Réquisitoire de Pierre Desproges contre Haroun Tazieff

Clip audio : Le lec­teur Adobe Flash (ver­sion 9 ou plus) est néces­saire pour la lec­ture de ce clip audio. Télé­char­gez la der­nière ver­sion ici. Vous devez aussi avoir JavaS­cript activé dans votre navigateur.

Et bien Mon­sieur le pré­sident, mes­dames et mes­sieurs les jurés, sis­mo­logue chéri, à aucun titre l’homme qui est devant vous aujourd’hui ne mérite votre clé­mence. Certes, il m’est fort pénible de par­ler ainsi d’un homme qui pour­rait être mon arrière-arrière-arrière grand-père, mais la délin­quance du troi­sième âge doit être répri­mée avec autant de vigueur que celle du pre­mier. Après tout qui est Haroun Mazieff ?

D’abord nous l’avons vu ce n’est pas un vrai fran­çais. Il est né en Pologne, pays d’ivrognes et de com­mu­nistes, patrie de Cho­pin pour ne pas dire de cho­pines. Et je le dis sans xéno­pho­bie aucune, d’ailleurs la répu­blique n’est pas raciste, sur­tout avec les bougn…, n’est pas raciste. Mais enfin, on dit bien saoul comme un Polo­nais, alors que per­sonne ne dit saoul comme un Fran­çais. CQFD. C’est donc han­di­capé par une héré­dité éthylico-slave ter­ri­ble­ment char­gée que le jeune Laurent Tazieff, entre dans (Claude Vil­lers : Haroun Tazieff) …Haroun Machin entre dans la vie le 11 mais 1914 et trois mois plus tard c’est la guerre. Coïn­ci­dence diront les naïfs. Mais moi mes­dames et mes­sieurs les jurés, je le dis tout haut : c’est de la sor­cel­le­rie. À l’âge des couches, le petit Roland Ter­zief pac­ti­sait déjà avec le diable. Le diable qui comme par hasard habite les entrailles de la Terre, c’est-à-dire le fond bru­lant du mor­tel abîme, où s’agite sans repos les dam­nés de la terre, j’ai nommé l’Enfer, mes­dames et mes­sieurs les jurés.

L’enfer qui est au fond de l’Etna,  du Vésuve, du Titi­ca­ca­po­po­ca­te­pelt etc,etc.

Comprenez-vous main­te­nant pour­quoi Haroun Tazieff fut si tôt pas­sionné de vol­ca­no­lo­gie ? Vous me direz, pen­dant qu’il fait ça il est pas au bis­trot, certes. Mais tout est dia­bo­lique dans cet homme, mes­dames et mes­sieurs les jurés.Tout, tout, tout bidou, bidou ! Tout ! Jusqu’à sa voix sombre et téné­breuse et à son accent rocailleux anti-clérical qui ne vise qu’à paro­dier gros­siè­re­ment le char­mant accent bour­gui­gnon de la plus haute som­mité de l’Église de France, l’Ayatollah Ben Marty, Arche­vêque du Tout-Paris.

Dia­bo­liques aussi ses épou­van­tables pré­dic­tions que Gon­zague Tazieff assène sans répit à ses contem­po­rains. Entre ce soir et un siècle Nice subira un choc des­truc­teur, a-t-il lancé récem­ment dans une émis­sion stu­pide de Claude Vil..heu..du Mas­sif Cen­tral, sur France-Inter.

Depuis cette date les Niçois évi­dem­ment ne peuvent plus trou­ver le som­meil.  Et croyez-vous que cet homme leur a demandé par­don aux Niçois qui mal y pioncent ? Que nenni ! Dia­bo­liques encore, ces équi­pées noc­turnes de l’accusé à Lis­bonne où des témoins dignes de foi l’ont vu voler la lave entière du Por­tu­gal. Et tape ! Et tape ! Dia­bo­liques tou­jours ses épou­van­tables orgies de Lis­bonne, au pied du Vésuve, au cours duquel l’accusé, au rythme endia­blé des bala­laï­kas ibé­riques, met­tait enceintes les por­tu­gaises ensa­blées, d’où son sur­nom infa­mant d’Haroun ze Cloque.

Et savez-vous seule­ment mon­sieur le Pré­sident Cen­tral ce que,..Excusez-moi.. Savez-vous seule­ment mon­sieur le Pré­sident ce que l’accusé Gérard Cra­zieff, ici pré­sent, savez-vous ce qu’il fait des mil­liards de Francs suisses qu’il gagne en gre­nouillant dans nos cra­tères ? Il finance des films por­no­gra­phiques pour d’autres vieillards aussi lubriques que lui, sous le cou­vert d’adapter Jules Verne. Oui, par­fai­te­ment ! C’est ainsi qu’il vient de pro­duire une oeuvre infer­nale qu’il a osé bap­tisé «Vingt-mille vieux sous mémère». Je demande contre Mon­sieur Tazieff la peine de mort par immer­sion dans cin­quante kilos de lave en fusion, avec sel, poivre, un oignon piqué de clous de girofles, une branche de lau­rier, un peu de thym, sel, per­sil, thym, lau­rier. Miam. C’est très très bon.

J’ajouterai que s’il se sauve faites reve­nir avec deux-cent grammes de beurre.

La véritable histoire des Alcooliques Anonymes

Des fon­da­teurs ano­nymes[1]

Deux vrais ano­nymes, à tel point qu’il est impos­sible de savoir s’ils sont alcooliques.

Qui connait William Grif­fith Wil­son et Robert Hol­brook Smith ? Per­sonne. Pour vous comme pour la majo­rité des gens ce sont sim­ple­ment deux ano­nymes. Mais pas n’importe quels ano­nymes puisqu’ils sont les deux pre­miers  Alcoo­liques Ano­nymes, enfin ceux du mou­ve­ment né en 1935, qui est le sujet du pré­sent article, pas dans l’absolu, même si mal­gré d’importantes recherches his­to­riques, on ne sait pas qui sont les pre­miers alcoo­liques de l’histoire de l’humanité on peut aussi affir­mer qu’ils étaient ano­nymes. Mais c’est une autre histoire.

Le mys­tère d’un ren­contre dévoilé

Le mys­tère d’une rencontre

De la créa­tion des AA par Bill Wil­son et Bob Smith on ne sait pas grand chose. Ils sont res­tés très dis­cret toute leur vie. Ils évoquent une ren­contre for­tuite dans un bar et l’idée d’arrêter de boire et de fon­der les AA. Ce qui nous sem­bla un peu maigre, et pour tout dire sus­pect, car si l’anonymat reven­di­qué incite à la dis­cré­tion, il est tout aussi légi­time pour vous et moi, de vou­loir en connaître les détails les plus juteux et crous­tillants. C’est dans cette optique que je me suis lancé dans un tra­vail de d’enquête impor­tant, alliant recherche biblio­gra­phique dans les archives des jour­naux locaux et natio­naux de l’époque, ainsi qu’un tra­vail d’investigation de dix ans sur le ter­rain. Ce tra­vail m’a per­mis de per­cer le mys­tère de la créa­tion d’un groupe décliné sur les cinq ou six conti­nents selon que l’on consi­dère l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord comme un unique continent.

La ren­contre

Ren­trons dans le vif du sujet. Bill Wil­son et Bob Smith se ren­con­trèrent au bar de l’hôtel Johnny Wal­ker a Vol­ney dans le Wis­con­sin. L’un est doc­teur, l’autre repré­sen­tant de com­merce. Dés­œu­vrés, ils se lient d’amitié et com­mencent à dis­cu­ter, ce qui arrive fré­quem­ment dans les films mais très rare­ment dans la vie. Bill vient de réus­sir à four­guer un aspi­ra­teur à une simple femme avec contrat de main­te­nance sur 20 ans, les 591 volumes de la Désen­cy­clo­pé­die Uni­ver­si­las avec paie­ments pro­gres­sifs éta­lés sur 30 ans, assor­tis d’une assurance-vie, et d’un cré­dit éta­lés sur 70 ans. Il veut légi­ti­me­ment arro­ser ça, alors il paye tour­née sur tour­née. Quand au doc­teur Bob Smith, il fête la sur­vie du patient qu’il a opéré l’après-midi même de l’appendicite ce qui ne lui était pas arrivé depuis 5 ans au moins, date de ses pre­mières crises de Déli­rum Tre­mens. Bref, Bill et Bob sont de joyeuse humeur alors qu’il ter­minent leur quin­zième tour­née devant inter­rompu en rai­son de la fer­me­ture du bar. Le bar­man Mario Andretti, qui nous a per­mis de recons­ti­tuer cette scène nos raconte qu’il les a vu par­tir s’appuyant l’un sur l’autre et dis­pa­raître dans les cou­loirs de l’hôtel

« Je les ai vu par­tir s’appuyant l’un sur l’autre et dis­pa­raître dans les cou­loirs de l’hôtel. »
Mario Andretti à pro­pos de Bill Wil­son et Bob Smith

le mys­tère

Le len­de­main, Mario voit appa­raître Bill la mine bla­farde et l’air soucieux.

« Je vois appa­raître eul’Bill la mine bla­farde et l’air sou­cieux. J’lui dit comme ça, «Z’avez un peu abusé hier ! Pas facile eul’réveil, hein ?» La d’ssus, v’là qu’le gars m’tombe dans les bras en chia­lant. »
Mario Andretti à pro­pos de Bill Wilson

Quand à Bob Smith, c’est le témoi­gnage du récep­tio­niste Jan Kula­sek (c’est un pseudo, il a désiré gar­der l’anonymat) qui nous éclaire.

« Je vois M’sieur Bob s’approcher de mon comp­toir la mine toute grise (piss’que cet enfoiré de Mario a déjà dit qu’elle était bla­farde à pro­pos de m’sieur Bill) pour r’prendre sa clef. J’lui lance : «Z’avez grise mine m’sieur Bob» et m’sieur Bob y m’répond : «Je m’sens tout mer­deux». Alors, en rigo­lant, j’réponds «Pour­quoi ça m’sieur Bob, vous avez enculé quelqu’un ?». Et le v’là qui m’tombe dans les bras en pleu­rant (piss’que cette ordure de Mario a déjà dit chia­lant) »
Jan Kula­sek à pro­pos Bob Smith

Que s’est-il donc passé cette nuit-là ? Si les témoi­gnages nous offrent un début de piste il nous a sem­blé néces­saire de pous­ser bien  au fond nos investigations.

Le mys­tère dévoilé

Dans notre quête de la vérité, nous sommes tom­bés sur un fait divers reporté simul­ta­né­ment dans La Gazette de Vol­ney et le Herald Tri­bune datés du 10 juin 1935, sous «Tapage noc­turne into­lé­rable à l’Hôtel Johnny Wal­ker de Vol­ney. Mal­gré la gène occa­sion­née, les forces de l’ordre refusent d’intervenir. Mais que fait la police ? «. Intri­gués nous nous sommes ren­dus au poste de police de Vol­ney afin de consul­ter le registre des plaintes. Un telle coïn­ci­dence piqua notre curio­sité et nous avons eu accès aux registre des plaintes de la polices. Effec­ti­ve­ment une plainte est enre­gis­trée à la date du 10 juin 1935 à 02h34, indi­quant des hommes hur­lants dans une chambre d’hôtel. Nous avons retrouvé l’agent qui a pris l’appel. Il témoigne

« J’ai bien reçu ce coup de fil. J’ai demandé au type au bout du fil de me dire en gros ce qu’il enten­dait. Quand il m’a répondu, je lui ai dit qu’on allait pas se dépla­cer pour deux pédés qui s’enculent. »
Frank Dre­bin à pro­pos du coup de fil du 10 juin 1935 à 02h34

. Tou­jours ce même 10 juin 1962, Bill et Bob déci­dèrent ensemble de ne plus tou­cher à une goutte d’alcool et fon­dèrent les AA.

Des débuts dif­fi­ciles

Repro­duc­tion d’un bul­le­tin d’un alcoo­lique pas si anonyme.

On com­prend mieux désor­mais l’idée de base des AA qui incite les gens à prendre la parole pour décrire ses expé­riences mal­heu­reuses décou­lant de l’alcoolisme mais à la condi­tion de res­ter ano­nyme et sur­tout de ne rien répé­ter à per­sonne[2] . Les règles elles aussi ont évo­lué. Si aujourd’hui les per­sonnes doivent être dans une réelle volonté d’abstinence, ce cri­tère était option­nelle à la créa­tion des pre­miers  groupes, comme le montre le bul­le­tin d’inscription repro­duit ci-contre qui insis­tait for­te­ment sur l’alcoolisme et l’anonymat. La volonté d’arrêter fut impo­sée après le pas­sage d’un ano­nyme deve­nue célèbre.

Un ano­nyme devenu célèbre

En effet dans nos recherches actives nous ont per­mis de décou­vrir que Charles Bukowski fit par­tie un temps des AA. Nous avons là aussi le recou­pe­ment des témoi­gnages nous ont per­mis de recons­truire les cir­cons­tances dans les­quelles l’écrivain amé­ri­cain y par­ti­cipa. Sur le point de vue de l’anonymat, Bukowski n’était connu à l’époque (il avait 18 ans) et alcoo­lique depuis l’âge de 14 ans, il fut donc accepté de bonne foi mais avec un foie déjà en pitoyable état. Les règles n’ayant pas été com­plè­te­ment éta­blis, Bukowski per­mit par sa par­ti­ci­pa­tion d’en éta­blir cer­taines. S’il n’était effec­ti­ve­ment pas obli­ga­toire d’être sobre pour par­ti­ci­per, il n’était pas non inter­dit d’y appor­ter à boire. Ce dont Bukowski ne s’est pas privé mais qui fut rapi­de­ment inter­dit. Par la suite, on conseilla à Bukowski d’essayer d’être sobre avant les séances. Ce qu’il fit de même, mon­trant ainsi qu’il était sur le bon che­min (alors que Kerouac était déjà Sur la Route). Ses proches racontent même qu’il ne com­men­çait à boire qu’à 18h30 soit plus d’une heure après son réveil. Mais fina­le­ment ce sont les témoi­gnages de Bukowski qui cau­sèrent le plus de dégâts dans les rangs des AA. Écou­tant les récits sor­dides de Bukoswki, réels ou consé­cu­tifs à ses délires, ses com­pa­gnons étaient de plus en plus nom­breux à se remettre à boire. Nous avons retrouvé cer­tains témoins encore aujourd’hui alcooliques.

« J’avais arrêté de boire depuis 10 ans déjà, j’étais tel­le­ment fier. Il a suffi d’un séance avec Bukowski pour que je replonge. »
Yvon Gat­taz à pro­pos de Bukowski.

Suite aux défec­tions qui se fai­saient de plus en plus nom­breuses, Bukowski fut exclu et décida de mettre par écrit ses récits plu­tôt que de les racon­ter à une bande d’anonymes. À défaut de renon­cer à l’alcoolisme, il renonça à l’anonymat. Il rend d’ailleurs un hom­mage aux AA, avec son style poé­tique inégalable.

« Je ne remer­cie­rai jamais assez les AA, c’est grâce à eux que je suis passé de la bibine au pinard. »
Bukowski à pro­pos de Bukowski comme souvent

Les Alcoo­liques Célèbres

« Ich Bin ein Ano­ny­mer ! »
John Ken­nedy tam­bou­ri­nant à la porte d’une réunion.

Ce genre d’attitude repro­dui­sant en public les pra­tiques internes des AA est for­te­ment réprouvée.

Depuis le début, la charte des AA est très poin­tilleuse sur l’anonymitude des par­ti­ci­pants. Même si elle ne rejette pas d’emblée la par­ti­ci­pa­tion de célé­bri­tés, leur par­ti­ci­pa­tion est sou­vent dif­fi­cile car par défi­ni­tion la célé­brité s’accommode mal de l’anonymat. C’est la rai­son pour laquelle bien sou­vent les vedettes réels ou vielles gloires, ne sont géné­ra­le­ment pas accep­tées. C’est en réac­tion à ce rejet, que s’est créé le groupe des Alcoo­liques Célèbres qui tenait ses réunions au Palace.À  leur cré­dit, il faut sou­li­gner que la plu­part des par­ti­ci­pants arrê­tèrent de boire. Pour se mettre à la cocaïne pour la plu­part, certes, mais c’est un suc­cès mal­gré tout.

Pour­tant on note mal­gré tout ça et là quelques excep­tions, si la célé­brité exprime et joue à fond la carte de l’anonymation.

« Alors, ça, je vous assure que je sors bien d’un réunion avec Vla­di­mir P. et pas d’une réunion des AA. »
Nico­las S.

C’est d’ailleurs dans cet esprit que suite au résul­tat des élec­tions euro­péennes de 2009, que les AA ont fait savoir qu’ils accueille­raient sans réserve Mar­tine Aubry, ainsi que la plu­part les socia­listes qui sont de plus en plus ano­nymes. Mais tout ça n’a plus vrai­ment grand chose à voir avec l’histoire de Alcoo­liques Ano­nymes mais plu­tôt à la recherche du socia­liste perdu.

Notes :

[1] Ce billet fut ori­gi­na­le­ment publié sur le site de la Désen­cy­clo­pé­die

[2]  Et ça marche. Car si les par­ti­ci­pants aux AA avaient été un peu moins ano­nymes et plus loquaces, j’aurais évité d’engloutir mes pauvres éco­no­mies dans cette putain d’enquête.

Inédits de la correspondance entre Musset et Chopin révélés par Pierre Desproges

Ces lettres ont été lues par Pierre Des­proges le 4 novembre 1982

J’ai jus­te­ment sous les yeux le texte inédit de la lettre boul­ver­sante et tout à fait confi­den­tielle dans laquelle Alfred de Mus­set décrit à Fré­dé­ric Cho­pin les pre­miers ins­tants de son idylle farouche avec George Sand : 

Paris, ce 14 mars 1831. 
A.M./P. [A.M. = Alfred de Mus­set. P. désigne évi­dem­ment l’initiale de Patri­cia, la secré­taire de Musset]

Objet : de convoi­tise
Des­ti­na­taire : Fré­dé­ric Cho­pin, 17 impasse Jaru­zelki, Varsovie

Mon­sieur, 
Suite à notre entre­tien du 11 cou­rant, j’ai l’honneur de vous faire connaître par la pré­sente l’émoi où mon coeur est plongé. Cepen­dant la nature et l’objet des rap­ports qui nous lient vous et moi dans l’affaire Sand ne m’autorisent pas plus que d’obligation de réserve à laquelle nous sommes tenus d’envisager dès aujourd’hui de révé­ler au grand jour les éven­tuels déve­lop­pe­ment blen­nor­ra­giques de cette affaire. 
Veuillez agréer, mon­sieur, l’assurance de mes sen­ti­ments roman­tiques. Tu as le bon­jour d’Alfred. 

Plus bou­le­ver­sante encore est la réponse de Cho­pin à Mus­set, en date du 31 mars, dans laquelle le com­po­si­teur raconte à son ami son entre­vue sen­ti­men­tale avec la même George Sand : 

E.C./P. [P désigne l’initiale de Patri­cia, Mus­set et Cho­pin par­ta­geaient aussi leur secrétaire]

Cher Mumu,
Pom, Pom, Pom, Pom. Dieu soit béni. J’ai tenu Aurore dans mes bras. [Aurore Dupin, bien entendu, Aurore étant le pré­nom à l’état civil de George Sand. Moi-même, que je vis avec un nègre, je me fais appe­ler Ingrid, ça l’excite.]
Ma joie est grande, cher Alfred. Ima­gine la scène. Il est près de minuit. Aurore est pen­chée à la fenêtre sombre où l’intensité de la nuit nous serre le coeur. Son cou ado­rable me ren­voie la lueur de la chan­delle que je porte vers elle. Elle se tourne enfin. Je lui fait pouët-pouët, elle me fait pouët-pouët, psi ça y est. 

Mysoginie à part

 

Miso­gy­nie à part, le sage avait rai­son.
Il y a les emmer­dantes, on en trouve à foi­son,
En foule elles se pressent.
Il y a les emmer­deuses, un peu plus raf­fi­nées,
Et puis, très net­te­ment au-dessus du panier,
Y’a les emmerderesses.

La mienne, à elle seule, sur toutes sur­en­ché­rit,
Elle relève à la fois des trois caté­go­ries,
Véri­table pro­dige,
Emmer­dante, emmer­deuse, emmer­de­resse itou,
Elle passe, elle dépasse, elle sur­passe tout,
Elle m’emmerde, vous dis-je.
Mon Dieu, pardonnez-moi ces pro­pos bien amers,
Elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmerde,
Elle m’emmerde, elle abuse, elle attige.
Elle m’emmerde et je regrette mes belles amours avec
La petite enfant de Mari que m’a souf­flée l’évêque,
Elle m’emmerde, vous dis-je.

Elle m’emmerde, elle m’emmerde, et m’oblige à me cu–
rer les ongles avant de confir­mer son cul,
Or, c’est pas cal­li­pyge.
Et la cha­rité seule pousse ma main rési­gné
Vers ce cul rabat-joie, conique, ren­fro­gné,
Elle m’emmerde, vous dis-je.

Elle m’emmerde, elle m’emmerde, je le répète et quand
Elle me tape sur le ventre, elle garde ses gants,
Et ça me déso­blige.
Outre que ça dénote un grand manque de tact,
Ça ne favo­rise pas tel­le­ment le contact,
Elle m’emmerde, vous dis-je.

Elle m’emmerde, elle m’emmerde, quand je tombe à genoux
Pour cer­taines dévo­tions qui sont bien de chez nous
Et qui donnent le ver­tige,
Croyant l’heure venue de chan­ter le credo,
Elle m’ouvre tout grand son mis­sel sur le dos,
Elle m’emmerde, vous dis-je.

Elle m’emmerde, elle m’emmerde, à la for­ni­ca­tion
Elle s’emmerde, elle s’emmerde avec osten­ta­tion,
Elle s’emmerde, vous dis-je.
Au lieu de s’écrier: «Encore! Hardi! Hardi!«
Elle déclame du Clau­del, du Clau­del, j’ai bien dit,
Alors ça, ça me fige.

Elle m’emmerde, elle m’emmerde, j’admets que ce Clau­del
Soit un homme de génie, un poète immor­tel,
Je recon­nais son pres­tige,
Mais qu’on aille cher­cher dedans son oeuvre pie,
Un aphro­di­siaque, non, ça, c’est de l’utopie!
Elle m’emmerde, vous dis-je.

Elle m’emmerde, vous dis-je. ”

Georges Bras­sens”

Réflexions de Saramago sur l’anthropomorphisme

Il ne manque pas d’invidus, il n’en man­qua jamais, pour affir­mer que les poètes ne sont vrai­ment pas indis­pen­sables, et je me demande ce qu’il advien­drait de nous si la poé­sie n’était pas là pour nous aider à com­prendre com­bien les choses que nous qua­li­fions de claires le sont en réa­lité bien peu. Jusqu’à pré­sent, alors que tant de pages ont déjà été écrites, la matière nar­ra­tive s’est bor­née à la des­crip­tion d’un voyage océa­nique, peu banal il est vrai, et même en ce dra­ma­tique ins­tant où la pénin­sule reprend sa route, main­te­nant vers le sud, tout en conti­nuant de tour­ner autour de son axe ima­gi­naire, il est évident que, si l’inspiration de ce poète, qui a com­paré la révo­lu­tion et la des­cente de la pénin­sule à l’enfant qui dans le ventre de sa mère accom­plit la pre­mière des­cente de sa vie, ne venait pas à notre secours, nous serions inca­pable de dépas­ser et d’enrichir ce banal énoncé des faits. L’analogie est admi­rable, encore qu’il nous faille cen­su­rer ce consen­te­ment aux ten­ta­tions de l’anthropomorphisme, qui voit tout et juge tout dans une rela­tion for­cée à l’homme, comme si, de fait, la nature n’avait d’autre souci que nous. Tout serait beau­coup plus facile à com­prendre si nous confes­sions, sim­ple­ment, notre peur infi­nie qui nous amène à peu­pler le monde d’images qui res­semblent à ce que nous sommes ou à ce que nous croyons être, à moins que cet effort obses­sion­nel ne soit, au contraire, une inven­tion du cou­rage, ou le simple entê­te­ment de celui qui se refuse à ne pas être là où il y a du vide, à ne pas don­ner sens à ce qui n’en a pas. Il est pro­bable que ce n’est pas nous qui pou­vons com­bler ce vide, et ce que nous nom­mons sens n’est guère plus qu’un ensemble d’images fugaces qui ont pu nous paraître har­mo­nieuses à un moment donné, quand l’intelligence, prise de panique, a tenté d’y intro­duire de la rai­son, de l’ordre, de la cohérence.

Sara­mago, Le radeau de pierre

Who Shot Twice ?

///html


Who shot Twice ?

/// My name is Ser­geant Frank Dre­bin, Detec­tive Lieu­te­nant Police Squad, a spe­cial detail of the Police Depart­ment. There’d been a recent wave of gor­geous fashion models found naked and uncons­cious at laun­dro­mats on the West Side. Unfor­tu­na­tely, I was assi­gned to inves­ti­gate hold-ups of neigh­bo­rhood cre­dit unions. I was across town doing my laun­dry when I heard the call on the double killing. It took me twenty minutes to get there. My boss was already on the scene. __Ed:__ Attemp­ted hold-up, Frank. Cashier is the only wit­ness. Accor­ding to her, the gun­man shot the tel­ler, she grab­bed the gun and shot the hold-up man.%%% __Frank:__ It’s the same m.o. as the others.%%% __Ed__: Could be, but this one has an inter­es­ting wrinkle. The gun­man, Twice, is a good family man with no prior record.%%% __Frank__: Can I talk to her?%%% __Ed__: Sure.%%% __Ed__: This is Sally Decker, Frank.%%% __Frank__: Hello Ms Decker.%%% __Sally__: Hello.%%% __Frank__: I am Cap­tain Frank Dre­bin. I unders­tand you had a pretty rough time.%%% __Sally__: Yeah, it was pretty bad.%%% __Frank__: Ciga­rette?%%% __Sally__: Yes, I know.%%% __Frank__: Well. Do you feel up to any ques­tions?%%% __Sally__: I’ll try.%%% __Frank__: Where were you when all this hap­pe­ned?%%% __Sally__: I was right here at my desk, wor­king.%%% __Frank__: And when was the first time you noti­ced some­thing was wrong?%%% __Sally__: Well, when I first heard the shot, and as I tur­ned, Jim fell.%%% __Ed__: He is the tel­ler, Frank.%%% __Frank__: Jim Fell is the tel­ler?%%% __Sally__: No, Jim John­son.%%% __Frank__: Who’s Jim Fell?%%% __Ed__: He is the owner, Frank.%%% __Sally__: He had the flu so Jim filled in.%%% __Frank__: Phil who?%%% __Ed__: Phil Inn, he’s the night watch­man.%%% __Sally__: If only Phil had been here.%%% __Frank__: Now wait a minute, let me get this straight. Twice came in and shot the tel­ler and Jim Fell.%%% __Sally__: No he only shot the tel­ler, Jim John­son. Fell is ill.%%% __Frank__: Okay, then after he shot the tel­ler you shot Twice.%%% __Sally__: No, I only shot once.%%% __Ed__: Twice is the hold-up man.%%% __Sally__: Then I guess I did shoot Twice.%%% __Frank__: Well, so now you are chan­ging your story.%%% __Sally__: No I shot Twice after Jim fell.%%% __Frank__: You shot Twice and Jim Fell.%%% __Sally__: No, Jim fell first and then I shot Twice once.%%% __Frank__: Who fired twice?%%% __Sally__: Once!%%% __Ed__: He is the owner of the tire com­pany, Frank.%%% __Frank__: Okay, now, Once is the owner of the tire com­pany and he fired twice. Then Twice shot the tel­ler once.%%% __Sally__: Twice.%%% __Frank__: And Jim Fell and then you fired Twice.%%% __Sally__: Once.%%% __Frank__: Okay, all right, that will be all for now, Ms Decker.%%% __Ed__: We will need you to make a for­mal sta­te­ment down at the sta­tion.%%% __Sally__: Oh, of course.%%% __Frank__: You have been very help­ful. We think we know how he did it.%%% __Sally__: Oh, Howie couldn’t have done it, he hasn’t been in for weeks.%%% __Frank__: Well. Thank you again, Ms Decker.%%% __Frank__: Weeks?%%% __Ed__: Saul Weeks. He is the control­ler, Frank.%%%

Comment faire lire Saramago ?

Alors que je viens de ter­mi­ner le Radeau de Pierre de José Sara­mago où l’on suit les les péré­gri­na­tions d’une bande de per­son­nages à la dérive à l’intérieur de la pénin­sule ibé­rique qui se détache des Pyré­nées et elle-même à la dérive entre Europe et Amé­rique, je me fai­sais la réflexion sui­vante, Com­ment écrire sur Saramago ?

Ques­tion facile pour Zem­mour qui répon­drait cer­tai­ne­ment quelque chose du genre, C’est un uto­piste qui se sert d’image cul-cul pour pro­pa­ger ses idées miel­leuses de gauche et sert de cau­tion à la gauche anti-mondialiste, En plus il uti­lise mal la ponc­tua­tion et puis il n’est même pas fran­çais, Et toi le Père plus tel­le­ment désoeu­vré t’arrête de ponc­tuer comme Sara­mago, les points d’exclamations, les points et les majus­cules c’est pas pour les chiens.

Quant à Naulleau…Allez ne per­dons pas de temps.

En tout cas la pre­mière chose à évi­ter si on veut par­ler de Sara­mago c’est d’évoquer ces deux sous-clowns.

Pour en reve­nir au sujet qui me pré­oc­cupe l’âme, com­ment don­ner l’envie de lire Sara­mago. Car c’est ce qui compte, quand on aime quelque chose, on a envie de le faire aimer chez les autres où au pire s’assurer que cer­tains détestent ce que nous aimons, comme la foi où j’exultai lorsque je lus que Fin­kiel­kraut n’aimait pas beau­coup Des­proges. Un grand moment de joie, mais voilà que je me mets à par­ler de l’apologiste du viol sur mineur. 

Donc, je disais que lorsque l’on aime quelque chose on a envie de le par­ta­ger avec ceux que l’on aime, mais la lec­ture a ceci de par­ti­cu­lier qu’elle est d’abord un plai­sir soli­taire, contrai­re­ment au théâtre au cinéma s’exerçant en public et donc immé­dia­te­ment par­ta­gés. Mais  bien que plai­sir soli­taire, on a mal­gré tout envie de le par­ta­ger, ce qui entre paren­thèse dif­fé­ren­cie la lec­ture de la mas­tur­ba­tion qui pour agréable qu’elle soit donne rare­ment l’envie de partager. 

Comme sou­vent chez Sara­mago, on part d’une idée ori­gi­nale ori­gi­nale voire lou­foque : la pénin­sule ibé­rique à la dérive, une épi­dé­mie de cécité, une épi­dé­mie de votes blancs, Jésus raconté par Jésus, etc. L’histoire est sou­vent simple à décrire, mais com­ment rendre compte de tout ce qui n’est pas l’histoire ? Com­ment rendre compte du style sara­me­guesque (que je pré­fère à sara­ma­guien) en évi­tant le genre de néo­lo­gismes affreux que je viens de com­mettre à l’instant. 

Com­ment rendre compte de ces petites véri­tés assé­nées au détour d’un phrase ? Et la quasi-absence d’expressions toutes faites du genre au détour d’une phrase? Des inter­ven­tions du nar­ra­teur, pour dire ce qui pour­rait racon­ter mais qu’il ne va pas faire mais qu’il raconte quand même ?  Com­ment expli­quer que l’on est même pas fâchée d’être obligé d’aller cher­cher le dic­tion­naire pour cher­cher des mots com­pli­qués qui appa­raissent ici ou là ? Com­ment décrire ces dia­logues fic­tifs dans la fic­tion que Sara­mago se plait à par­se­mer ses récits ? Par­ler de la pas­sion (que je ne par­tage pour­tant pas) que l’auteur éprouve pour les chiens, qui appa­raissent dans cha­cun de ses roman ? Com­ment faire com­prendre qu’à force de lire ses livres on s’habitue et on recherche ces choses qui ne font pas par­tie de l’histoire mais font par­tie de Saramago ? 

On peut tou­jours essayer des phrases du genre : je me suis tapé un bon Sara­mago hier soir, c’était bon.  Mais les pos­si­bi­li­tés de convaincre sont moindres. Le recours à la tor­ture quant à lui risque d’être contre-productif. Je ne peux pas non plus par­ler des rai­sons qui m’ont poussé à lire Sara­mago, à part une légère fierté de lire le seul Por­tu­gais cou­ronné d’un prix Nobel. Le prix Nobel de Lit­té­ra­ture n’étant en géné­ral pas atti­bué à des imbé­ciles, puisque qu’Albert Camus, l’a obtenu, n’en déplaise à  Siné, qui ne lui par­donne pas de ne pas avoir choisi le même camp que lui lors de la guerre d’Algérie car Camus voyait les choses en gris et non pas en noir et blanc. Mais non je ne vais pas par­ler de ce vieux con sénile de Siné, non plus.  

Le plus appro­prié me semble de conseiller de lire un livre. Mais lequel ?  Je suis entré dans Sara­mago (c’est un expres­sion, hein, mal­gré toute la sym­pa­thie et l’immense res­pect  - assez proche de la dévo­tion je l’admets — la géron­to­phi­lie ne fait pas par­tie de mes per­ver­sions pour­tant nom­breuses) après L’Aveuglement (Ensiao sobre a cei­gueira) et  j’ai ensuite enchaîné avec La Luci­dité (Ensaio sobre a luci­dez) et j’ai continué.  

Je pour­rais donc pro­po­ser la même chose, mais L’aveuglement est le livre le plus noir et le plus pes­si­miste que j’ai lu de lui, La luci­dité est plus drôle et jubi­la­toire mais il s’inscrit dans la conti­nuité du pre­mier; Il y a bien, Tous les noms, La Caverne ou l’His­toire du Siège de Lis­bonne mais ils sont plus Por­tu­gais et sans doute moins acces­sible au pre­mier abord. 

Fina­le­ment aujourd’hui je conseille­rais de lire le Radeau de Pierre . L’histoire démarre dans les Pyré­nées Orien­tales à Cer­bère où les chiens se mettent à aboyer le jour ou les Pyré­nées se fendent en deux trans­for­mant la pénin­sule en radeau (d’où le titre). Le livre date de 1986  peu avant l’entrée de l’Espagne et du Por­tu­gal dans la CEE et Sara­mago y expose dèjà ses doutes sur l’Europe que sou­haitent tant joindre le peuple por­tu­gais. Ses craintes sont aujourd’hui confirmées. 

 

Citations — Pierre Dac

  • L’homme a son ave­nir devant lui, mais il l’aura dans le dos chaque fois qu’il fera demi tour
  • En gram­maire, Abé­lard est un très bon exemple du «a» privatif.
  • Ce n’est pas parce qu’en hiver on dit «Fer­mez la porte, il fait froid dehors», qu’il fait moins froid dehors quand la porte est fermée.
  • Celui qui, dans la vie, est parti de zéro pour n’arriver à rien, n’a de merci à dire à personne.
  • Né à Delhi, de petite taille et d’un carac­tère pai­sible, c’était un nain doux.
  • Ô lac! Sus­pends ton vol et me donne un bai­ser. (Lamar­tine cité de mémoire )
  • Celui que la fumée n’empêche pas de tous­ser et que la toux n’empêche pas de fumer a droit à la gra­ti­tude de la Régie fran­çaise des Tabacs.
  • Le tabac aug­mente, fumez du saumon!
  • Tout est dans tout et réciproquement
  • Le Schmil­blick ne sert à rien et peut donc ser­vir à tout car il est rigou­reu­se­ment intégral
  • Il est démo­cra­ti­que­ment impen­sable qu’en répu­blique il y ait encore trop de gens qui se foutent roya­le­ment de tout.
  • Si la for­tune vient en dor­mant, ça n’empêche pas les emmer­de­ments de venir au réveil.
  • La consti­pa­tion, c’est quand la matière fait cale.
  • Ceux qui pensent à tout n’oublient rien et ceux qui ne pensent à rien font de même puisque ne pen­sant à rien ils n’ont rien à oublier.
  • Le sar­cas­tique et pro­phé­tique pro­verbe qui dit : « Rira bien qui rira le der­nier » gagne­rait à être ainsi modi­fié : « Quand celui qui rit le der­nier a bien fini de rire, per­sonne ne rigole plus ».
  • Quand on ne tra­vaillera plus les len­de­mains de jours de repos, la fatigue sera enfin vaincue.
  • Ceux qui ne savent rien en savent tou­jours autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux.
  • Psy­cha­na­lyse : Il faut tuer le père, mais on ne doit pas pié­ti­ner le cadavre.
  • Par­ler pour ne rien dire et ne rien dire pour par­ler sont les deux prin­cipes majeurs de ceux qui feraient mieux de la fer­mer avant de l’ouvrir.
  • Entre une semelle de crêpe et un double-crème il n’y a que la dif­fé­rence qui existe entre les choses qui n’ont aucun rap­port entre elles.
  • L’orgue de Bar­ba­rie est à la figue du même nom ce que la trom­pette bou­chée est au cidre.
  • Rien de ce qui est fini n’est jamais com­plè­te­ment achevé tant que tout ce qui est com­mencé n’est pas tota­le­ment terminé.
  • Tran­quille­ment sus­pendu la tête en bas au fond de la grotte, un chauve sou­rit. (note manus­crite non utilisée)
  • Ce n’est pas parce que l’on n’a rien à dire qu’il faut fer­mer sa gueule.
  • La meilleure preuve qu’il existe une forme d’intelligence extra­ter­restre est qu’elle n’a pas essayé de nous contacter.
  • De la pomme au rec­tum, un seul savon, CADUM. (Pro­po­si­tion de publi­cité non retenue !)
  • Le plus grand nain de France mesure 1 mètre 63 , taille très excep­tion­nelle pour un nain.
  • Les bons crus font les bonnes cuites.
  • Etre dur de la feuille n’empêche pas pour autant d’être mou de la branche et réciproquement.
  • Rien n’est plus sem­blable à l’identique que ce qui est pareil à la même chose.

Ma p’tite Mimi

À la guerre
On n’peut guère
Trou­ver où pla­cer son cœur
Et j’avais du vague à l’âme
De vivre ainsi sans p’tit” femme
Quand l’aut” semaine
J’eus la veine
D’être nommé mitrailleur
Ma mitrailleuse, ô bon­heur
Devint pour moi , l’âme soeur…»

Refrain

Quand ell” chante à sa manière
Tara­tata, tara­tata, tara­ta­tère
Ah que son refrain m’enchante
C’est comme un z-oiseau qui chante
Je l’appell” la Glo­rieuse
Ma p’tit” Mimi, ma p’tit” Mimi, ma mitrailleuse
Rosa­lie me fait les doux yeux
Mais c’est ell” que j’aim” le mieux.

Plein d’adresse
Je la graisse
Je l’astique et la polis
De sa culasse jolie
À sa p’tit” gueu-gueul” ché­rie
Puis habile
J’la défile
Et ten­dre­ment je luis dis
Jusqu’au bout, res­tons unis
Pour le salut du pays.

au Refrain

Quand les Boches
Nous approchent
Nous com­men­çons le concert
Après un bon démar­rage
Nous pré­ci­pi­tons le fau­chage
Comm” des mouches
Je vous couche
Tous les sol­dats du kai­ser
Le nez dans nos fils de fer
Ou les quatre fers en l’air.

au Refrain

Mais tout passe
Et tout lasse
Mêm” la guerre et l’un d’ces jours
Ou bien l’un” de ces années
Elle sera ter­mi­née
Alors vite l’on se quitte
Glo­rieuse ô mes amours
Nous devrons à notre tour
Nous sépa­rer pour toujours.

Refrain final

Après un” salve der­nière
Tara­tata, tara­tata, tara­ta­tère
En te voyant ren­dor­mie
Je te dirai : Chère amie
Fais dodo ma Glo­rieuse
Ma p’tit” Mimi, ma p’tit” Mimi, ma mitrailleuse
Et tes pleurs mouille­ront mes yeux
En te fai­sant mes adieux.

Paroles : Théo­dore Botrel
Musique : Vicent Scotto

Estelle

///html

/// Si vous voyez Estelle dites-lui mes amis%%% Com­bien je suis fou d’elle com­ment je suis puni%%% Que ça n’a rien de drôle de se la mettre sous le bras%%% En cher­chant du pétrole dans le Gua­te­mala Si vous voyez Estelle dites-lui mes amis%%% Que je bande pour elle, que j’en perds l’appétit%%% Qu’on se remet­tra ensemble que je m’avoue vaincu%%% Et que j’ai les mains qui tremblent quand j’évoque son cul Dites-lui que je suis lucide depuis que je l’ai quit­tée%%% Que j’étais bien trop can­dide que j’aurais dû l’écouter%%% Et que cette fille superbe qui m’emmena en bateau%%% Je l’ai su qu’à l’île d’Elbe que c’était un tra­velo Ça les a bien fait rire ces salauds m’ont gardé%%% Sur ce bon vieux navire bourré de vieux pédés%%% Et que jusqu’en sep­tembre sur ce mau­dit rafiot%%% J’étais la femme de chambre du lieu­te­nant de vais­seau Si vous voyez Estelle dites-lui que je me suis trompé%%% Que je ferai tout pour elle tou­jours le dos courbé%%% Rien qui ne lui déplaise et que le dimanche matin%%% Si c’est debout qu’on baise je pren­drai les patins Dites aussi à Estelle que ma viri­lité%%% Est bien rede­ve­nue telle qu’avant de la quit­ter%%% Bien que cette fou­tue dan­seuse des bal­lets de Hong Kong%%% M’ait laissé les val­seuses comme des balles de ping pong Si vous voyez Estelle dites-lui bien sur­tout%%% Que j’aimerai sa cui­sine que je serai plus jaloux%%% Et que si encore elle m’aime que j’en serai si content%%% Que j’oublierai le nom de bap­tême de son putain d’amant Qu’elle aura toute ma paie pour sor­tir quand elle veut%%% Que c’est fini la bou­teille que je ne triche plus au jeu%%% Que ma vie est amère qu’il faut que l’on renoue%%% Dites-lui même que sa mère peut habi­ter chez nous Si vous voyez Estelle dites-lui mes amis%%% Com­bien je suis fou d’elle com­ment je suis puni%%% Que ça n’a rien de drôle de se la mettre sous le bras%%% En cher­chant du pétrole dans le Gua­te­mala »Pierre Perret»