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Alfred de Musset

T’as l’bonjour d’Alfred
Alfred de Mus­set naquit le 11 décembre 1810, de Victor-Donatien de Musset-Pathay homme de lettres et cultivé et de Edmée-Claudette-Christine Guyot-des-Herbiers femme de lettres et culti­vée. Ces der­niers eurent trois enfants, Paul éga­le­ment homme de lettres et cultivé et Charlotte-Amélie-Hermine dont on sait peu mais tout laisse à sup­po­ser qu’elle fut aussi femme de lettres et cultivée.

Dans un tel envi­ron­ne­ment on com­prend que le petit Alfred s’intéressa dès son plus jeune âge au vers. Mais il s’intéressa aussi très vite  aux verres. En effet, plus que son œuvre elle-même, ce qui frappe chez Alfred c’est sa pré­co­cité. Il rentre en sixième à Henri IV à l’âge de 9 ans et la même année il prend sa pre­mière cuite. C’est là qu’il se lia d’amitié avec le prince de Chartres fils du duc d’Orléans et qu’il per­dit ses pre­mières éco­no­mies ainsi que son pucelage.

Son bac­ca­lau­réat en poche, par pur esprit de rébel­lion, il essaya d’étudier la méde­cine, le droit et la pein­ture, mais l’hérédité était trop forte, il se résigne à  deve­nir à son tour un homme de lettres et cultivé.

Pen­dant que de Mus­set boit, Sainte-Beuve rit
Alfred de Mus­set fut un écri­vain roman­tique, en pleine époque roman­tique. Si aujourd’hui il n’est connu que par son œuvre lit­té­raire, à  son époque il était sur­tout connu dans les bor­dels pari­siens où il aimait à se pava­ner nu dési­gnant fiè­re­ment ses Trois Glo­rieuses, en hom­mage à la révo­lu­tion de juillet qui dura 3 jours et qui per­met­tra l’instauration de la Monar­chie de Juillet au mois d’août 1830. C’est là qu’il se lia d’amitié avec Sainte-Beuve et Vigny avec qui il par­ta­geait l’alcool, les femmes et quelques mycoses. Mais res­tant tou­jours rebelle, il renâ­clait au cénacle, cour sans la nom­mer qui s’était consti­tué autour de Vic­tor Hugo.

Sa pre­mière grosse décep­tion lui vient de sa pre­mière pièce de théâtre qui fut un échec cui­sant. Alfred est d’autant plus désem­paré qu’il ne peut se mettre à boire puisqu’il est déjà alcoo­lique confirmé depuis sa puberté.

Elle aimait se faire Mus­set
Une des ren­contre déci­sives d’Alfred de Mus­set fut celle avec George Sand. Est-ce ses grands yeux noirs ? Ce large visage blanc ? Ou parce qu’elle était une femme de lettres et culti­vée.  Mus­set fut l’amant de George Sand avec qui il vécu une véri­table pas­sion. Ces deux-là étaient fait pour se ren­con­trer car le roman­tisme était toute leur vie.

Pen­dant plu­sieurs mois, les amants furent tout bête­ment heu­reux  ce qui ne se fai­sait pas en pleine période roman­tique. Evi­dem­ment pour tout roman­tique qui se res­pect, l’amour ne sau­rait être qu’une source de grande souf­france et non de féli­cité.  C’est d’ailleurs à cette époque, que Bau­de­laire qui détes­tait déjà George Sand qui avait repoussé ses avances, se mit à détes­ter Alfred de Mus­set qui affi­chait trop son bon­heur à son gout.

Sou­cieux d’être dans l’air du temps, Alfred et George partent à Venise afin d’améliorer leur rela­tion roman­tique. Par chance, George tombe malade dès son arri­vée per­met­tant à Alfred d’aller tran­quille­ment pas­ser ses soi­rées dans les bor­dels véni­tiens pen­dant que le doc­teur Pagello soigne sa maî­tresse  Puis c’est au tour d’Alfred de tom­ber malade ce qui per­met au bon doc­teur Pagello de soi­gner Alfred et de jouer au doc­teur avec George. Les amants sont contents et peuvent se déchi­rer d’une belle manière romantique.

La pas­sion super-romantique qui les ani­mait causa moult rup­tures et sépa­ra­tions ce qui per­mit à Mus­set et à Sand d’écrire leurs plus beaux textes roman­tiques, même si ce qu’ils avaient écrit aupa­ra­vant n’était pas de la merde non plus. George Sand décida de par­faire sa dimen­sion roman­tique en se tapant, mais de manière roman­tique, le musi­cien polo­nais mais néan­moins roman­tique Fré­dé­ric Cho­pin. Ce der­nier est méprisé par Mus­set car bien que cultivé il n’est pas homme de lettres ce qui trans­pa­raît dans le bref échange épis­to­laire entre les deux. C’est la rup­ture définitive.

Et Mus­set s’émoussa
On a beau être roman­tique, ça ne nour­rit pas son monde au XIXème siècle, c’est la rai­son pour laquelle Alfred ren­tra  à l’Académie Fran­çaise à seule­ment 45 ans. Mal­heu­reu­se­ment le sta­tut d’immortel ne lui vau­dra pas grand chose puisqu’il mou­rut seule­ment deux ans plus tard.

Même s’il eut ten­dance à se la jouer roman­tique, il ne devint pas insup­por­table contrai­re­ment à Bau­de­laire. Et n’oublions pas ces paroles  de W.C. Fields : Quelqu’un qui est autant détesté pas Bau­de­laire ne peut pas être tout à fait mauvais. 

Anniversaires du 17 octobre

Les Alle­mands cher­chant déses­pé­ré­ment Dixmude.

L’Yser sera rude
C’est le 17 octobre 1914 que débute la bataille de l’Yser. Les Belges et les Fran­çais tien­dront face aux Alle­mands quelque peu désor­ga­ni­sés. En effet suite à une erreur de typo­gra­phie, le gros des troupes alle­mandes est parti à l’assaut de Six­mude au lieu de Dixmude.

La vie dure d’Alacoque
On fête aujourd’hui Sainte-Marguerite Ala­coque, éro­to­mane hys­té­rique qui fut pour­tant cano­ni­sée. La décence m’interdit d’en racon­ter plus sur cette femme dont le seul nom évoque pour­tant les mouillettes beur­rées déli­ca­te­ment trem­pées dans un jaune d’œuf encore liquide bai­gnant dans ce blanc doux mais ferme, consti­tuant pour beau­coup le cli­max du petit déjeu­ner domi­ni­cal. Il faut juste savoir que mal­gré son nom Mar­gue­rite Ala­coque man­geait de la merde. La sienne.

Stu­peur
Afin de ne pas res­ter sur une mau­vaise impres­sion, pré­ci­sons quand même que  Sainte-Marguerite Ala­coque est, avec le concours du père Jean Eudes, à l’origine du culte du Sacré-Coeur . Je me demande pour­quoi on ne l’a appelé le culte de Eudes-Alacoque. Si j’étais pieux, je m’auto-flagellerais.

Double-arnaque
Le per­fide anglais, arrive à vendre à la France le 16 octobre 1664 la ville fla­mande de Dun­kerque. Un siècle plus tard, la France achè­tera la Corse, île ita­lienne à la Répu­blique de Gènes. À peu près au même moment où elle céde la Loui­siane au per­fide ennemi.

A rebrousse-poil
Le 17 octobre 1244, les croi­sées se font écra­ser près de Gaza, par les troupes du sul­tan égyp­tien As-Salîh Ayyûb com­po­sées essen­tiel­le­ment de mer­ce­naires pro­ve­nant de Kha­rezm. Signa­lons qu’on ne les appellent pas les Kha­rez­mois mais les Kharezmiens.

À bas la pau­vreté et les pauvres
La ville de Nice n’a pas été rete­nue pour l’organisation de la confé­rence de l’ONU à l’occasion de la jour­née du refus de la misère. Le maire Chris­tian Estrosi avait pour­tant rap­pelé les efforts conti­nuels de la ville pour refu­ser la misère, en par­ti­cu­lier dans le centre-ville.

Bare­sex
Il y a exac­te­ment 34 ans, le pape Jean-Paul II annon­çait qu’il condui­rait un minis­tère d’amour. Ceci ins­pi­rera la Cic­cio­lina en 1987, qui pro­posa un minis­tère de l’amour. Ce n’est pas le seul point com­mun d’ailleurs, car à l’instar du Pape, elle avoue ne pas beau­coup aimer le préservatif.

Nobel prize
C’est le 17 octobre 1987 que Mère Teresa reçoit le prix Nobel de la Paix. Ayant copieu­se­ment arrosé la remise du prix, Mère Térésa eut ce cri du cœur   à l’adresse de la jour­na­liste qui lui demanda ce qu’elle comp­tait faire de l’argent reçu avec le prix : J’aurais bien aimé me faire refaire les seins. 

La cho­pine à Cho­pin
Le 17 octobre 1849 mour­rait Fré­dé­ric Cho­pin, bien qu’enterré au Père Lachaise son cœur fut trans­féré à Var­so­vie, quant à sa cho­pine qu’on disait phé­no­mé­nale, George Sand l’a récla­mée, mais en vain.

Baudelaire

Des débuts inquié­tants : Bau­de­laire effraie
À sa nais­sance la 9 avril 1821 Bau­de­laire  au lieu de pous­ser un cri per­çant comme tous les nour­ris­sons, pousse un long gémis­se­ment avant de s’endormir. À son réveil téter le sein lui deman­dant trop d’effort il le repousse et contraint sa mère à le nour­rir au bibe­ron. Durant toute sa petite enfance, il ne ces­sera de geindre et de se plaindre pour un rien. Pour­tant comme toutes les mamans, sa mère refusa tou­jours de le voir tel qu’il était une grosse fei­gnasse, et lui vouait une admi­ra­tion exces­sive, attri­buant son carac­tère insup­por­table à une roman­tisme nais­sant très en vogue à l’époque.

Spleen le jeune
Une fois à l’école, Bau­de­laire n’en fout pas une et se réfu­gie dans une pos­ture rebelle, pour jus­ti­fier les com­men­taires assas­sins de ses pro­fes­seurs. Plu­tôt que de recon­naître une fai­néan­tise monu­men­tale il s’invente une excuse qu’il uti­li­sera ad nau­seam  : il a le spleen, mot qu’il a lu par hasard dans un livre anglais. Gageons que s’il était tombé sur un livre por­tu­gais, il aurait raconté qu’il avait la sau­dade.

On peut affir­mer sans crainte (de pro­cès, puisqu’il est mort) que le carac­tère atra­bi­laire de Bau­de­laire se retrou­vait dans ses yeux de fouine et son men­ton fuyant.

Bau­de­laire du temps
L’image des bar­ri­cades lui sem­blant très roman­tique, il par­ti­cipe aux sou­lè­ve­ments 1848 et décide de publier un jour­nal dans la fou­lée :  Le Salut Public. Mais se ren­dant compte que c’est quand même du bou­lot, il aban­donne au bout de 2 numéros.

Bau­de­laire rime avec atra­bi­laire
Donc plu­tôt que d’étudier à l’école afin de trou­ver un métier à la hau­teur de ses capa­ci­tés intel­lec­tuelles comme comp­table, par exemple,  Bau­de­laire se tourne les pouces et comme il  a une haute opi­nion de lui-même il décide de deve­nir poète, ça ne lui semble pas trop com­pli­qué et on peut bien gagner sa vie. Mais seule­ment voilà, il s’avère que comp­ter les pieds et trou­ver des rimes lui est extrê­me­ment fas­ti­dieux. Il décide d’écrire en prose des poèmes consa­crés au spleen. Mais comme les choses ne marchent pas comme il le sou­haite, il com­mence à déve­lop­per ce carac­tère bilieux qui se trans­pi­rera dans la majeure par­tie de son oeuvre. Son manque de talent conju­gué à sa paresse légen­daire ne l’empêche pas d’être envieux de tout et de tous. Il ren­contre George Sand, qui venait de la cho­pine de Mus­set pour aller se faire mous­ser par Cho­pin, mais qui refuse ses avances ce qui se trans­for­mera par une haine farouche de Bau­de­laire pour la roman­cière, qu’il retrans­crira  dans son livre Mon âme mise à nu, où plu­tôt que son âme c’est son cul qu’il montre. Ce carac­tère aca­riâtre ne fera que se déve­lop­per qu’avec l’âge. Espé­rant tou­jours per­cer il consa­cra une par­tie impor­tante de sa vie à essayer de publier Les Fleurs du Mal, ce qui explique la pau­vreté de son oeuvre littéraire.

Bau­de­laire absent
Dési­reux de pous­ser son image de poète mau­dit il s’exile en Bel­gique plu­tôt que l’Espagne. Il faut dire que c’est moins cher et aussi plus pra­tique  pour mettre une touche finale à son image de poète mau­dit et tor­turé. Il est plus facile à culti­ver cette image dans les esta­mi­nets gris enfu­més de la nou­velle capi­tale, qu’en jouant des cas­ta­gnettes dans les bras d’une pros­ti­tuée andalouse.

Bau­de­laire avec une autre cra­vate, mais tou­jours les même yeux de…ah non j’ai rien dit.

Bau­de­laire malade
Comme il se doit, il déteste la Bel­gique mais la Bel­gique le lui ren­dra puisqu’il sera tou­ché par la para­ly­sie et il mourra infirme inca­pable d’écrire quoi que ce soit. Il meurt de la syphi­lis le 31 août 1867. Bien fait pour sa gueule.

Conclu­sion

Mais dans un cer­tain sens Bau­de­laire a réussi car en cachant l’indigence lit­té­raire de son oeuvre sous une couche épaisse d’âme tor­tu­rée, ce qui est plus ven­deur que d’afficher la joie de vivre, ses niai­se­ries d’adolescent attardé sont aujourd’hui plus popu­laires que les écrits de Rabelais.