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La non-demande en mariage

LA NON-DEMANDE EN MARIAGE

Ma mie, de grâce, ne met­tons
Pas sous la gorge à Cupi­don
Sa propre flèche,
Tant d’amoureux l’ont essayé
Qui, de leur bon­heur, ont payé
Ce sacrilège…

J’ai l’honneur de
Ne pas te deman­der ta main,
Ne gra­vons pas
Nos noms au bas
D’un parchemin.

Lais­sons le champs libre au oiseaux,
Nous seront tous les deux priso–
nniers sur parole,
Au diable, les maî­tresses queux
Qui attachent les coeurs aux queues
Des casseroles!

J’ai l’honneur de
Ne pas te deman­der ta main,
Ne gra­vons pas
Nos noms au bas
D’un parchemin.

Vénus se fait vielle sou­vent
Elle perd son latin devant
La lèche­frite
A aucun prix, moi je ne veux
Effeuiller dans le pot-au-feu
La marguerite.

J’ai l’honneur de
Ne pas te deman­der ta main,
Ne gra­vons pas
Nos noms au bas
D’un parchemin.

On leur ôte bien des attraits,
En dévoi­lant trop les secrets
De Mélu­sine.
L’encre des billets doux pâlit
Vite entre les feuillets des li–
vres de cuisine.

J’ai l’honneur de
Ne pas te deman­der ta main,
Ne gra­vons pas
Nos noms au bas
D’un parchemin.

Il peut sem­bler de tout repos
De mettre à l’ombre, au fond d’un pot
De confi­ture,
La jolie pomme défen­due,
Mais elle est cuite, elle a perdu
Son goût «nature».

J’ai l’honneur de
Ne pas te deman­der ta main,
Ne gra­vons pas
Nos noms au bas
D’un parchemin.

De ser­vante n’ai pas besoin,
Et du ménage et de ses soins
Je te dis­pense…
Qu’en éter­nelle fian­cée,
A la dame de mes pen­sées
Tou­jours je pense…

J’ai l’honneur de
Ne pas te deman­der ta main,
Ne gra­vons pas
Nos noms au bas
D’un parchemin.

Georges Bras­sens

Réquisitoire de Pierre Desproges contre Dorothée

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Canty — Anedotas Dos 9 Aos 99

Ane­do­tas Dos 9 Aos 99

Lettre d’Albert Einstein à Franklin Delano Roosevelt.

« Mon­sieur,
Des tra­vaux récents, réa­li­sés par E. Fermi et L. Szi­lard, qui m’ont été com­mu­ni­qués sous forme de manus­crit, me conduisent à pen­ser que l’élément ura­nium peut deve­nir une nou­velle et impor­tante source d’énergie dans le futur immé­diat. Cer­tains aspects de cette situa­tion inédite appellent à la vigi­lance et, en cas de besoin, à une réac­tion rapide du gou­ver­ne­ment…
Ce nou­veau phé­no­mène condui­rait aussi à l’élaboration de bombes et il est conce­vable — quoi qu’avec moins de cer­ti­tude — que des bombes extrê­me­ment puis­santes d’un nou­veau type puissent ainsi être construites. Une seule de ces bombes, trans­por­tée par bateau et explo­sée dans un port, serait en mesure de détruire le port entier ainsi qu’une par­tie de ses envi­rons. Cepen­dant, de telles bombes pour­raient se trou­ver trop lourdes pour être trans­por­tée par voie aérienne.»

Bises, Albert

P.S.: Merci pour le whisky 30 ans d’âge c’est de la bombe !

Alphonse — Linday Lemay

 

J’m’appelle Alphonse c’est pas d’ma faute
C’est mes parents qui m’ont fait l’coup
Ca aurait pu tom­ber sur un autre
On était neuf gar­çons chez nous
Je sais qu’ça fait plu­sieurs pré­noms
Et que ça fait plu­sieurs bap­têmes
On peut man­quer d’inspiration
Mais y a des limites quand même
J’sais pas à quoi ils ont pensé
Ils d’vaient être pom­pettes ou quèqu’chose
J’devais pas être beau quand j’suis né
J’devais être drôle, je sup­pose
Oh pas d’danger que le beau Phil
Hérite d’un pré­nom comme le mien
Phi­lippe pour abor­der les filles
Il faut avouer que ça sonne bien
Moi, même posée par la plus belle
La ques­tion res­tait sans réponse
«Salut toi, com­ment tu t’appelles ?«
Vaut mieux cre­ver que d’dire «Alphonse«
Mais vous savez chan­ger d’prénom
C’plus com­pli­qué que d’changer d’sexe
Qu’y soit trop court, qu’y soit trop long
Faut s’résigner à vivre avec

J’me serais bien contenté d’Stéphane
Nor­mand, Eric ou même Denis
Alphonse ça peut pas chauf­fer d’van
Ca fait pas d’vague dans une bras­se­rie
Et puis ça s’lance pas en affaire
Ca s’fait man­ger la laine sur l’dos
Même si papa était pros­père
Alphonse y repart à zéro
Y m’semble que si j’m’appelais Sté­phane
Ben j’serais peut-être pas aussi pauvre
J’aurais pas une face à sou­tane
Pis j’s’rais peut-être pas aussi chauve
Frère Alphonse, ça c’est beau
Le monas­tère m’ouvrait les bras
Si j’étais pas si hétéro
Je serais sans doute rendu là

J’ai d’la ran­cune au fond du cœur
S’appeler Alphonse, ça rend méchant
J’ai jamais mis une cenne de fleurs
Sur le tom­beau de mes parents
J’m’appelle Alphonse, c’est mon pré­nom
C’est mon pro­blème, faut que j’m’adapte
Mais je vous jure qu’une vie c’est long
Affu­blé d’un tel han­di­cap
Je n’ai pas eu de fils encore
Mais s’il faut que Dieu m’en donne un
Je l’appellerai Alphonse junior
Juste pour me ven­ger sur quelqu’un

Les Sudafricains

Les Suda­fri­cains sont appe­lés ainsi pour que nous ne les confon­dions pas avec les Nora­fri­cains qui ont non seule­ment le type nora­fri­cain, mais la gon­zesse aussi.

La Suda­fri­quie, qui s’étend sans ver­gogne sur plus d’un mil­lion de kilo­mètres car­rés au bout de l’Afrique, non, là, en bas, est peu­plée de vingt-quatre mil­lions d’habitants qui sont pour la plu­part extrê­me­ment vul­gaires, sauf les Blancs.

Cette popu­la­tion se décom­pose de la façon sui­vante: 70 % de Ban­tous, 17 % d’Européens, 9 % de métis 1, 2 d’Asiatiques et 14 % sans opi­nion. C’est énorme.

En Suda­fri­quie, tous les Euro­péens pra­tiquent la ségré­ga­tion, à part Ted.

La ségré­ga­tion consiste, de la part des Blancs, à res­pec­ter la spé­ci­fi­cité des Nègres en n’allant pas bouf­fer chez eux. Au reste, la cui­sine ban­toue est tout à fait exé­crable tant sur le plan de l’hygiène ali­men­taire dont les Blancs sont très friands, que sur le plan du décor de la table qui laisse à dési­rer, c’est le moins qu’on puisse dire. Par exemple, ces gens-là mettent la four­chette à droite et le cou­teau à gauche. Merci bien!

Il me revient d’avoir été convié à la table d’un auto­no­miste ban­tou, avec lequel mon épouse était très liée mal­gré la tra­di­tion ségré­ga­tion­niste, pour des rai­sons sexuelles inhé­rentes à l’énormité de la bite de ce sau­vage. Eh bien, c’était très mau­vais, notam­ment la biche aux abois melba, qui consti­tue le plat natio­nal bantou.

La télé­vi­sion suda­fri­caine est l’une des meilleures du monde. Non seule­ment il n’y a jamais d’émissions avec Gis­card, mais il n’y en a pas non plus avec Mitterrand.

Les villes les plus connues de la Suda­fri­quie sont Johan­nes­burg, Le Cap, Pre­to­ria et Dur­ban. Les villes les moins connues sont Pot­chef­stroom, Vere­ni­ging, Wit­bank et Thabazimbi.

Fernande

Une manie de vieux gar­çon
Moi j’ai pris l’habitude
D’agrémenter ma sol­li­tude
Aux accents de cette chanson

Refrain

Quand je pense à Fer­nande
Je bande, je bande
Quand j” pense à Feli­cie
Je bande aussi
quand j” pense à Léo­nor
Mon dieu je bande encore
Mais quand j” pense à Lulu
Là je ne bande plus
La ban­dai­son papa
Ça n” se com­mande pas.

C’est cette mâle ritour­nelle
Cette antienne virile
Qui reten­tit dans la gué­rite
De la vaillante sentinelle.

Refrain

Afin de trom­per son cafard
De voir la vie moins terne
Tout en veillant sur sa lan­terne
Chante ainsi le gar­dien de phare

Refrain

Après la prière du soir
Comme il est un peu triste
Chante ainsi le sémi­na­riste
A genoux sur son reposoire.

Refrain

A l’Etoile où j’était venu
Pour rani­mer la flamme
J’entendis émus jusqu’au larmes
La voix du sol­dat inconnu.

Refrain

Et je vais mettre un point final
A ce chant salu­taire
En sug­gé­rant au soli­taire
D’en faire un hymme national.

Refrain

Fais-moi mal, Johnny

Il s’est levé à mon approche
Debout, il était bien plus petit
Je me suis dit c’est dans la poche
Ce mignon-là, c’est pour mon lit
Il m’arrivait jusqu’à l’épaule
Mais il était râblé comme tout
Il m’a sui­vie jusqu’à ma piaule
Et j’ai crié vas-y mon loup

Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Envole-moi au ciel… zoum!
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Moi j’aime l’amour qui fait boum!

Il va lui faire mal
Il va lui faire mal
Il va lui faire mal
Il va lui faire mal

Il n’avait plus que ses chaus­settes
Des belle jaunes avec des raies bleues
Il m’a regardé d’un oeil bête
Il com­pre­nait rien, le mal­heu­reux
Et il m’a dit l’air désolé
Je ne ferais pas de mal à une mouche
Il m’énervait! Je l’ai giflé
Et j’ai grincé d’un air farouche

vas-y fais-lui mal
vas-y fais-lui mal
vas-y fais-lui mal
vas-y fais-lui mal

Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Je ne suis pas une mouche… zoum!
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Moi j’aime l’amour qui fait boum!

Voyant qu’il ne s’excitait guère
Je l’ai insulté sau­va­ge­ment
J’y ai donné tous les noms de la terre
Et encore d’autres bien moins cou­rants
Ça l’a réveillé aussi sec
Et il m’a dit arrête ton charre
Tu me prends vrai­ment pour un pauvre mec
Je vais t’en refi­ler, de la série noire

Il lui a fait mal
Il lui a fait mal
Il lui a fait mal
Il lui a fait mal

Tu me fais mal, Johnny, Johnny, Johnny
Pas avec des pieds… zing!
Tu me fais mal, Johnny, Johnny, Johnny
J’aime pas l’amour qui fait bing!

Il a remis sa petite che­mise
Son petit com­plet, ses petits sou­liers
Il est des­cendu de  l’escalier
En me lais­sant une épaule démise
Pour des voyous de cette espèce
C’est bien la peine de faire des frais
Main­te­nant, j’ai des bleus plein les fesses
Et plus jamais je ne dirai

Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Envole-moi au ciel… zoum!
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Moi j’aime l’amour qui fait boum!


Boris Vian

Réquisitoire de Pierre Desproges contre Haroun Tazieff

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Et bien Mon­sieur le pré­sident, mes­dames et mes­sieurs les jurés, sis­mo­logue chéri, à aucun titre l’homme qui est devant vous aujourd’hui ne mérite votre clé­mence. Certes, il m’est fort pénible de par­ler ainsi d’un homme qui pour­rait être mon arrière-arrière-arrière grand-père, mais la délin­quance du troi­sième âge doit être répri­mée avec autant de vigueur que celle du pre­mier. Après tout qui est Haroun Mazieff ?

D’abord nous l’avons vu ce n’est pas un vrai fran­çais. Il est né en Pologne, pays d’ivrognes et de com­mu­nistes, patrie de Cho­pin pour ne pas dire de cho­pines. Et je le dis sans xéno­pho­bie aucune, d’ailleurs la répu­blique n’est pas raciste, sur­tout avec les bougn…, n’est pas raciste. Mais enfin, on dit bien saoul comme un Polo­nais, alors que per­sonne ne dit saoul comme un Fran­çais. CQFD. C’est donc han­di­capé par une héré­dité éthylico-slave ter­ri­ble­ment char­gée que le jeune Laurent Tazieff, entre dans (Claude Vil­lers : Haroun Tazieff) …Haroun Machin entre dans la vie le 11 mais 1914 et trois mois plus tard c’est la guerre. Coïn­ci­dence diront les naïfs. Mais moi mes­dames et mes­sieurs les jurés, je le dis tout haut : c’est de la sor­cel­le­rie. À l’âge des couches, le petit Roland Ter­zief pac­ti­sait déjà avec le diable. Le diable qui comme par hasard habite les entrailles de la Terre, c’est-à-dire le fond bru­lant du mor­tel abîme, où s’agite sans repos les dam­nés de la terre, j’ai nommé l’Enfer, mes­dames et mes­sieurs les jurés.

L’enfer qui est au fond de l’Etna,  du Vésuve, du Titi­ca­ca­po­po­ca­te­pelt etc,etc.

Comprenez-vous main­te­nant pour­quoi Haroun Tazieff fut si tôt pas­sionné de vol­ca­no­lo­gie ? Vous me direz, pen­dant qu’il fait ça il est pas au bis­trot, certes. Mais tout est dia­bo­lique dans cet homme, mes­dames et mes­sieurs les jurés.Tout, tout, tout bidou, bidou ! Tout ! Jusqu’à sa voix sombre et téné­breuse et à son accent rocailleux anti-clérical qui ne vise qu’à paro­dier gros­siè­re­ment le char­mant accent bour­gui­gnon de la plus haute som­mité de l’Église de France, l’Ayatollah Ben Marty, Arche­vêque du Tout-Paris.

Dia­bo­liques aussi ses épou­van­tables pré­dic­tions que Gon­zague Tazieff assène sans répit à ses contem­po­rains. Entre ce soir et un siècle Nice subira un choc des­truc­teur, a-t-il lancé récem­ment dans une émis­sion stu­pide de Claude Vil..heu..du Mas­sif Cen­tral, sur France-Inter.

Depuis cette date les Niçois évi­dem­ment ne peuvent plus trou­ver le som­meil.  Et croyez-vous que cet homme leur a demandé par­don aux Niçois qui mal y pioncent ? Que nenni ! Dia­bo­liques encore, ces équi­pées noc­turnes de l’accusé à Lis­bonne où des témoins dignes de foi l’ont vu voler la lave entière du Por­tu­gal. Et tape ! Et tape ! Dia­bo­liques tou­jours ses épou­van­tables orgies de Lis­bonne, au pied du Vésuve, au cours duquel l’accusé, au rythme endia­blé des bala­laï­kas ibé­riques, met­tait enceintes les por­tu­gaises ensa­blées, d’où son sur­nom infa­mant d’Haroun ze Cloque.

Et savez-vous seule­ment mon­sieur le Pré­sident Cen­tral ce que,..Excusez-moi.. Savez-vous seule­ment mon­sieur le Pré­sident ce que l’accusé Gérard Cra­zieff, ici pré­sent, savez-vous ce qu’il fait des mil­liards de Francs suisses qu’il gagne en gre­nouillant dans nos cra­tères ? Il finance des films por­no­gra­phiques pour d’autres vieillards aussi lubriques que lui, sous le cou­vert d’adapter Jules Verne. Oui, par­fai­te­ment ! C’est ainsi qu’il vient de pro­duire une oeuvre infer­nale qu’il a osé bap­tisé «Vingt-mille vieux sous mémère». Je demande contre Mon­sieur Tazieff la peine de mort par immer­sion dans cin­quante kilos de lave en fusion, avec sel, poivre, un oignon piqué de clous de girofles, une branche de lau­rier, un peu de thym, sel, per­sil, thym, lau­rier. Miam. C’est très très bon.

J’ajouterai que s’il se sauve faites reve­nir avec deux-cent grammes de beurre.

Inédits de la correspondance entre Musset et Chopin révélés par Pierre Desproges

Ces lettres ont été lues par Pierre Des­proges le 4 novembre 1982

J’ai jus­te­ment sous les yeux le texte inédit de la lettre boul­ver­sante et tout à fait confi­den­tielle dans laquelle Alfred de Mus­set décrit à Fré­dé­ric Cho­pin les pre­miers ins­tants de son idylle farouche avec George Sand : 

Paris, ce 14 mars 1831. 
A.M./P. [A.M. = Alfred de Mus­set. P. désigne évi­dem­ment l’initiale de Patri­cia, la secré­taire de Musset]

Objet : de convoi­tise
Des­ti­na­taire : Fré­dé­ric Cho­pin, 17 impasse Jaru­zelki, Varsovie

Mon­sieur, 
Suite à notre entre­tien du 11 cou­rant, j’ai l’honneur de vous faire connaître par la pré­sente l’émoi où mon coeur est plongé. Cepen­dant la nature et l’objet des rap­ports qui nous lient vous et moi dans l’affaire Sand ne m’autorisent pas plus que d’obligation de réserve à laquelle nous sommes tenus d’envisager dès aujourd’hui de révé­ler au grand jour les éven­tuels déve­lop­pe­ment blen­nor­ra­giques de cette affaire. 
Veuillez agréer, mon­sieur, l’assurance de mes sen­ti­ments roman­tiques. Tu as le bon­jour d’Alfred. 

Plus bou­le­ver­sante encore est la réponse de Cho­pin à Mus­set, en date du 31 mars, dans laquelle le com­po­si­teur raconte à son ami son entre­vue sen­ti­men­tale avec la même George Sand : 

E.C./P. [P désigne l’initiale de Patri­cia, Mus­set et Cho­pin par­ta­geaient aussi leur secrétaire]

Cher Mumu,
Pom, Pom, Pom, Pom. Dieu soit béni. J’ai tenu Aurore dans mes bras. [Aurore Dupin, bien entendu, Aurore étant le pré­nom à l’état civil de George Sand. Moi-même, que je vis avec un nègre, je me fais appe­ler Ingrid, ça l’excite.]
Ma joie est grande, cher Alfred. Ima­gine la scène. Il est près de minuit. Aurore est pen­chée à la fenêtre sombre où l’intensité de la nuit nous serre le coeur. Son cou ado­rable me ren­voie la lueur de la chan­delle que je porte vers elle. Elle se tourne enfin. Je lui fait pouët-pouët, elle me fait pouët-pouët, psi ça y est.