­rut en étant scié en deux. On ne plai­san­tait pas avec l’orthographe en ce temps-là.

Sémo­nide d’Armogos, tou­jours lui, écri­vit d’ailleurs de nom­breux poèmes à la gloire du véné­rable aède :

L’homérique l’homérique saga d’Ulysse,m’a convaincu
Cette homé­rique, cette homé­rique Odyssée-là, me troue le …

Vers dont s’inspira plus tard Joe Das­sin, sans jamais le recon­naître tou­te­fois, puisque c’est la pre­mière fois que le lien entre Joe Das­sin et Sémo­nide d’Armogos est éta­bli. Ce silence trou­blant ne constitue-t-il pas une preuve évidente ?

Pour en reve­nir à Homère, pour beau­coup son oeuvre se résume à L’Illiade et l’Odyssée. C’est entiè­re­ment faux. On lui attri­bue  Batra­cho­myo­ma­chia, une paro­die de l’Illiade. Plus tard, Plu­tarque réfu­tera cette pater­nité. Mais c’est pas Plu­tarque hier, qui va nous convaincre. Cer­taines de ses oeu­vresn, peu connues du grand public, furent pure­ment et sim­ple­ment pla­giées. On pense notam­ment à l’Île du Doc­teur Moros dont s’inspira sans ver­gogne le per­fide H.G. Wells.

Après-propos

Fina­le­ment ça n’empêcha pas Homère, après avoir fait entrer la Pléiade (avec les 7 filles de Titan) dans la lit­té­ra­ture de ren­trer lui-même à la Pléiade.

La véritable histoire des Alcooliques Anonymes

Des fon­da­teurs ano­nymes[1]

Deux vrais ano­nymes, à tel point qu’il est impos­sible de savoir s’ils sont alcooliques.

Qui connait William Grif­fith Wil­son et Robert Hol­brook Smith ? Per­sonne. Pour vous comme pour la majo­rité des gens ce sont sim­ple­ment deux ano­nymes. Mais pas n’importe quels ano­nymes puisqu’ils sont les deux pre­miers  Alcoo­liques Ano­nymes, enfin ceux du mou­ve­ment né en 1935, qui est le sujet du pré­sent article, pas dans l’absolu, même si mal­gré d’importantes recherches his­to­riques, on ne sait pas qui sont les pre­miers alcoo­liques de l’histoire de l’humanité on peut aussi affir­mer qu’ils étaient ano­nymes. Mais c’est une autre histoire.

Le mys­tère d’un ren­contre dévoilé

Le mys­tère d’une rencontre

De la créa­tion des AA par Bill Wil­son et Bob Smith on ne sait pas grand chose. Ils sont res­tés très dis­cret toute leur vie. Ils évoquent une ren­contre for­tuite dans un bar et l’idée d’arrêter de boire et de fon­der les AA. Ce qui nous sem­bla un peu maigre, et pour tout dire sus­pect, car si l’anonymat reven­di­qué incite à la dis­cré­tion, il est tout aussi légi­time pour vous et moi, de vou­loir en connaître les détails les plus juteux et crous­tillants. C’est dans cette optique que je me suis lancé dans un tra­vail de d’enquête impor­tant, alliant recherche biblio­gra­phique dans les archives des jour­naux locaux et natio­naux de l’époque, ainsi qu’un tra­vail d’investigation de dix ans sur le ter­rain. Ce tra­vail m’a per­mis de per­cer le mys­tère de la créa­tion d’un groupe décliné sur les cinq ou six conti­nents selon que l’on consi­dère l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord comme un unique continent.

La ren­contre

Ren­trons dans le vif du sujet. Bill Wil­son et Bob Smith se ren­con­trèrent au bar de l’hôtel Johnny Wal­ker a Vol­ney dans le Wis­con­sin. L’un est doc­teur, l’autre repré­sen­tant de com­merce. Dés­œu­vrés, ils se lient d’amitié et com­mencent à dis­cu­ter, ce qui arrive fré­quem­ment dans les films mais très rare­ment dans la vie. Bill vient de réus­sir à four­guer un aspi­ra­teur à une simple femme avec contrat de main­te­nance sur 20 ans, les 591 volumes de la Désen­cy­clo­pé­die Uni­ver­si­las avec paie­ments pro­gres­sifs éta­lés sur 30 ans, assor­tis d’une assurance-vie, et d’un cré­dit éta­lés sur 70 ans. Il veut légi­ti­me­ment arro­ser ça, alors il paye tour­née sur tour­née. Quand au doc­teur Bob Smith, il fête la sur­vie du patient qu’il a opéré l’après-midi même de l’appendicite ce qui ne lui était pas arrivé depuis 5 ans au moins, date de ses pre­mières crises de Déli­rum Tre­mens. Bref, Bill et Bob sont de joyeuse humeur alors qu’il ter­minent leur quin­zième tour­née devant inter­rompu en rai­son de la fer­me­ture du bar. Le bar­man Mario Andretti, qui nous a per­mis de recons­ti­tuer cette scène nos raconte qu’il les a vu par­tir s’appuyant l’un sur l’autre et dis­pa­raître dans les cou­loirs de l’hôtel

« Je les ai vu par­tir s’appuyant l’un sur l’autre et dis­pa­raître dans les cou­loirs de l’hôtel. »
Mario Andretti à pro­pos de Bill Wil­son et Bob Smith

le mys­tère

Le len­de­main, Mario voit appa­raître Bill la mine bla­farde et l’air soucieux.

« Je vois appa­raître eul’Bill la mine bla­farde et l’air sou­cieux. J’lui dit comme ça, «Z’avez un peu abusé hier ! Pas facile eul’réveil, hein ?» La d’ssus, v’là qu’le gars m’tombe dans les bras en chia­lant. »
Mario Andretti à pro­pos de Bill Wilson

Quand à Bob Smith, c’est le témoi­gnage du récep­tio­niste Jan Kula­sek (c’est un pseudo, il a désiré gar­der l’anonymat) qui nous éclaire.

« Je vois M’sieur Bob s’approcher de mon comp­toir la mine toute grise (piss’que cet enfoiré de Mario a déjà dit qu’elle était bla­farde à pro­pos de m’sieur Bill) pour r’prendre sa clef. J’lui lance : «Z’avez grise mine m’sieur Bob» et m’sieur Bob y m’répond : «Je m’sens tout mer­deux». Alors, en rigo­lant, j’réponds «Pour­quoi ça m’sieur Bob, vous avez enculé quelqu’un ?». Et le v’là qui m’tombe dans les bras en pleu­rant (piss’que cette ordure de Mario a déjà dit chia­lant) »
Jan Kula­sek à pro­pos Bob Smith

Que s’est-il donc passé cette nuit-là ? Si les témoi­gnages nous offrent un début de piste il nous a sem­blé néces­saire de pous­ser bien  au fond nos investigations.

Le mys­tère dévoilé

Dans notre quête de la vérité, nous sommes tom­bés sur un fait divers reporté simul­ta­né­ment dans La Gazette de Vol­ney et le Herald Tri­bune datés du 10 juin 1935, sous «Tapage noc­turne into­lé­rable à l’Hôtel Johnny Wal­ker de Vol­ney. Mal­gré la gène occa­sion­née, les forces de l’ordre refusent d’intervenir. Mais que fait la police ? «. Intri­gués nous nous sommes ren­dus au poste de police de Vol­ney afin de consul­ter le registre des plaintes. Un telle coïn­ci­dence piqua notre curio­sité et nous avons eu accès aux registre des plaintes de la polices. Effec­ti­ve­ment une plainte est enre­gis­trée à la date du 10 juin 1935 à 02h34, indi­quant des hommes hur­lants dans une chambre d’hôtel. Nous avons retrouvé l’agent qui a pris l’appel. Il témoigne

« J’ai bien reçu ce coup de fil. J’ai demandé au type au bout du fil de me dire en gros ce qu’il enten­dait. Quand il m’a répondu, je lui ai dit qu’on allait pas se dépla­cer pour deux pédés qui s’enculent. »
Frank Dre­bin à pro­pos du coup de fil du 10 juin 1935 à 02h34

. Tou­jours ce même 10 juin 1962, Bill et Bob déci­dèrent ensemble de ne plus tou­cher à une goutte d’alcool et fon­dèrent les AA.

Des débuts dif­fi­ciles

Repro­duc­tion d’un bul­le­tin d’un alcoo­lique pas si anonyme.

On com­prend mieux désor­mais l’idée de base des AA qui incite les gens à prendre la parole pour décrire ses expé­riences mal­heu­reuses décou­lant de l’alcoolisme mais à la condi­tion de res­ter ano­nyme et sur­tout de ne rien répé­ter à per­sonne[2] . Les règles elles aussi ont évo­lué. Si aujourd’hui les per­sonnes doivent être dans une réelle volonté d’abstinence, ce cri­tère était option­nelle à la créa­tion des pre­miers  groupes, comme le montre le bul­le­tin d’inscription repro­duit ci-contre qui insis­tait for­te­ment sur l’alcoolisme et l’anonymat. La volonté d’arrêter fut impo­sée après le pas­sage d’un ano­nyme deve­nue célèbre.

Un ano­nyme devenu célèbre

En effet dans nos recherches actives nous ont per­mis de décou­vrir que Charles Bukowski fit par­tie un temps des AA. Nous avons là aussi le recou­pe­ment des témoi­gnages nous ont per­mis de recons­truire les cir­cons­tances dans les­quelles l’écrivain amé­ri­cain y par­ti­cipa. Sur le point de vue de l’anonymat, Bukowski n’était connu à l’époque (il avait 18 ans) et alcoo­lique depuis l’âge de 14 ans, il fut donc accepté de bonne foi mais avec un foie déjà en pitoyable état. Les règles n’ayant pas été com­plè­te­ment éta­blis, Bukowski per­mit par sa par­ti­ci­pa­tion d’en éta­blir cer­taines. S’il n’était effec­ti­ve­ment pas obli­ga­toire d’être sobre pour par­ti­ci­per, il n’était pas non inter­dit d’y appor­ter à boire. Ce dont Bukowski ne s’est pas privé mais qui fut rapi­de­ment inter­dit. Par la suite, on conseilla à Bukowski d’essayer d’être sobre avant les séances. Ce qu’il fit de même, mon­trant ainsi qu’il était sur le bon che­min (alors que Kerouac était déjà Sur la Route). Ses proches racontent même qu’il ne com­men­çait à boire qu’à 18h30 soit plus d’une heure après son réveil. Mais fina­le­ment ce sont les témoi­gnages de Bukowski qui cau­sèrent le plus de dégâts dans les rangs des AA. Écou­tant les récits sor­dides de Bukoswki, réels ou consé­cu­tifs à ses délires, ses com­pa­gnons étaient de plus en plus nom­breux à se remettre à boire. Nous avons retrouvé cer­tains témoins encore aujourd’hui alcooliques.

« J’avais arrêté de boire depuis 10 ans déjà, j’étais tel­le­ment fier. Il a suffi d’un séance avec Bukowski pour que je replonge. »
Yvon Gat­taz à pro­pos de Bukowski.

Suite aux défec­tions qui se fai­saient de plus en plus nom­breuses, Bukowski fut exclu et décida de mettre par écrit ses récits plu­tôt que de les racon­ter à une bande d’anonymes. À défaut de renon­cer à l’alcoolisme, il renonça à l’anonymat. Il rend d’ailleurs un hom­mage aux AA, avec son style poé­tique inégalable.

« Je ne remer­cie­rai jamais assez les AA, c’est grâce à eux que je suis passé de la bibine au pinard. »
Bukowski à pro­pos de Bukowski comme souvent

Les Alcoo­liques Célèbres

« Ich Bin ein Ano­ny­mer ! »
John Ken­nedy tam­bou­ri­nant à la porte d’une réunion.

Ce genre d’attitude repro­dui­sant en public les pra­tiques internes des AA est for­te­ment réprouvée.

Depuis le début, la charte des AA est très poin­tilleuse sur l’anonymitude des par­ti­ci­pants. Même si elle ne rejette pas d’emblée la par­ti­ci­pa­tion de célé­bri­tés, leur par­ti­ci­pa­tion est sou­vent dif­fi­cile car par défi­ni­tion la célé­brité s’accommode mal de l’anonymat. C’est la rai­son pour laquelle bien sou­vent les vedettes réels ou vielles gloires, ne sont géné­ra­le­ment pas accep­tées. C’est en réac­tion à ce rejet, que s’est créé le groupe des Alcoo­liques Célèbres qui tenait ses réunions au Palace.À  leur cré­dit, il faut sou­li­gner que la plu­part des par­ti­ci­pants arrê­tèrent de boire. Pour se mettre à la cocaïne pour la plu­part, certes, mais c’est un suc­cès mal­gré tout.

Pour­tant on note mal­gré tout ça et là quelques excep­tions, si la célé­brité exprime et joue à fond la carte de l’anonymation.

« Alors, ça, je vous assure que je sors bien d’un réunion avec Vla­di­mir P. et pas d’une réunion des AA. »
Nico­las S.

C’est d’ailleurs dans cet esprit que suite au résul­tat des élec­tions euro­péennes de 2009, que les AA ont fait savoir qu’ils accueille­raient sans réserve Mar­tine Aubry, ainsi que la plu­part les socia­listes qui sont de plus en plus ano­nymes. Mais tout ça n’a plus vrai­ment grand chose à voir avec l’histoire de Alcoo­liques Ano­nymes mais plu­tôt à la recherche du socia­liste perdu.

Notes :

[1] Ce billet fut ori­gi­na­le­ment publié sur le site de la Désen­cy­clo­pé­die

[2]  Et ça marche. Car si les par­ti­ci­pants aux AA avaient été un peu moins ano­nymes et plus loquaces, j’aurais évité d’engloutir mes pauvres éco­no­mies dans cette putain d’enquête.

Jacob Le Maire

Un vrai Le Maire
Pro­fi­tons de cette nou­velle année pour nous sou­ve­nir de ce grand explo­ra­teur que fut Jacob Le Maire. Mal­gré le scep­ti­cisme de cer­tains, je suis dans l’obligation de pré­ci­ser que Jacob Le Maire est bien un per­son­nage réel et que je ne m’en sert pas uni­que­ment pour ali­gner les mau­vais calembours.

Jacob Le Maire, comme son nom ne l’indique pas était hol­lan­dais, bien que né en 1585 à Anvers. À cette époque les fla­mants étaient néer­lan­dais et par­laient le fla­mand. De nos jours le fla­mand est belge et parle le néer­lan­dais. Pour en reve­nir à Jacob il était Le Maire par son père, selon la cou­tume qui veut que le fils porte le nom du père jusqu’à ce que des hordes enra­gées de fémi­nistes ne viennent tout cham­bou­ler  à tel point que l’on ne sait plus aujourd’hui si le patro­nyme vient du père ou de la mère, où de la tante notam­ment en Hol­lande où les moeurs sont spé­cia­le­ment relâ­chées. Mais je m’égare. Bref, le père Le Maire tenait son nom de ses ancêtres en Wal­lo­nie où le maire s’appelle le bourgmestre.

Très tôt et encou­ragé par son père, Jacob Le Maire fut très vite attiré par la mer, mais en bon Anver­sois renâ­clait à don­ner de l’argent aux Hol­lan­dais dont la Com­pa­gnie Néer­lan­daise des Indes Orien­tales récla­mait un droit de pas­sage au Cap de Bonne Espé­rance et par le détroit de Magel­lan ce qui ne repré­sente aucun inté­rêt. Il devra s’armer de patience puisqu’il fera toutes ses décou­vertes durant l’année 1616 qui fut l’année de sa mort, fai­sant sienne la devise : par­tir c’est mou­rir un peu.

Après avoir réussi à convaincre les com­mer­çants de la ville de Hoorn de leur payer deux navires, Jacob Le Maire fait sa pre­mière décou­verte le 16 jan­vier 1616 : le Kaap Hoorn que les per­fides anglais s’empressèrent de rebap­ti­ser Cap Horn. Salaud d’Anglais. Grâce à une géo­gra­phie par­ti­cu­liè­re­ment pro­pice dans la région; il en pro­fite pour décou­vrir quelques jours plus tard le Détroit Le Maire.

Au prin­temps de la même année, Le Maire arrive en Océa­nie où le nombre d’îles est lui aussi pro­pice aux décou­vertes. Il découvre donc les îles Le Maire, au large de la Papoua­sie. Ces îles abritent des vol­cans dont cer­tains sont encore en acti­vité, notam­ment le Bam et le Glup Glup.

Le Maire en tongs
Mais la plus grande décou­verte que fit Jacob Le Maire même si sa famille n’en reven­di­qua pas la pater­nité fut l’invention des tongs. Il faut savoir que Jacob Le Maire, avait un léger défaut il refou­lait des pieds. Le seul remède qu’il avait trouvé juqu’à consis­tait à man­ger force ails et oignons qui ne chan­geait en rien l’odeur de ses pieds mais qui détour­nait l’attention. Il ne pou­vait quit­ter ses bottes qui avec l’humidité et la cha­leur aggra­vait d’autatn le pro­blème.  A l’odeur pes­ti­len­cielle natu­relle de ses pieds s’ajoutait la macé­ra­tion d’une telle puan­teur que le plus fétide des fro­mage corse s’inclinerait en guise de res­pect. L’odeur attei­gnait un tel paroxysme que plu­sieurs ten­ta­tives de muti­ne­rie écla­tèrent. Jacob ne dut son salut que grâce aux sub­tiles tor­tures qu’il pui­sait dans son exem­plaire du mar­ty­ro­loge romain, et qu’il infli­gea aux mutins  Ce fut une dis­trac­tion qui dura certes un temps mais l’équipage gron­dait tou­jours et la source putride était tou­jours là.

Sou­cieux de pré­ser­ver son équi­page il se rési­gna à se pro­me­ner nu-pieds, mal­gré les mul­tiples échardes s’enfonçant dans ses pieds. Les bottes ser­vaient à pro­té­ger la réserve d’or d’où s’échappaient  des effluves qui tenaient éloi­gnés les plus cupides des mate­lots. La tra­ver­sée prit une tour­nure routinière.

La région étant par­ti­cu­liè­re­ment riche en soles-langues qui fai­saient le bon­heur des marins habi­tués habi­tuel­le­ment à des pois­sons moins fins. C’est en tra­ver­sant le pont , qu’il glissa sur une des soles dont le pont était jon­ché. En glis­sant son gros orteil alla se coin­cer dans les bran­chies du pois­son. Il vit alors que la sole res­tait fer­me­ment accro­chée par son pouce mal­gré la peau vis­queuse du pois­son. Il ne se rési­gna pas à uti­li­ser le mot sole qui désigne la semelle en Anglais — raclure d’Anglais —  mais le mot tong qui désigne la semelle en Néerlandais.

Il venait de faire cette brillante décou­verte, lorsqu’il aborda le 1 mai 1616 un ensemble d’îles encore incon­nues et non réper­to­riées, chaussé de ses tongs, il décidé de nom­mer cet ensemble les îles Tonga.

Le Maire meurt
Mal­heu­reu­se­ment, Jacob Le Maire fut arrêté au mois d’octobre et mis aux arrêts par des agents de la com­pa­gnie néer­lan­daise qui le mirent aux arrêts. Il mou­rut avant de reve­nir au pays le 31 décembre 1616. Son père furieux intenta un pro­cès à la Com­pa­gnie et obtenu la répa­ra­tion qu’il atten­dait : le rem­bour­se­ment des navires et de leur cargaison.

On lui recon­nut le détroit Le Maire, la décou­verte du Kaap Hoorn, le Détroit Le Maire  ainsi que la décou­verte des îles Tonga mais la pater­nité de son inven­tion qui allait deve­nir un phé­no­mène mon­dial lui échappa.

Le per­fide anglais n’hésite pas à affir­mer sans ver­gogne que le mot tong vient de l’anglais thong. Enflure d’Anglais. C’est tota­le­ment faut car thong (qui se tra­duit par lanière) désigne le string (qui se tra­duit par ficelle) qui reste cepen­dant aussi une for­mi­dable inven­tion. À bout d’argument, il arrive à l’Anglais de ten­ter de jus­ti­fier le nom de cette inven­tion du nom de la sole en anglais : tongue sole. Ordure d’Anglais.

Post-Scriptum pour briller en société
Les Qué­bé­cois prompt à se poser en défen­seur de la langue fran­çaise alors qu’ils uti­lisent le verbe che­cker dési­gnent la tong  par gou­goune, tan­dis que les belges les dési­gnent cla­quettes.

Biographie de Paul Lafargue

Sa vie, son oeuvre
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